L’openfield
Le paysage végétal du
Ternois est dominé
par l’openfield, résultat
de l’histoire et d’une
agriculture tournée très
tôt essentiellement vers
les céréales et les cultures
industrielles.
Les particularités
écologiques de ces milieux
anthropiques qui vont
présider à l’organisation
générale des paysages
végétaux sont les suivantes :
– substrat limoneux plus
ou moins enrichi en
craie selon l’exposition
des versants et pouvant
subir une hydromorphie
temporaire le long des
cours d’eau ;
– épandage important
d’engrais minéral et
organique favorisant le
développement d’espèces
végétales nitrophiles ;
– aspersion de produits
phytosanitaires (herbicides
sélectifs…) limitant la
croissance des espèces
végétales adventices ;
– utilisation des parcelles
en cultures annuelles
sélectionnant, ainsi, une
flore indigène également
thérophytique à cycle
végétatif calqué sur celui
des plantes cultivées.
Au sein d’un territoire
agricole aussi
intensivement cultivé,
les talus sont souvent
le dernier refuge d’une
faune et d’une flore que
l’on pourrait qualifier de
« relictuelles » car résultant
d’activités pastorales
aujourd’hui révolues.
Toutefois, l’abandon de
la fauche et du pâturage
et l’accumulation néfaste
d’engrais et de pesticides
par les sols lors du
traitement des parcelles
agricoles voisines ont
conduit à la banalisation
de nombreux talus qui,
dorénavant, sont colonisés,
d’une façon excessive,
par des espèces végétales
« opportunistes ».
Le Ternois est constitué d’une alternance de plateaux
fertiles cultivés entaillés de vallées assez encaissées
enherbées et urbanisées.
Les boisements sont nettement plus rares que dans la
partie occidentale de l’Artois, probablement en raison de
sols montrant une meilleure aptitude agronomique et d’une
topographie plus propice au travail agricole moderne.
C’est une entité dont on peut succinctement résumer les
principales caractéristiques éco-paysagères par les points
suivants :
– un relief de plateaux, de vallées et de vifs escarpements
(les failles de Ruitz, de Pernes, de Marquettes, de Sains et
d’Hersin) avec une altitude moyenne comprise entre 100
et 160 m ;
– une région agricole très productive sur des sols limoneux
fertiles ;
– un habitat rare et dispersé, installé au fond des vallées le
long des cours d’eau ;
– une végétation naturelle retranchée dans les vallées et
leurs versants, les quelques boisements et les coteaux
calcaires offrant une diversité biologique riche. La forêt
de Hesdin est toutefois une des plus belles du Pas-de-
Calais.
Le mode de production agricole est orienté vers les
cultures industrielles (betterave, chicorée, lin, légumes) et
les céréales. Les pâturages sont toujours présents dans
les vallées et sur leurs versants. Ces vallées accueillent
également des boisements sur leurs versants les plus
pentus et inaccessibles.
