balnéaire…
L’invention du balnéaire n’est pas spécifique à la région Nord - Pas-de-Calais. Le mouvement est national et trouve ses
origines à l’étranger (Angleterre notamment). Mais, la région
est précurseur en raison de sa proximité avec les côtes britanniques et la longue histoire qui l’unit à sa voisine.
Bien que moins célèbres que d’autres littoraux (de la Bretagne à l’Estaque), la côte dite d’Opale a eu ses peintres. Le Portel, Wissant… ont attiré au
XIXème et au XXème siècles des hommes et des femmes de
l’art : peintres, photographes, sculpteurs (Adrien et Virginie
Demont-Breton, Pierre Carrier Belleuse, Valentine Pepe, Adrienne Ball-Demont, Corot, Constant Dutilleux, Ferdinand Stievenard, Edouard Houssin…
« Ces monceaux de sable, qui s’élèvent à quarante
pieds au dessus du niveau de la mer, se présentent à
l’oeil, comme des flots orageux : on dirait qu’une main
toute-puissante a changé en sable les eaux de la mer
au moment d’une tempête. (…) Au milieu de ces dunes
on croit être à grande distance du monde habité ; pas
un endroit ou l’on aperçoive les traces de l’homme. (…)
Tout est inanimé autour du voyageur, tout est immobile,
excepté les vagues de la mer. »Georges-Bernard Depping (1784-1853) – Merveilles et beautés de la nature en France, 1816
« La facilité des communications entre la France et l’An-
gleterre (à l’époque, il est plus rapide de rejoindre Londres en vapeur que Paris en diligence !) fait naître le désir,
à nos voisins d’outre-mer plus voyageurs que nous, de
venir visiter les villes de nos côtes qui peuvent leur offrir
quelqu’attrait ; ces petites parties de plaisir qui ne durent
guère que 36 heures, se font cependant parfois sur une
grande échelle, surtout lorsqu’elles s’organisent à Londres
Q’on se figure deux ou trois cents personnes de cette grande ville qui, sans se connaître, se réunissent, frêtent, à frais communs, un des plus grands paquebots
vapeur que porte la Tamise, viennent aborder nos rivages avec pavillons déployés, musique nombreuse, salve de pierriers, fusées volantes, fanaux (si c’est la nuit) et
d’autres démonstrations joyeuses annonçant l’approche du plaisir et on aura une idée de ces sortes de fêtes
improvisées. »
Texte anonyme de 1828
« (…) le bel écartement de collines que la mer emplit comme un vase. » Victor Hugo
En 1844. Marie-Anne Brillard ou Bouville, dite Marianne
Toute Seule, car elle venait de perdre successivement
mari et enfants, décida de consacrer sa vie aux autres,
malgré les coups du sort.Elle s’occupa naturellement d’enfants chétifs et malingre des environs. Par une
nourriture saine et variée, de longues promenades en bord
de mer et beaucoup d’amour et de courage, elle obtint des
résultats significatifs et attira l’attention du corps médical. Le docteur Perrochaud, de Montreuil-sur-Mer, fut le premier à lui confier une cinquantaine d’enfants de l’Assistance publique de Paris.En 1861, un modeste hôpital de bois accueillit ses nouveaux pensionnaires. On sait ce qu’il advint par la suite : le traitement à Berck, basé sur la durée du séjour, allié à la qualité des soins et à un environnement local très spécifique fit merveille. Désormais de nombreux établissements hospitaliers sont ouverts toute l’année. La station est réputée pour le traitement des maladies osseuses et les séquelles d’accidents de la route.
Roland André – Mémoires en Images, La Côte d’Opale, 1998