Le Hainaut
Le Hainaut est un
ensemble historique
beaucoup plus vaste
que le Grand paysage
régional des paysages
hennuyers. Le Hainaut
historique comprend
en effet l’ensemble
de l’Avesnois, le
Valenciennois, une partie
du Cambrésis et s’étend
de l’autre côté de la
frontière franco-belge.
La dénomination de
ces paysages est donc
délicate. L’utilisation de
l’adjectif semble être une
solution ! Ces paysages
ne représentent
pas l’ensemble des
territoires du Hainaut
historique, mais ils
pourraient être regardés
comme leur « modèle
réduit ». On trouve ici
des secteurs bocagers,
des petits plateaux
ouverts, des petites villes
très typées, des micro-
vallées industrielles…
Les paysages hennuyers peuvent être regardés comme
un vaste ensemble de transition entre l’Est bocager et
l’Ouest céréalier, entre le Sud rural et le Nord industrialo-
minier. L’organisation subtile de cette transition constitue
l’essence même de ces paysages. C’est dans le passage
entre l’Est et l’Ouest que le caractère principal de ces
paysages s’offre le plus aisément. En Avesnois, les prairies
bocagères habillent les creux et les bosses du froid relief
collinaire.
Au niveau des grands plateaux artésiens et
cambrésiens, les labours écorchent les douces ondulations
des plateaux limoneux. Entre les deux, les paysages
hennuyers reprennent une musicalité classique dans la
région : les vallées foisonnent des verts des prairies et
des arbres, tandis que sur les plateaux les paysages se
font plus silencieux. Ainsi, des dispositifs de transition sont
assurés tant du côté des paysages avesnois que de ceux
du Hainaut. Et cela d’autant plus que ce grand paysage
régional encercle littéralement les paysages avesnois,
selon une courbe qui épouse globalement la vallée de la
Sambre. Dans ce contexte, la vaste forêt de Mormal est en
elle-même un paysage-passage : on y entre en Avesnois et
on en sort en Hainaut et vice-versa. La magnifique lisière
Ouest de la forêt, lisière « coupée au couteau », représente
une étonnante césure au sein de paysages pourtant
dévolus aux glissements progressifs.
L’Ouest de cette limite infiniment rigoureuse est immédiatement bordé d’un
bocage encore très structuré qui cède progressivement la
place à des paysages de plus en plus ouverts. La vallée
de la Sambre, élargie en plaine au Sud ou urbanisée et
industrielle au Nord, constitue également et dans tous
les cas un moment paysager spécifique composant une
limite de fait. Au Nord du Grand paysage, le bassin minier,
ancré ici sur l’axe de la vallée de l’Escaut, sert de limite
et de « miroir à deux faces ». Les paysages hennuyers
apparaissent ainsi comme un espace rural tampon entre le
bassin de la Sambre et celui du Valenciennois.