Introduction

Les paysages du Grand paysage régional de la vallée de
l’Authie ont été proposés au sein de l’Atlas régional des
paysages comme des « compagnons de route » des paysages
de Picardie, qu’ils précèdent et annoncent. La longue histoire
qui fait de l’Authie un espace frontalier ne doit pas masquer
la fraternité paysagère de la vallée, de ses plateaux, voire de
son estuaire avec les paysages picards et particulièrement
ceux de la somptueuse grande soeur qu’est la vallée de la
Somme.

Ainsi donc en limite Sud du Nord - Pas-de-Calais et de
ce Grand Paysage du Val d’Authie, l’Atlas des paysages
de la Picardie établit sur « sa » rive de l’Authie un paysage
nommé « paysages de l’Authie et du Ponthieu ». Il y a donc ici
également, et comme par symétrie, une association entre la
vallée et le plateau qui lui succède plus au Sud. A l’Ouest, le
fleuve s’ouvre pour se jeter dans la mer au sein des paysages
des dunes et estuaires d’Opale. Avec son vaste estuaire et
les paysages des Bas-Champs, les derniers kilomètres de
l’Authie se distinguent nettement des paysages beaucoup
plus verdoyants situés en amont dans la vallée. Au Nord et
à l’Est, les frontières des paysages de la vallée de l’Authie
voient se succéder les paysages du Montreuillois, du Ternois
et enfin les paysages des Plateaux cambrésiens et artésiens.
Dans tous les cas, ces limites ne sont pas « nettes ». Elles
s’orchestrent sur des espaces de plateaux, ces rois et maîtres
des paysages artésiens. La frontière Nord du Grand Paysage
est régulière, mais procède d’un choix plus que d’une
évidence spatiale : entre Canche et Authie, un dos de plateau
agit comme le fléau d’une balance entre deux paysages.
La transition à l’Est est d’une autre nature. L’Authie pénètre
profondément dans les terres comme l’empreinte d’une main
dans la glaise fraîche. Au-delà commence un paysage de
plateau… plus aride.