– Un marais d’une dimension et d’une intégrité uniques dans la région.
– Un relief qui sert d’écrin au marais.
– Des espaces de transition entre terre et eau de grande qualité et de grande
fragilité.
– Des boisements « sur les bordures » qui soulignent l’horizon.
– Des parcs et des jardins (19ème et 20ème) nombreux sur l’agglomération et la
vallée de l’Aa.
– Une diversité biologique, paysagère et architecturale
très grande pour un des plus petits Grands paysages régionaux.
Le marais
Le Marais s’étire entre Arques et Watten sur moins de quinze kilomètres du Sud au Nord. Quatre à cinq kilomètres séparent les rives Est et Ouest du marais, que peu de voies traversent. Territoire d’eau et de terre, le marais est sillonné de voies d’eau, qui sont autant de chemins. L’Aa canalisée, relayée par le canal de Neuffossé est l’élément principal d’un dispositif de transport reliant la mer du Nord à Pans Au sein du marais, le Grand Large relie les communes du marais Ouest Éperlecques, Houlle, Moule, Serques, Tilques, Salperwick et Saint-Omer. l’Est, le marais maraîcher se révèle avec le faubourg de Lyzel (commune de Saint-Omer). Plus à l’Est, la commune de Clairmarais allie les anciennes tourbières reconverties en espaces de nature (étang du Romelaere) et les hautes futaies.
La découverte la plus complète de la diversité des ambiances du marais nécessite la fréquentation des eaux promenades en bacôves et autres embarcations. La voie ferrée, lors de sa création au XIXème siècle, n’ayant pas hésité à traverser le marais, elle représente également un moyen de découverte « de l’intérieur ». La RN 43 ne permet que des vues très lointaines sur le marais ; tandis que la RD 928 puis la route reliant Saint-Momelin à Watten longent l’Aa. La RD 209 permet une entrée progressive dans le marais depuis l’Est, des bois de la forêt domaniale de Rihoult-Clairmairais au faubourg de Lyzel.
Les franges Est
Les franges Est représentent un très petit espace, qui aurait pu être rattaché aux paysages de la Flandre intérieure. Ces franges longent le marais de Clairmarais à Nieurlet puis de Saint-Momelin à Watten. Lorsque les moines quittèrent Saint-Momelin pour Saint-Omer, ils plongèrent la rive droite de l’Aa dans un doux isolement… Le léger coteau d’argile borde le marais dans une solitude silencieuse II faut attendre Watten pour que le coteau devienne colline et les quelques maisons bourgade.
Les franges Est sont des terres de passage, lorsqu’il s’agit d’éviter le marais par l’Est. Les lignes à très haute tension zèbrent le ciel et la terre lourde ainsi que la très récente voie de TGV.
La route de Saint-Momelin à Watten permet la découverte simultanée du marais et des coteaux Est. Les hauteurs du mont de Watten et du bois de Ham sont également un excellent moyen de découvnr non seulement la plaine flamande, mais encore ses terres intérieures, entre Flandre et Audomarois, entre Nord et Pas-de-Calais
– Exercice difficile que de définir les limites du Grand paysage dans ces paysages « à cache-cache ».
Le relief est essentiel ainsi que les vues
lointaines. Certaines pourraient faire l’objet de « protection » : vues
sur Saint-Omer, sur le marais…
Les coteaux Ouest
Les coteaux Ouest présentent une très grande régularité dans le thème paysager qui les compose. Les vastes plaines couvertes de labours et ponctuées de villages, se creusent régulièrement de vallées sèches orientées vers le Nord/Est, vers le marais. Ces ensembles sont comme contenus entre l’autoroute A26 (qui évité le plus possible les vallons encaissés) et la RN 43 (qui quant à elle choisit de garder les pieds au sec) Wisques, Leulinghem, Tatinghem, Zudausques, Moringhem habitent ces terres riches. Au delà de la RN 43 commence le pays du marais, mais d’un marais encore plus terrestre qu’aquatique. Chaque vallée sèche située plus haut donne naissance à un bras d’eau utilisé comme port aux beaux temps du marais. Les villages du marais Ouest et des coteaux Ouest sont ceux du cresson, de la carotte de Tilques et aussi du Genièvre i Un pays ou la pureté de l’eau se goûte jusque dans ses alcools.
La RN43 et le contournement, qui protège Saint-Martin-au-Laërt, Salpervvick et Tilques, permettent une découverte rapide du système des coteaux Ouest : la route ne cesse de monter et de descendre. Il faut emprunter l’une ou l’autre des départementales qui sillonnent le pays, la RD 206, la RD 207, etc. pour effectuer le parcours d’une goutte de pluie qui ruisselle des hauteurs de Boisdinghem au canal du Grand Large !
La vallée de l’Aa
Entre Lumbres et Arques l’Aa parcourt quinze kilomètres au creux d’une belle vallée dont le fond n’atteint jamais le kilomètre. Lumbres marque la fin de la vallée industrielle de la Lys, bien que la concentration d’entreprises est marquante entre Wizernes, Blendecques et Arques. La vallée est cimentière à Lumbres, papetière ensuite et finalement « cnstallière » à Arques Comme dans bien des vallée, le fond de vallée concentre les voies de communication, l’habitat des hommes et les installations industrielles ; surtout les industries papetières qui ont grand besoin d’eau. Au regard de l’étroitesse de la vallée, les villes et villages s’attachent à grimper les coteaux aux terrains plus ou moins stables.
La RD 211 permet de remonter la vallée et d’en découvrir les principaux aspects. Mais c’est plutôt sur l’autre rive et sur la commune de Blendecques que la vallée papetière de l’Aa révèle la diversité et la qualité de ses paysages. Les usines se mêlent aux coteaux, les jardins des grandes demeures aux petites maisons alignées des rues ouvrières. Tout est si concentré qu’il suffit de quitter la vallée par la RD 77 pour brutalement changer d’univers. Plus à l’Ouest, la route faisant défaut, ce sont les petits chemins ou encore la voie ferrée qui permettent de découvrir les magnifiques paysages des coteaux calcaires de la vallée entre Esquerdes, Setques et Lumbres.