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Paysages des coteaux calaisiens et du pays de Licques

Paysages de ville

jeudi 9 juin 2011




Chapelles et calvaires

Ces éléments ne
sont pas spécifiques
au territoire, mais la
diversité des matériaux
mis en œuvre
renforce peut-être leur
perception …

La forme très étirée de ce grand paysage, en direction de Calais,
n’est pas sans rapport avec l’histoire urbaine de ce territoire.
Sa frange Ouest s’ancre sur le site d’Eurotunnel, puis plonge
vers le Sud-Est, en longeant le dernier relief de l’Artois. Cet
ultime sursaut, avant le plat pays, constitue évidemment un lieu
d’implantation urbaine particulièrement propice. Trois gros bourgs
Guînes, Ardres et Audruicq jalonnent ces coteaux, « suspendus »
à une bonne dizaine de mètres d’altitude. Ces villes, de plus ou
moins 5 000 habitants, connaissent une croissance urbaine quasi
continue et semblent profiter à la fois de la proximité, mais aussi
d’une certaine distance avec l’agglomération de Calais.

L’histoire urbaine de Guînes, la plus à l’Est de ces trois villes, reste
très marquée par deux époques majeures :
 les deux siècles d’occupation anglaise partagée avec Calais,
 les douze « baronnies » qui constituaient le Comté de Guînes.
Cette position stratégique, à proximité immédiate du littoral
calaisien se traduit également par la présence d’infrastructures
de tous types. Lien routier, avec la voie romaine dite de la Grande
Leulène qui relie Thérouanne à Sangatte et à Wissant ; lien d’eau,
avec le canal des Pierrettes qui assure l’approvisionnement des
marchandises jusqu’au coeur de Calais ; lien ferré, avec la LGV
qui longe la forêt de Guînes, avant sa descente souterraine vers
l’Angleterre. Sur le plan urbain, le réseau très dense des centres
bourgs, organisés autour de la place rectangulaire, laisse place
depuis quelques décennies à la trame viaire plus lâche et « plus
individualiste » des opérations pavillonnaires.

Plus épargnée que sa voisine, Ardres présente une organisation
très concentrée, issue de son passé fortifié. La place d’Armes
triangulaire dessert un réseau de voies concentriques rejoignant
aujourd’hui les axes routiers structurants. La trace des bastions reste
particulièrement visible à l’Ouest et l’Est. Comme toujours dans les
villes fortes, l’eau d’abord défensive, a été dans un second temps
un vecteur de développement économique par l’intermédiaire des
canaux. Aujourd’hui l’eau sert l’attractivité touristique autour des
étangs et du canal d’Ardres. Les nouvelles opérations d’habitat
s’éloignent des franges bastionnées immédiates, pour investir des
sites moins humides, mais également totalement isolés de la ville
centre !

Place du marché aux bestiaux à Licques

La place du marché aux bestiaux

Véritable capitale
agricole, Licques et
toute la vallée de la Hem
« cultivent » l’élevage des
volailles et du bétail en
général. Lieu du marché
aux bestiaux, la place de
Licques fait l’objet d’un
aménagement spécifique
permanent. Ce système
de barrières quelque peu
monotone partitionne
et neutralise l’espace
public. Pourtant, dès
l’ouverture du marché,
l’espace semble se
réveiller en entonnant
une cacophonie faite
de jacassements, de
gloussements sur fond de
beuglements …

Audruicq se situe sur la pointe la plus septentrionale de l’Artois,
juste au confluent de la Hem et du réseau des wateringues.
Capitale de l’ancien pays de Brédenarde, qui comprenait en outre
Nortkerque, Zutkerque et Polincove, la ville épouse les derniers
mètres d’altitude (4 à 5 mètres) avant la douce descente vers la
mer. L’organisation Nord-Est / Sud-Ouest de la ville, dictée par
l’orientation de la place, trouve une continuité assez lointaine, dans
le maillage des voies qui « irriguent » le territoire. Contrainte par le
réseau hydrographique très marqué, les nouvelles implantations
préfèrent « le saupoudrage à la concentration ».

Plus au Sud, Licques s’insère dans l’une des très nombreuses
dépressions qui convergent vers la vallée de la Hem. Contrainte
par un dénivelé de plus de vingt mètres, la ville s’étire le long de ces
trois voies structurantes. Les nouvelles constructions poursuivent
ces linéaires ou comblent les derniers interstices laissés par les
implantations aérées du bâti agricole.

En dehors de ces bourgs concentrés et des villages qui
accompagnent la vallée de la Hem ou le Pays de Brédenarde,
dit de « la terre large », les micro-structures urbaines s’étirent !
L’analyse des formes urbaines régionales qualifie ces organisations
« d’habitat linéaire distendu dense ». Au Nord et à l’Ouest,
l’habitat prend ces distances par rapport aux terres humides et
a tendance à se concentrer le long des routes qui surplombent
légèrement le marais. Au Sud et à l’Est, les villages et leurs
multiples prolongements en hameaux, épousent l’étroitesse des
petites vallées. Tous deux très linéaires, très distendus et souvent
très denses, ces paysages urbains proposent traditionnellement
des ambiances particulièrement contrastées. Ici encore, la
prolifération du « modèle pavillonnaire standard » banalise ces
deux appropriations urbaines originellement très contrastées.

Sur le plan architectural, ce territoire de transition entre la terre
et la mer, entre les reliefs de l’Artois et les plaines de la Flandre
maritime, à l’articulation entre le Boulonnais, le Calaisis et
l’Audomarois profite de nombreuses influences dont sont témoins
les matériaux. Le torchis de l’arrière pays boulonnais côtoie la
brique jaune … La brique rouge « des terres intérieures » voisine
l’enduit du littoral … Enfin la pierre blanche extraite des carrières
de craie locales offre une blancheur, qui illumine « les camaïeux
de verts ambiants » !

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