Les remparts de Montreuil
Les remparts de Montreuil,
comme plus généralement
ceux des villes fortifiées,
possèdent, outre le intérêt
historique et patrimonial, un
intérêt écologique.
Les cavités et fissures des
remparts abritent un cortège
spécifique de chauves-souris :
dix espèces sont présentes
pour leur hibernation (elles
sont inactives en saison froide
et ont besoin de gîtes abrités
et non dérangés) et onze en
estivage.
Les douves, le bocage et
les zones humides aux
alentours permettent à
ces animaux spécialisés de
chasser les insectes dont
ils se nourrissent. Leur
conservation est à présent
assurée par des mesures de
gestion et de contrôle des
accès. On peut découvrir ces
maîtresses de la nuit lors de
visites guidées spécifiques.
Chacune des trois entités écopaysagères est caractérisée
par des écosystèmes également très tranchés.
Le plateau artésien est, dans le Montreuillois, très
compartimenté et profondément entaillé par les rivières.
Évidemment, ce sont ici aussi les grandes cultures en
openfield qui dominent les paysages. De nombreux talus
sillonnent les cultures du fait des ondulations régulières du
plateau. Issus du travail patient du sol par des générations
d’agriculteurs, après la seconde guerre mondiale, les talus
ont eu tendance à être arasés par les remembrements et les
initiatives individuelles face à la mécanisation et à la volonté
d’agrandir les parcelles. présent, on constate une phase
de recréation de ces talus… Lorsqu’ils ne sont pas fauchés,
ces talus sont colonisés par la végétation ligneuse et se
transforment en bandes boisées (rideaux).
Si l’openfield domine, les boisements apparaissent toutefois
nombreux, notamment lorsque l’on s’éloigne de la vallée de
la Canche qui a dû être l’axe de colonisation primaire de
ce secteur par les populations anciennes mais également
par la présence de plaquages tertiaires moins favorables à
l’agriculture. Les lambeaux de plateaux entre la Ternoise et
la Créquoise sont particulièrement riches en vastes massifs
forestiers : forêt d’Hesdin, Bois de Fressin, Bois de Sains,
Bois de Créquy… Ces grands boisements sont généralement
des Hêtraies neutrophiles caractérisées par une strate
herbacée à éclatante floraison vernale (tapis dense de
Jacinthes, Anémones, …), sur sol sec plus ou moins riche
en calcaire. La strate arborée est riche d’essences diverses,
soit spontanées, soit plantées. Le traitement est souvent en
taillis-sous-futaie. Le Houx et le Noisetier constituent des
espèces typiques de la strate arbustive. Parfois les essences
indigènes ont été remplacées par le Pin sylvestre, le Sapin
ou le Peuplier noir. Par ailleurs, on observe de plus en plus fréquemment, çà et là, des plantations réalisées récemment
à partir de mélanges d’essences indigènes ou, plus rarement
en peuplements monospécifiques de Frênes et Peupliers.
La Canche et ses vallées affluentes apparaissent toutes très
boisées à l’heure actuelle. Il est très probable qu’elles étaient
presque entièrement dédiées aux pâturages, aux tourbières
et aux marais avant la seconde guerre mondiale.
Les Landes de Sorrus / Saint-Josse
Un système de landes
acides s’est développé
sur le plateau de Sorrus
/ St Josse à la faveur de
la présence de plaquages
argilo-sableux et de mares
alimentées par des nappes
perchées.
Cette singularité
hydrogéologique a favorisé
le développement de
végétations très originales
que l’on ne retrouve que
sur de très rares sites du
Nord de la France.
Les nombreux habitats
naturels différents forment
une mosaïque de paysages
très particuliers qui ont été
façonnés par des siècles de
pratiques respectueuses
de l’environnement. Ces
usages confortent la valeur
patrimoniale du site en lui
donnant une dimension
historique et culturelle. La
flore est très remarquable à
l’échelle de la région : trois
espèces en station unique,
29 espèces menacées et 25
espèces protégées.
Les cours d’eau sont remarquables, aussi bien sur le plan
paysager que sur le plan biologique. Ce sont des rivières
au fond pierreux, au cours rapide et aux eaux claires : des
poissons exigeants comme les Saumons et les Truites de
mer les remontent encore chaque année pour frayer et des
cressonnières fonctionnent encore de nos jours. Les prairies
humides de fond de vallée reculent de plus en plus devant les
boisements (peupleraies, …) et la croissance des villages et
résidences de loisirs sauvages (mobile homes).
Enfin, la Canche constitue évidemment tout à la fois la colonne
vertébrale de cet ensemble écopaysager et le principal
milieu d’intérêt biologique, par une mosaïque remarquable
d’habitats naturels. La Canche présente un niveau d’eau
quasiment constant (car régulé par les nappes). Les différents
ouvrages hydrauliques témoins du passé industrieux (ponts,
écluses, moulins à eau, cascades, …) constituent des
habitats favorables pour les Oiseaux, les Chauves-souris et
les Reptiles. En revanche, ces ouvrages anciens constituent
autant de barrières pour les poissons migrateurs. Le cours
de la Canche serpente dans cette relativement vaste vallée
et peine à rejoindre la mer en raison d’une pente très faible.
De cette configuration particulière, un vaste réseau de zones
humides, tourbières et marais, est né.
On assiste à une modification profonde de cet écosystème
par un boisement massif (spontané ou planté) des milieux
ainsi qu’un mitage urbain, de résidences ou de loisirs.