Nous avons ici, arbitrairement, limité la région appelée Bassin minier grosso modo à la plaine de la Gohelle, en considérant que dans sa partie orientale il se fondait plus dans la trame paysagère de la vallée de la Scarpe et qu’il serait un élément, certes majeur, mais pas unique décrivant cette entité.
Il s’agit d’une mosaïque au grain très uniformément grossier à l’échelle de travail (1/250 000).
La matrice reste très agricole. Elle est constituée de vastes plaines cultivées ouvertes (openfield). La superficie de la matrice a régressé considérablement, au profit des taches d’urbanisation et d’industrialisation.
Du fait de la croissance importante des pôles urbains et industriels à l’époque de l’exploitation des mines, les taches des villages originels se sont accrues en taille de manière apparaissant démesurée et disproportionnée à l’heure actuelle. Ces taches se sont jointes la plupart du temps les unes aux autres jusqu’à former un complexe urbain d’une taille seulement dépassée par la métropole lilloise.
La répartition de ces taches a sa logique propre basée sur la répartition des puits de mine qui ne peut plus s’interpréter sur des critères naturalistes actuellement.
Les taches sont donc devenues peu nombreuses mais de très grande taille. On observe ici le grain le plus grossier de la région Nord - Pas-de-Calais.
Ces cellules sont devenues difficiles à isoler les unes des autres car intimement imbriquées les unes dans les autres, ces taches forment des complexes industrialo-urbains aux limites floues. Ces méga-taches incorporent dans leur trame des cellules plus petites de parcelles agricoles, de boisements ou de friches industrielles minières. Les plus grosses taches, sont constituées de manière décroissante par les milieux urbains, les zones industrielles et les friches industrielles. Le bassin minier comporte en effet une grande proportion des 10 000 hectares de friches que comporte le Nord - Pas-de-Calais. Quelques grands
boisements constituent les derniers grands éléments éco-
petites taches relativement par rapport à la taille moyenne
du grain de cette région sont constituées par des prairies,
des zones humides, etc.
Les corridors biologiques sont peu apparents dans cette trame paysagère très artificialisée.
La trame boisée située au Sud et le réseau hydrographique constituent l’armature des connexions biologiques. De
multiples petits corridors, souvent à vocation locale, existent toutefois au sein de la matrice par le biais des friches industrielles (réseau de terrils et de cavaliers miniers) et des espaces interstitiels. Ils sont d’une importance capitale car la fragmentation des milieux est très importante.
L’urbanisation crée des barrières insurmontables renforcées par quelques grandes voies de communication (A26, A21, A1, LGV, canaux…).
C’est un paysage hétérogène tant à fine qu’à grande échelle. Les habitats naturels sont rarissimes mais de nombreux écosystèmes secondaires se sont mis en place sur les friches industrielles.