– Un territoire organisé
en fonction d’une
ressource naturelle avec
une grande « puissance
technologique » qui lui
permet de faire fi sans
conditions de la surface
– Impossibilité relative
aujourd’hui, que la
raison d’être du bassin
minier n’existe plus,
de construire une
cohérence structurelle :
tout est ici à construire
autour des hommes et
de leur mémoire
La grande diversité observée dans les milieux géographiques se
retrouve au niveau de l’occupation des sols.
On distingue quatre grands secteurs rattachés chacun à une ville
clef du bassin minier.
Le Valenciennois
L’extrémité orientale du bassin minier constitue le secteur
ou l’exploitation minière et l’industrialisation ont été les plus
anciennes. On en trouve encore de nombreuses traces
notamment par le grand nombre de friches industrielles dans le
Sud du secteur autour de Denain.
l’inverse, les terrils réhabilités ou exploités depuis longtemps
ne sont pas très nombreux (11 % de l’ensemble des surfaces en
terrils du bassin minier contre 42 % pour le Lensois).
L’érosion de l’espace industriel qui s’est produit tout au long
de la récession minière et des différentes crises sidérurgiques
semble s’être stabilisée avec une politique dynamique de zones
industrielles (autour de Denain, de Bruay-sur-l’Escaut et à l’Est
autour de Quiévrechain).
L’urbanisation s’est développée selon les axes de communication
à partir de Valenciennes, axe Nord-Ouest en direction de la vieille
cité industrielle d’Anzin et qui se poursuit sur Raismes ; axe Nord-
Est, le long de l’Escaut en direction de vieilles cités fortifiées
comme Condé-sur-Escaut ; ou axe Sud-Ouest certainement le
plus important avec Trith-saint-Léger, Thiant et Denain. Notons
également un développement urbain plus récent au Sud-Est, le
long de la RN 49 en direction de Maubeuge.
Pays d’industrie, le Valenciennois reste curieusement le pays de
l’eau et de l’herbe. Avec l’Escaut et ses nombreux plans d’eau
associés, c’est plus de 43 % de la surface en eau du bassin
minier qui se trouve dans le Valenciennois. Pour les prairies
permanentes et naturelles, le contraste est encore plus saisissant
: près de 49 % des surfaces contre à peine 5 % pour le Lensois.
Le douaisis
L’exploitation minière s’est développée au Nord de Douai sur
deux axes, le long du canal de la Deûle jusqu’à Carvin et dans
la plaine de la Scarpe. Au Sud, les fosses se sont implantées en
chapelet en bordure du plateau crayeux.
Le tissu industriel est plus diversifié et moins lié aux zones
urbaines contrairement au Valenciennois. De nombreuses zones
industrielles se sont implantées au Nord et à l’Ouest sur des
plateaux agricoles en dehors des zones d’urbanisation ancienne
(Renault).
En dehors du bois de l’Offlarde au Nord, les zones boisées
sont peu nombreuses. Au Sud, les massifs boisés de la butte
de Lewarde font modestement office de coupure verte au cœur
d’une longue traînée urbaine qui s’étend de Douai à Aniche.
Le Nord au contact de la plaine de la Scarpe devient fort humide
avec la présence de nombreux marais (marais de Sin).
Le Lensois
C’est incontestablement la zone ou la surface bâtie est la plus
étendue. Entre Hénin-Beaumont et Lens s’étendent de vastes
cités individuellement planifiées mais sans lien entre elles.
C’est également le secteur qui est resté, jusqu’à une date récente,
le plus longtemps minier, celui ou les fosses, les terrils et les
corons se sont éparpillés le plus librement du fait de l’absence
de contrainte physique. Le tissu industriel est ici étroitement lié à
l’habitat et les terrils (plus de 41 % sont un élément de base du
paysage).
Le déficit de la zone en prairies et en milieux naturels est
important (moins de 5 %) et aucune zone boisée importante ne
vient ponctuer une urbanisation coalescente.
Le bruaysis
L’exploitation houillère dans la partie occidentale du bassin a eu
une durée beaucoup plus courte (moins d’un demi-siècle). Les
villages anciens sont situés dans les vallées avec les fosses et
les terrils, les cités récentes s’étalent sur les plateaux.
L’habitat s’est regroupé en de gros bourgs, bien individualisés,
que la présence de l’A26 a contribué à isoler en deux pôles :
Béthune au Nord située à la marge du bassin et Bruay au Sud
plus représentative du tissu minier. L’espace industriel peu
important se concentre en de petites zones éparpillées autour
des centres urbains.
C’est la partie la plus verte du bassin grâce surtout à de beaux
massifs forestiers (bois des Dames, Olhain) qui encadrent les
zones d’habitat au Nord et au Sud.
L’eau est peu importante dans la zone et ne fait que passer des
contreforts de l’Artois aux zones humides du Bas Pays.