Élements Forts de composition
– Des paysages construits
sur une logique de
transition douce entre pays
bocager et pays céréalier
– Les vallées comme lignes
de vie : villes et villages,
prairies, bocages… et les
plateaux comme espaces
de respiration
– Une forte présence
forestière avec la lisière
de la forêt de Mormal et
les bois du Sud du Grand
paysage régional
– Des villes d’histoire :
Bavay, Le Quesnoy,
Solesmes… porteuses
d’identités individuelles
fortes
– Des paysages très
représentatifs des paysages
régionaux, sans « grands
événements paysagers »
autres qu’urbains
– Une qualité paysagère
essentiellement bâtie
sur l’alternance dans la
complémentarité
Ondulations hennuyères
Réparties au sein d’un carré d’environ vingt-cinq kilomètres
de côté, les vallées de cette entité paysagère représentent
l’archétype des paysages hennuyers. Pourtant chaque
vallée encadrée de plateaux possède une identité propre,
au fil de son parcours, c’est-à-dire d’Est en Ouest, mais
également selon un gradient Nord/Sud, de la Picardie
aux grandes plaines. C’est ainsi que la vallée de la Selle
est la plus longue et la plus large de toutes les vallées,
prenant sa source dans l’Aisne, bien loin des grands arbres
de Mormal. Elle s’écoule au sein de plateaux généreux,
jusqu’à la ville industrielle de Douchy-les-Mines ou elle
rejoint l’Escaut. Deux villes d’importance ponctuent son
cours : Le Cateau-Cambrésis, ville dentellière qui vit naître
Matisse, et Solesmes.
La vallée de l’Écaillon rassemble un important faisceau
de ruisseaux affluents : le Saint Georges, le ruisseau des
Harpies, le Ronieu… qui prennent naissance dans l’entité
paysagère de la Basse-Thiérache et justifient la densité
bocagère que l’on y observe. De très nombreux villages
accompagnent ruisseaux et rivière jusqu’au fleuve rejoint
à Thiant.
L’un des affluent de la vallée de la Rhonelle porte la ville de
Le Quesnoy. Le système bocager est intense aux abords
de Mormal puis la vallée s’isole peu à peu, pour se perdre à
nouveau dans l’urbanisation de Valenciennes ou elle rejoint
l’Escaut et donne son nom à un jardin. L’Aunelle enfin se
pare d’un important bocage dans sa jeunesse, puis elle
prend une direction Sud/Nord différente de ses consoeurs.
Les routes et chemins qui permettent de découvrir ces
paysages sont très nombreux. Il est ainsi possible de
descendre l’Écaillon, de Raucourt-au-Bois en lisière de
Mormal jusqu’à Thiant en passant par Louvignies-Quesnoy,
Beaudignies, Saint-Martin-l’Écaillon, Verchain-Maugré,
Monchaux… Rives gauche ou droite, toutes les vallées ont
ainsi des routes qui les encadrent sur lesquelles s’enfilent
les villages comme des perles. La RD 942 entre Solesmes
et Le Quesnoy coupe à travers les vallées et les plateaux et
en révèle la structure et la diversité paysagère.
Basse-Thiérache
La Basse-Thiérache est un triangle rectangle de quinze
kilomètres de base, dont l’hypoténuse correspond à la RD
932, cette ancienne voie romaine qui longe Mormal et file
en direction de Roye. Le Bois L’Évêque occupe le centre de
l’entité ; tandis que la ville du Cateau-Cambrésis se situe à
sa frange.
Ces paysages sont bocagers et sans que cela soit limité
strictement aux vallées. Il y a ici comme une échappée
avesnoise ou encore une remontée de la Thiérache de
l’Aisne située plus au Sud.
De grands axes rectilignes permettent d’en appréhender la
spécificité. La RN43 entre Cambrai et Hirson connaît les
immensités cambrésiennes avant de traverser Le Cateau
puis Catillon-sur-Sambre et de poursuivre sa route en
terre bocagère. La courte séquence en Basse-Thiérache
compose donc une véritable transition, par un effet de
glissement si récurrent en pays hennuyer. La RD 934 entre
Landrecies et Le Quesnoy longe Mormal au coeur d’une
maille bocagère dense encore et révèle ainsi les qualités de
ces paysages humides.
Plateau hennuyer
Le plateau hennuyer se déploie sur vingt-cinq kilomètres
de large et dix de haut. La frontière franco-belge occupe le
Nord et l’Est de l’entité, qui apparaît dès lors comme une
extrémité. Il s’agit d’un territoire très compliqué, au relief
décousu, découpé en tous sens par des infrastructures de
tous calibres, ou les possibilités de repérage sont faibles.
La vallée de l’Hogneau et ses affluents, avant d’entourer
Bavay, prennent naissance dans Mormal et dans les bois
de sa queue de comète orientale. l’Est de la ville, se
déploie le Bois de la Lanière, qui ressemble à la Haie
d’Avesnes, protégeant de ses sous-bois denses le Nord
de l’agglomération de Maubeuge. Plus à l’Est encore
surgissent Feignies et sa silhouette industrielle. Puis
commence un plateau plus ouvert, qu’occupe l’aérodrome
de Maubeuge-Elesmes, à quelques encablures à peine du
royaume de Belgique.
Il est fréquent de ne connaître ces paysages qu’à partir
de la RN 49, qui relie Valenciennes à Maubeuge puis
à Jeumont. La voie à grande vitesse dévale les vallées
avant que de se maintenir en point haut, surplombant
des paysages qui semblent hésiter entre labours et haies
bocagères. Les anciennes voies romaines qui entourent
Bavay offrent un merveilleux prétexte de découverte, dans
toutes les directions de l’entité paysagère !