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Paysages des coteaux calaisiens et du pays de Licques

Ambiances paysagères

jeudi 9 juin 2011

Le pays de la Licques

Plus encore que le
Boulonnais, le Pays de
Licques est enchâssé
dans le relief. Une fois
franchie la barrière de
collines qui le cernent,
le calme et le silence
s’imposent. Le temps
s’écoule ici plus lente-
ment qu’ailleurs, tant il
y a matière à musarder
entre les touffes d’herbe
et les lignes d’arbres.

Les Coteaux calaisiens et le Pays de Licques constituent
une sorte de tandem de paysages complémentaires, reliés
par un trait d’union forestier, qui les marie en douceur. En
premier lieu, les Coteaux calaisiens dominent la plaine ;
davantage qu’un balcon, il s’agit d’une vaste et large
terrasse ouverte sur l’infini. l’Ouest, le relief est prononcé
et l’espace de surplomb peu important : la bascule est donc
relativement courte, presque brutale. Puis peu à peu en
allant vers l’Est, le coteau perd de sa raideur pour s’offrir
une douceur vagabonde qui prend le temps de générer des
paysages « pour eux-mêmes », c’est-à-dire des paysages qui
ne sont pas entièrement dévolus au regard sur le lointain.
Cette lenteur dans le passage entre haut et bas gagne
encore en épaisseur autour de la ville d’Audruicq.

Vif ou
tendre, le coteau développe des paysages de la douceur,
surtout si on les compare à l’âpreté ventée des hauteurs
artésiennes ou à l’horizontalité totale de la plaine. Cette
douceur est essentiellement bocagère, avec un soupçon de
grandiloquence, tant les fermes et les grandes demeures
y sont nombreuses. Ce sont des paysages opulents et
sereins, qui prennent plaisir à offrir de loin en loin des
vues brumeuses sur la plaine maritime ou des bouquets
d’arbres de jardin cachant des demeures cossues. Pays de
champs, pays de chevaux, pays d’arbres aussi, bruissant
d’une vie résidentielle sans doute liée à la toute proche
agglomération calaisienne. Le Pays de Licques propose un
prolongement à cette douceur, en ajoutant une dimension
de « paradis caché ».

Route du camp drap d’or

C’est entre Ardres et
Guînes que se déroula,
en 1520, l’entrevue
du Camp de Drap
d’Or entre les rois de
France et d’Angleterre.
L’objectif était de
s’accorder sur les grands
équilibres européens.
Mais la mémoire
conserve surtout
l’image des festins,
tournois, bals et autres
fêtes qui émaillèrent
un mois de discussions
et de libations. Depuis
longtemps, les échos de
la fête se sont dissipés,
laissant quelques arbres
bruisser au vent de
cette belle route reliant
Audruicq à Ardres et
Ardres à Guînes.

Les paysages, d’une grande qualité,
sont également très rassurants : le pays est clos par une
ligne de collines couronnées de masses forestières sombres
mais protectrices. Partout, les prairies grasses éclatent des
verts vifs de l’herbe gorgée d’eau, car il faut avouer que les
cieux sont ici généreux ! Partout des arbres de haute tige
suivent les cours d’eau, longent les parcelles, entourent
les villages… Ces paysages ne sont pas à proprement
parler des paysages de bocage, mais la couronne de relief
qui cerne le pays de toute part - sauf au niveau de l’étroit
goulot qui livre le passage à la Hem afin qu’elle s’échappe
vers la plaine - compose une enclosure géante, au sein
de laquelle d’autres limites végétales découpent l’espace
à l’envi. Le Pays de Licques apparaît comme un monde à
part et ce d’autant plus que l’isolement est complet. Ces
paysages ne sont guère traversés, n’y passent que ceux
qui souhaitent s’y rendre expressément ! Ce petit univers
clos semble s’attacher à reproduire toutes les réalités des
« grands mondes » d’Artois : les bords d’eau sont frais et
prairiaux, les coteaux se répartissent entre la prairie et le
labour et les hauteurs oscillent entre labours et boisements.
Tout est ici comme partout en Artois, mais en miniature…

Dès lors, la spécialité de volaille dont s’enorgueillit le Pays
de Licques trouve une justesse paysagère ! Dans ce petit
pays, les dindes sont à meilleure échelle que les grands
troupeaux de vaches… Une ligne de crête sépare les
Coteaux calaisiens du Pays de Licques. Cet espace n’a
pas le temps de se constituer en paysage, mais il s’inscrit
comme un moment de transition théâtralisé. L’élévation
est un symbole puissant ; ici on touche le ciel à la cime
des arbres avant de basculer d’un côté ou de l’autre. Ces
hauteurs sont accompagnées d’un chapelet forestier qui
est très important quant à la définition des ambiances
paysagères de ces lieux : ils rehaussent le relief, inscrivent
une ligne de repère tout en cristallisant l’instant de l’entre-
deux. Avec cette colonne vertébrale, les paysages des
Coteaux et ceux du Pays de Licques sont dos à dos plus
que face à face !

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