Le climat du ternois
Le climat du Ternois favorise
fortement l’agriculture. Bien
arrosé, avec près de 50% de
précipitations en plus qu’en
région lilloise (voir tableau
suivant), la répartition des
pluies est assez régulière,
montrant un léger maximum
en saison froide.
Les températures sont très
proches du Bas Pays, tant au
niveau de la moyenne que
de la variation saisonnière.
Seul, l’été est un peu plus
frais avec moins d’un demi-
degré de différence.
C’est au niveau de
l’insolation que le Ternois
se distingue nettement du
Bas Pays avec moitié moins
de journées de brouillard,
notamment au printemps et
en été.
part vers le Nord, ou une série de failles vient marquer nettement
la transition vers le bassin de la Lys, les limites du Ternois sont assez
floues à définir. Il s’agit plutôt de gradients que de frontières nettes. Si
le cœur du Ternois peut bien s’identifier, ses marges se fondent dans
les entités géographiques voisines.
Le plateau du Ternois est situé dans une marche intermédiaire entre le
Haut Artois, à l’Ouest et le Cambrésis et le Seuil de Bapaume à l’Est.
Ce cline, assez peu marqué au niveau topographique, se marque bien
au niveau du climat, ou le Ternois bénéficie d’une position relative
d’abri. La pluviométrie traduit bien cela : le Ternois ne reçoit que 700 à
900 mm de pluie annuellement, alors que les hauts plateaux artésiens
atteignent et dépassent 1000 mm.
Le plateau du Ternois montre une structure tabulaire assez plane et
une altitude assez régulière des points culminants oscillant autour de
150 à 160 m. La limite Nord du Ternois est située sur l’axe de partage
des eaux entre la Manche (la Ternoise via la Canche) et la Mer du Nord
(la Lys via la Clarence).
Le Ternois tel qu’il est défini dans cet atlas, se structure autour des
deux axes majeurs que sont la Canche et la Ternoise. C’est là que ce
concentrent l’urbanisation, la population, les activités économiques et
les axes de communication interne.
Les plus grandes bourgades se sont développées au fond de ces
vallées (FRÉVENT, St POL SUR TERNOISE, HESDIN), le plus
souvent aux carrefours principaux avec les axes de communication
les plus anciens.
Les vallées affluentes, sèches ou en eau, constituent des ramifications
secondaires à la ville de fond de vallée selon une belle régularité. Ces
implantations humaines datent toutes probablement de temps reculés
ou l’accessibilité à l’eau sur ce vaste plateau crayeux était un paramètre
déterminant dans la fondation des points de colonisation humaine.
La situation centrale du Ternois au sein de l’Artois, excentrée par
rapport aux pôles décisionnels et économiques régionaux, lui confère
une position d’isolement relatif. Cela a conduit, jusqu’à présent, à un
développement assez endogène basé sur l’agriculture, l’artisanat et de
petites industries.
Les plateaux environnants sont le domaine incontesté de l’agriculture.
La forêt encore très présente dans le Haut Artois doit ici céder largement
la place aux cultures ouvertes : c’est le début des vastes étendues de
champs à perte de vue de l’agriculture moderne (l’openfield).
Les axes de communication externe (RN 39, RN 41, RD 916), reliant
la Picardie et les bas pays du Nord, passent principalement sur les
plateaux, empruntant souvent le tracé d’anciennes voies romaines ou
ancestrales, loin des vallées humides peu praticables.
Cette position excentrée, notamment du fait de la topographie et de
l’absence de grands axes autoroutiers ou ferrés structurants, a conduit
le Ternois à conserver un caractère très rural et une certaine qualité de
paysage, malgré les transformations majeures qu’il a subies du fait des
pratiques agricoles modernes.
Bien que faiblement peuplée, la campagne du Ternois n’en est pas
moins une région agricole très productive, comme le centre de la
Picardie voisine. Les châteaux, encore nombreux et souvent privés,
sont la marque d’un pays de grande propriété ou les comportements
politiques et sociaux sont restés conservateurs.
Le Ternois, comme quelques autres régions naturelles favorables, est
l’objet actuellement de nombreux projets éoliens qui vont venir modifier
la donne à la fois paysagère, environnementale et économique locale.