Éléments forts de composition
– Un quatuor de
villes aux identités
individuelles fortes.
– Des paysages urbains
structurés par les grands
boulevards historiques
reliant les trois polarités
principales.
– Des campagnes
dominées par des
paysages « post-
bocagers » et « néo-
urbains »…
– Des paysages ruraux
structurés par les trois
vallées, Deûle, Lys,
Marque.
– Un principe de mixité
qui s’applique à toutes
les échelles - de l’îlot à
l’entité paysagère.
– Une convergence
d’infrastructures de
transport, qui donne une
grande « visibilité » aux
paysages métropolitains.
Métropole dense
Les paysages de la métropole dense s’étirent sur un peu moins
de vingt cinq kilomètres selon un axe principal orienté Sud-
Ouest / Nord-Est. Cet axe dominant présente deux coupures
transversales ; l’une géographique - autour de la vallée de la
Marque, et l’autre politique : la frontière franco-belge. La vallée de
la Marque, faiblement urbanisée à l’Est, conduit à un resserrement
de l’agglomération, comme s’il s’agissait de la taille d’une abeille
séparant Roubaix, Tourcoing et leurs périphéries de Lille et sa
périphérie. De part et d’autre de ce pincement, la ville continue se
présente sur une douzaine de kilomètres d’épaisseur.
Lille, Roubaix, Tourcoing, Villeneuve-d’Ascq sont les quatre aînées
d’une Communauté urbaine qui compte près d’une centaine de
villes et villages. Si chacune de ces villes possède une identité
propre, le caractère continu de l’urbanisation en présence gomme
les limites culturelles ou administratives. La métropole dense
constitue bien un paysage unique, déclinant de manière sans cesse
renouvelée ses grandes unités de composition : Grand’ Places
minérales, tissus urbains mixtes mêlant maisons bourgeoises et
maisons ouvrières, usines imposantes disséminées, quartiers
en recomposition, grands boulevards unificateurs, faubourgs
interminables, rues commerçantes colorées, jardins introvertis et
donc invisibles… Villeneuve-d’Ascq fait figure d’exception, avec
son urbanisme des années 70, verdoyant et labyrinthique.
Pour appréhender l’ampleur métropolitaine, le tramway ou la
bicyclette s’impose. Seul ce mode de transport est à même de
révéler la réalité d’une topographie bien plus chahutée qu’il n’y
parait aux automobilistes pressés. Les canaux sont également de
merveilleux supports de découverte.
Campagnes urbaines Nord et Ouest
Les campagnes du Nord et de l’Ouest de la Métropole s’étendent
sur un axe Sud-Ouest/Nord-Est de plus de 30 kilomètres de long
entre La Bassée et la frontière franco-belge. Cette orientation
correspond à celle du bombement des Weppes et des vallées
de la Deûle et de la Lys. Les relations entre ville et campagne
sont plus complexes dans cette entité paysagère qu’au Sud de la
Métropole. Au-delà des effets « taches d’huile » de l’agglomération
dense qui diffuse au Nord de la RD710 et au Nord/Ouest de l’A22,
il existe en effet dans cette entité un réseau de villes isolées petites
et moyennes. Ces dernières - La Bassée, Armentières, Quesnoy-
sur-Deûle, Comines, Linselles, Halluin… - sont suffisamment
éloignées des paysages de la Métropole dense pour bénéficier
d’une certaine autonomie dans les perceptions. La campagne
possède ici une assez grande homogénéité basée sur la ferme
isolée et des reliquats bocagers plus ou moins nombreux. Au
sein de cette campagne finalement bucolique, mêlant champs
et prairies, des nuances apparaissent : relief et boisements dans
le Ferrain de l’extrémité Nord-Est, prairies inondables dans le lit
majeur de la Lys, champs plus nombreux sur les hauteurs toutes
relatives des Weppes…
La RD945 permet de découvrir la vallée de la Lys en la longeant
passant, au-delà d’Armentières, d’ambiances plutôt rurales à des
ambiances plus urbaines. Pour ce qui est des Weppes ou encore
de cette campagne prise en sandwich entre métropole dense et
vallée industrielle de la Lys, l’errance paraît la plus appropriée.
pied, à vélo ou encore à cheval, une certaine douceur se révèle
toujours ponctuée de surprises : un fort, un quartier chic, un canal,
une ferme entièrement rénovée ou une autre encore en activité,
un bois, une petite zone de marais, etc.
Campagnes urbaines Sud et Est
Les campagnes du Sud et de l’Est de la Métropole s’étendent de
Seclin à la frontière franco-belge sur une vingtaine de kilomètres
d’Est en Ouest et moins de dix kilomètres du Nord au Sud. Cette
entité assemble les paysages complémentaires du plateau
du Mélantois et de la vallée de la Marque. Avec une attention
extrême, il est possible d’identifier aux confins orientaux de l’entité,
au contact avec la frontière - de Leers à Baisieux - des paysages
encore différents, marqués par les affluents de l’Escaut.
Les paysages des campagnes urbaines du Sud et de l’Est de
la métropole s’organisent comme une succession de « doigts »
urbains et de « pénétrations rurales » décrivant ainsi une limite
sinueuse entre la ville dense et sa déclinaison périurbaine. Ainsi,
une continuité urbaine s’organise, le long de la RD549, entre le
faubourg d’Arras et Seclin, intégrant des quartiers de Wattignies
et la zone industrielle de Seclin. L’urbanisation de Villeneuve
d’Ascq compose également une « entrée urbaine en campagne »
déclinée d’une manière cependant beaucoup moins dense le
long de la RD941 en direction de Tournai. Comme cela a déjà été
évoqué, la vallée de la Marque pénètre très profondément dans la
ville, arrêtée comme par une digue par le Grand Boulevard reliant
Lille à Roubaix. Dans une certaine mesure, l’importance du nœud
d’infrastructures du Sud de la Métropole (échangeurs A1/A27/
A23 et nœud ferroviaire) génère une zone au statut ambigu, ou
demeure des traces agricoles.
La RD549 évoquée plus haut témoigne de ce déplacement des
limites de la ville qui est l’objet de la thématique transversale
des paysages de la Métropole. l’autre extrémité, errer entre
Toufflers et Chéreng permet de découvrir des paysages proches
de ceux de Pévèle. La vallée de la Marque quant à elle mérite
d’être découverte à la vitesse du piéton ou du cycliste, ce qui est
plus aisé à proximité de Villeneuve-d’Ascq.
Vallée de la Deûle
L’entité paysagère de la vallée de la Deûle ne reprend qu’une
partie de son cours, de sa sortie du bassin minier, quelques
kilomètres avant la confluence avec le canal de La Bassée, à
son entrée dans l’entité paysagère de la métropole dense, à
Haubourdin. Sur une petite quinzaine de kilomètres, la vallée
imprime sa faible empreinte entre les Weppes au Nord et le
Carembault au Sud.
a Deûle est un canal majeur dans l’histoire de la métropole,
qu’il relie d’abord à la Lys et donc à La Flandre, puis au bassin
minier, mais aussi à Paris et donc à la France. La Deûle est ainsi
le canal de l’ouverture : ouverture commerciale et économique,
mais aussi ouverture culturelle avec le Parc de la Deûle et son
jardin Mosaïc. Pourtant, les paysages de la vallée de la Deûle ne
sont que modestie. Les villages s’égrènent de part et d’autre du
canal, respectant le plus souvent une certaine distance, évitant
l’étroit marais qui l’accompagne. Dans ces marais, les strates de
l’histoire des lieux se succèdent, s’emmêlent : des usines, des
masures, des ruines, des petits châteaux ou des belles demeures,
des collines de boues de dragage, des bois, des prairies, des
jardins aménagés, des étangs, des lignes à haute tension, des
pêcheurs, des promeneurs, des chasseurs, des bateliers du
dimanche coulent au fil de l’eau.
Les aménagements du Parc de la Deûle tissent un lien entre les
habitants et apparaissent comme les meilleurs supports pour
découvrir ces lieux d’hier et d’aujourd’hui.