La Faïence de Desvres
Autre « imprégnation »
immédiate du territoire
dans le tissu urbain et dans
l’architecture, « l’argile » de
Desvres, façonne la ville.
Usines, maisons de
« patron », cités ouvrières,
musée, ou plus modestes
détails de façade racontent
l’histoire de cette industrie
faïencière …
L’arrière pays Boulonnais offre une assez grande variété de
formes urbaines, en rapport direct avec sa frange littorale.
Au Nord, la vallée de la Slack se partage le développement
urbain avec une composante beaucoup plus spécifique et
ponctuelle : le bassin carrier.
Ici l’urbanisation n’est pas en prise directe avec le lieu de production, mais préfère se mettre à distance, soit plus au Nord autour de Ferques, soit au sein de
la micro vallée industrielle de la Slack. Les installations en prise
directe avec le site « se limitent » à quelques bâtiments industriels
d’accompagnement, situés en bordure des carrières et aux
équipements d’extraction totalement adaptés au gigantisme
de ces « carrières béantes ».
La ville de Ferques, totalement imbriquée dans les différentes poches d’extraction, compose avec cette proximité et diffuse son développement plus au
Nord. Dans la partie Sud, qui s’étire d’Elinghen à Marquise,
l’urbanisation déjà dense, partage ce vallon très étroit avec la
voie de chemin de fer aux allures d’un petit « tortillard » et reliant
Calais à Wimereux. Le long de cet étroit cordon, l’habitat côtoie
l’activité et les services urbains. En termes d’habitat, la maison
de ville en bande longe les voies principales, complétées par
quelques linéaires d’habitats ouvriers, et quelques lotissements
venant combler les derniers interstices encore disponibles.
La ville de Marquise constitue la vitrine Ouest de cette entité urbaine.
Traversée du Nord au Sud par l’ancienne route nationale N°1,
le développement urbain remonte progressivement vers le Nord
pour échapper aux terres plus humides. Les extensions urbaines
de ces vingt dernières années investissent progressivement les
coteaux Nord et Ouest, pour rejoindre la route des carrières, elle
aussi support d’un projet de zone d’activités assez ambitieux.
Ces développements urbains doivent profiter de la proximité
du bassin carrier et de l’exemplarité de son accompagnement
paysager pour proposer un développement adapté au
territoire…
Les gares
La gare, « point de
contact » entre la ligne
droite que le convoi
emprunte et la ville
d’arrêt, dégage toujours
une forme de poésie,
voire de mélancolie…
On imagine aisément le
« bouillonnement » de
ces lieux aujourd’hui
silencieux !
Majoritairement
préservées malgré le
changement d’affectation,
ces gares, aux formes
architecturales signées
par la fonction,
témoignent de ces
pratiques pour un temps
délaissées…
Au centre du Grand paysage du Boulonnais, la vallée du
Wimereux supporte une ponctuation de villages ruraux beaucoup
plus modestes. Un temps délaissés par les mouvements de
migrations générés par les villes centres, ces villages, distants
de moins de 10 kilomètres de Boulogne, connaissent un fort
regain d’intérêt depuis deux décennies. Ici encore, le relief très
marqué et « le désir de pavillon » bouleversent considérablement
le visage de ces très petits villages, jalonnés de châteaux.
Parallèlement à cette vallée, la route nationale n°42 constitue un
autre support d’accroche de l’urbanisation. Ignorant totalement
le relief, pourtant très « capricieux », cette voie « tranche » le
territoire pour relier en ligne droite, Saint-Omer à la mer…
Progressivement aménagée en voie rapide, ce lien d’échange
ancestral évite aujourd’hui les villages, qui retrouvent une forme
de quiétude, voire parfois d’isolement… Cette voie express
génère ces propres effets induits, en termes d’imperméabilité
des échanges Nord-Sud et d’implantation de zones d’activités
et commerciales s’étirant aujourd’hui sur plusieurs kilomètres
entre La Capelle-lès-Boulogne et Saint-Martin-Boulogne.
Enfin le Sud du Grand paysage conjugue l’urbanisme de vallée
et l’accompagnement des voies qui rayonnent en direction de
Boulogne. La Liane irrigue tout ce secteur bocager, avant de
scinder l’agglomération boulonnaise « en deux parts égales ».
La chaussée Brunehaut vers Thérouanne coupe cette vallée et
dessert Desvres, tandis que la route nationale n°1 vers Paris,
accompagne la Liane jusqu’à Samer. Toutes deux concentrées,
Desvres exploite la faïence et se développe au pied de la cuesta
du Boulonnais, alors que Samer, siège d’une ancienne abbaye,
s’ancre au sommet d’une butte. Directement sous l’influence de
l’agglomération boulonnaise, Samer et les villages à l’aval de
la vallée de la Liane connaissent un développement important,
parfois démesuré, comme Hesdin-l’Abbé, qui a doublé sa
population en moins de vingt ans.