Les terrils… Un refuge pour les lézards, les crapauds et les papillons…
Constitués des résidus
d’extraction des mines, les
terrils se sont rapidement
révélés être de véritables
écosystèmes à part entière.
Ces systèmes secondaires
sont particulièrement riches
sur le plan biologique :
les pierriers constituent
des habitats uniques dans
la région. Leur nombre
et leur forme parfois
allongée (les cavaliers) leur
confèrent également un
rôle important sur le plan
écologique : ils constituent
l’ossature d’une trame
écologique permettant à
la faune et à la flore de
pouvoir circuler au travers
des milieux artificialisés
(villes, routes, cultures).
Du fait de leur végétation
naturelle, la plupart du
temps spontanée, et de
leur
taille
imposante
les mettant à l’abri des
pesticides provenant des
cultures proches, les terrils
constituent des refuges
pour la flore et la faune
sauvages.
Par ailleurs, le vent, les trains
et les engins de travaux ont
amené des plantes et des
animaux en provenance
des montagnes et de
Méditerranée.
Les schistes
sombres accumulant la
chaleur du soleil et, parfois,
la combustion interne des
terrils ont permis à ces
espèces de faire souche :
on y observe ainsi de
très belles populations de
tritons, de crapauds, de
Lézard des murailles, de
Papillon Machaon et de
Criquet à ailes bleues.
Si c’est la géologie profonde qui a déterminé l’existence du
Bassin minier dans le Nord – Pas-de-Calais, elle n’a pas
déterminé une unité biogéographique bien définie. C’est
en effet l’action de l’Homme, par l’énorme développement
industriel et urbain qu’a généré l’exploitation houillère, qui a
constitué une entité paysagère à l’emporte-pièce au travers
de réalités géographiques et biologiques très différentes.
Cette épopée, qui a duré près de 300 ans, a marqué
fortement, et de manière indélébile, le paysage. Malgré
la prééminence écrasante des paysages urbains et
industriels ainsi que du développement tentaculaire des
infrastructures (voies ferrées, routes, autoroutes, canaux,
lignes électriques, …) qui ont transformé les paysages et
d’habitats remarquables (voir carte).
Toutefois, deux milieux naturels constituent la principale
caractéristique éco-paysagère du Bassin minier : les zones
humides et les terrils (voir encadré).
Les innombrables galeries d’exploitation des mines ont
modifié la circulation de l’eau et ont créé des zones de
subsidence de terrain. Un système de pompage permanent
est aujourd’hui nécessaire pour maintenir les villes et les
cultures hors de l’eau. Ces affaissements miniers ont par
ailleurs créé de nombreux étangs et zones humides, qui
comptent parmi les plus beaux fleurons de la région. On
peut notamment citer les étangs de Condé-sur-Escaut, la
base de Wingles, la Mare à Goriaux (St Amand) …
Le Bassin minier a compté jusqu’à 350 terrils ; il n’en reste
qu’environ 200. Les plus anciens sont le plus souvent
plats (car créés par apport sur des voies ferrées), les plus
récents sont souvent coniques (par apport sommital). Des
stades intermédiaires, des terrils jumelés et des reprises
par une exploitation ultérieure ont créé des variantes à
l’infini … Parmi les terrils les plus connus, nous pouvons
citer le Pinchonvalles à Avion, le terril de Wingles, les
terrils jumeaux de la fosse 6 à Haillicourt, le 36 de Noeux-
les-Mines, le 11/19 de Loos-en-Gohelle, etc. Si certains
ont été totalement réexploités, d’autres ont fait l’objet
d’aménagements paysagers, de loisirs et certains sont
devenus de véritables réserves naturelles.