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Paysages boulonnais

Détails de géographie physique

jeudi 9 juin 2011

La géologie du boulonnais

Le Boulonnais est un livre de
géologie et de géomorphologie
vivant en grandeur nature. En
effet, il présente une grande
richesse géologique du fait de
l’extrême diversité des roches
rencontrées de l’ère primaire
aux formations actuelles. De plus,
à la fois le travail d’érosion par
le jeu de la tectonique (failles et
flambage ayant créé le relief très
particulier en boutonnière), le
travail d’érosion par la mer en
milieu côtier et les divers travaux
de creusement des carrières
permettent de parcourir
« l’échelle stratigraphique » par
des coupes spectaculaires. Cette
région a toujours été le siège
d’extraction de la pierre pour
l’homme.
L’exploitation de la roche y est
connue depuis le Moyen Âge,
grâce à la pierre de Marquise.
Néanmoins, l’exploitation
industrielle de la pierre
marbrière est plus récente. En
effet, la grande dureté de ce
calcaire rendait son extraction
relativement difficile. C’est pour
cela que celle-ci s –est réellement
développée à partir du XIXème
siècle. Au XVIème, le marbre de
Marquise était prélevé en plaques
de faible épaisseur, pour la
confection des pierres tombales
et aux XVIIème et XVIIIème,
pour la confection de cheminées,
de vasques, de marches d’escalier,
de dalles de carrelage.

Carte du relief

Le Boulonnais présente trois ensembles morphologiques : une
demi-boutonnière, insérée dans un plateau calcaire (le haut
Boulonnais) et ouverte vers la mer, dont les bords surélevés sont
crayeux et l’intérieur argileux et gréseux.

Dans le paysage, on distingue parfaitement ces trois
entités (notamment depuis le haut de la cuesta) :
 les vastes champs ouverts relativement secs du Haut
Boulonnais forment des openfields dévoués à l’agriculture
industrielle ;
 le bocage humide s’étale dans une mosaïque au maillage
en damier dans le Bas Boulonnais ;
 et, enfin, la couronne de la cuesta se distingue à la fois
morphologiquement du fait de son dénivelé important et
par son caractère boisé.

Si le Boulonnais est souvent décrit comme un anticlinal érodé,
une boutonnière, c’est parce qu’il s’est formé sous le contrecoup
de la compression alpine (par flambage). Toutefois sur le plan
strictement géomorphologique, on peut le considérer comme un
demi-graben (demi-bassin d’affaissement) inversé. La faille de
Ferques correspond à un effondrement d’âge jurassique, qui s’est
formé et a fonctionné à l’occasion de l’ouverture de l’Atlantique.

Elle a été reprise et a été inversée par les forces de compression
alpines, qui ont provoqué le flambage des terrains continentaux.
Quoiqu’il en soit la structure complexe de la boutonnière dont les
éléments paraissent guidés par des structures tectoniques à la fois
longitudinales et transversales, permet de mettre à jour des séries
géologiques très variées qui ont attiré de nombreuses générations
de géologues et d’étudiants.

Le flambage

La compression des
masses continentales par
la tectonique des plaques
(dérive des continents)
provoque à grande échelle
(locale et/ou régionale) la
formation d’une chaîne de
montagne. Mais à l’échelle
du continent entier (petite
échelle), il se produit, par
contrecoup, une déformation
élastique qui crée une série
de « creux » et de « bosses »
secondaires. C’est le
phénomène du flambage.
Ainsi la formation de
l’arc alpin, en Europe
occidentale, est responsable
de la formation d’autres
reliefs secondaires dont
l’importance diminue à
mesure que l’on s’éloigne
des Alpes : Massif central
(« bosse »)et Limagne
(« creux »), la Sologne (creux),
le Massif Armoricain et les
Alpes Mancelles (Bosse, bien
que liée aussi à l’ouverture
de l’Atlantique), la Mer du
Nord (creux, dont l’autre
facteur explicatif est aussi
l’ouverture de l’Atlantique),
le Pays de Caux et le Pays de
Bray (bosses), le Bas Pays et le
Haut Pays (Artois) du Nord
– Pas-de-Calais.

Le Boulonnais est un livre de géologie à ciel ouvert :
on peut y observer toute la stratigraphie du Jurassique
depuis les marnes et calcaires du Dogger (ou Jurassique
moyen), les marnes et argiles du Callovien,
et enfin le Malm ou Jurassique supérieur (Oxfordien, Kimméridgien
et Portlandien). Plusieurs de ces formations sont très fossilifères
et les géologues, amateurs ou professionnels sont nombreux à
sillonner les carrières et affleurements.
Dans la région de Ferques et Marquise, au cœur de l’anticlinal,
la couverture mésozoïque a été totalement érodée. Le socle
hercynien paléozoïque apparaît à l’affleurement sous forme d’un
horst (compartiment haut d’un bassin d’affaissement). C’est en
quelque sorte une réapparition du Massif Ardennais à 200 km des
Fagnes, ou les terrains primaires s’enfoncent sous la couverture.
Le Boulonnais est délimité par une cuesta crayeuse qui domine
une cuvette au relief de collines développées dans l’argile. La
cuesta Nord s’interrompt sur le littoral par les falaises vives du
Cap Blanc-Nez. La cuesta Sud est, quant à elle, séparée du trait
de côte par les cordons dunaires des Bas-Champs. L’extrémité
opposée de la boutonnière du Boulonnais se retrouve en vis-à-vis
sur la rive anglaise de la Manche dans la région du Weald.
Le fond de la cuvette boulonnaise est essentiellement composé
de terrains jurassiques, notamment du Portlandien et du
Kimméridgien.

La cuvette boulonnaise, du fait de son relief en creux, a créé de
toute pièce un bassin-versant isolé du reste de l’Artois. Un chevelu
hydrographique très dense s’est constitué autour de petits fleuves
côtiers dont le développement n’excède pas quelques dizaines de
kilomètres. On trouve ainsi, du Sud au Nord, la Liane, le Wimereux
et la Slack. Des ruisseaux plus petits encore, comme le Watermel
à Audinghen et Tardinghen, possèdent également le statut de
fleuve du fait de leur exutoire direct dans la mer. Le seul estuaire
de type boulonnais encore assez peu aménagé et presque entier
est celui de la Slack à Ambleteuse.

Ces fleuves côtiers présentent des régimes hydriques de type
torrentiel du fait d’une topographie marquée et de la présence de
couches imperméables : les crues sont brutales et la montée des
eaux génère régulièrement des inondations des parties basses.
Ces fleuves côtiers, notamment la Slack, peuvent accueillir des
poissons migrateurs et amphihalins (utilisant alternativement la
mer et la rivière), comme le Saumon ou la Lamproie de Planer.

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