Le paysage minier a eu son
heure de gloire, chantée par
une iconographie abondante,
dédiée tout entière à la
fascination pour le feu, et
par les traces laissées en
surface par cette activité à
la fois noble et terriblement
destructrice pour l’homme.
Ce sont donc les signes tangibles du travail de la matière qui sont rendus par les œuvres contemporaines de l’exploitation des mines : cheminées fumantes et verticales, ciels noircis, horizon bouché par les terrils. La dialectique du dessous et du dessus qui caractérise la mine est dépeinte comme un univers clos, enfumé, souvent coupé de son contexte agricole, rural ou urbain. Le « Germinal » de Zola illustre bien cet univers
communautaire.
Les images qui suivent
la période d’exploitation
de la mine ne font que
prolonger cette fascination
pour la transformer en un
« romantisme » social ou
naturaliste. Le constat de
la disparition des traces est
le sujet d’une cohorte de
travaux
photographiques
à visée conservatoire, qui
montrent les terrils en voie
de végétalisation ou la
destruction des cheminées
et des chevalements.
Parallèlement la
notion de paysage en déréliction
sert de décor à des fictions cinématographiques axées
sur des problématiques sociales, comme par exemple
les films des frères Dardenne en Belgique. Ultime étape à
ce jour dans le processus de réappropriation de ces
paysages, le land art poétise ces espaces juxtaposant
des objets historiques en les dotant d’attributs artificiels.
Enfin, il ne faut pas taire les centaines d’enfants qui
chaque année se confrontent aux réalités minières par
l’intermédiaire apaisant de nombreux
médias artistiques : arts plastiques, théâtre,
spectacles complets… Ainsi, s’opère lentement un travail de deuil
et de mémoire.