Éléments forts de composition
– Des paysages
structurés autour de la
longue vallée de l’Authie
– Une organisation
paysagère régulière et
aisément appréhendable :
fonds de vallées humides,
coteaux mêlant herbages
et labours, pentes
boisées et hauteurs
cultivées
– Une vallée « au bout du
monde », très éloignée
des grands centres
urbains et à cheval sur
une frontière régionale
– Un territoire de
campagne paisible,
connaissant cependant
des influences liées au
littoral tout proche
– Un des paysages de
vallée les plus continus
et constants de la région
Vallée de l’Authie
L’Authie étale son cours tranquille pendant près de
cinquante kilomètres entre l’entité paysagère du Pays de
Doullens et les paysages des dunes et estuaires d’Opale.
Une cinquantaine de kilomètres d’une vallée étroite d’un
kilomètre de large tout au plus pour son fond de vallée,
de deux kilomètres si l’on inclut les coteaux et six à sept
kilomètres si l’on retient les vallons affluents de la rive Nord.
Une cinquantaine de kilomètres régulièrement ponctuée de
villages, plus nombreux sur la rive Nord - Pas-de-Calais du
fleuve, mieux exposée au soleil.
Les paysages de la vallée décrits dans les pages
précédentes varient. Le fond de vallée de part et d’autre
d’Auxi-le-Château est plus étroit et plus boisé qu’en aval, ou
il s’élargit et présente d’assez nombreux plans d’eau. Mais
tout au long du cours du fleuve, les mêmes et réguliers trois
kilomètres séparent les villages et les ponts qui permettent
la traversée des eaux tranquilles. Une exception est à noter
de part et d’autre de la RD 928, qui traverse l’Authie dans
la commune de Labroye et semble avoir fait le vide autour
d’elle, puisqu’il faut parcourir six kilomètres de part et
d’autre pour retrouver un ouvrage de franchissement. Les
paysages de vallons méritent d’être associés à la vallée
de l’Authie, bien qu’il leur arrive de fonctionner en autarcie
presque complète.
Pour découvrir les paysages de la vallée de l’Authie du
côté de la région Nord - Pas-de-Calais, la RD 119 s’impose
comme une évidence et une nécessité. Sur l’autre rive, la
RD 224 remplit le même office. Ces voies épousent le bas
des pentes du coteau et recueillent l’urbanisation villageoise.
Les communes d’à peine cent habitants sont nombreuses
dans la vallée elle-même tout comme dans les vallons.
Découvrir ces vallons peut s’envisager en voiture au gré de
déambulations vagues au gré des très nombreuses voies
qui, issues de la vallée maîtresse, gravissent les pentes
adoucies des affluents pour gagner le plateau. Mais, c’est
sans doute la bicyclette qui répond le mieux à la vitesse
souhaitable de découverte de ces paysages. Autour d’Auxi-
le-Château de très nombreuses promenades pédestres
sont proposées, qui permettent d’appréhender la richesse
paysagère de ce site urbain implanté au centre même de la
petite plaine alluviale.
Pays de Doullens
Les paysages du Pays de Doullens sont essentiellement
picards. Quelques communes sont cependant situées dans
la région Nord - Pas-de-Calais, ce qui a justifié la mise
en avant de cette entité paysagère. Le pays de Doullens
représente une vingtaine de kilomètres au carré, avec la
ville de Doullens comme centre névralgique.
Pour découvrir les paysages de la vallée de l’Authie du
côté de la région Nord - Pas-de-Calais, la RD 119 s’impose
comme une évidence et une nécessité. Sur l’autre rive, la
RD 224 remplit le même office. Ces voies épousent le bas
des pentes du coteau et recueillent l’urbanisation villageoise.
Les communes d’à peine cent habitants sont nombreuses
VA
Les paysages picards et/ou artésiens trouvent ici une
amplitude et une magnificence certaines. Lorsque le
plateau n’excède guère cent mètres au Sud d’Hesdin, il
dépasse aisément les cent cinquante mètres autour de
Doullens. Les bois sont nombreux et de belles dimensions.
Les paysages, organisés comme une main dont les vallées
symboliseraient les doigts, s’offrent largement au regard
depuis les principales infrastructures.
L’arrivée sur Doullens depuis la RN 25 est l’un des grands
moments paysagers de Picardie ! Cette voie, en amont de la
descente merveilleuse sous une immense voûte de hêtres
centenaires, est un parfait observatoire des paysages.
Ponthieu
C’est en écho à l’Atlas des paysages de la Somme, qu’il est
proposé ici de nommer Ponthieu le court plateau situé entre
Canche et Authie. Sur les dix kilomètres qui séparent à vol
d’oiseau les deux fleuves, les quatre à cinq kilomètres situés
au Sud sont chahutés par les nombreux vallons affluents de
l’Authie. Au Nord en revanche, le plateau glisse doucement
vers la Canche sur deux kilomètres environ. Dès lors, le
plateau proprement dit ne représente plus guère que trois
kilomètres de terres culminantes !
La recherche de toponymes spécifiques dans les noms des
villages ne donne guère de résultats. Au Sud d’Hesdin, le
nom des communes fait allégeance à la ville toute proche.
Au Sud et plus à l’Est, Le Quesnoy et Fortel revendiquent
leur appartenance à l’Artois. Mais, le toponyme le plus
fréquent renseigne sur l’usage des sols sur ce plateau : il
s’agit des bois. Ainsi, d’Ouest en Est, on trouve au niveau
des communes sans retenir les hameaux et autres fermes
isolées : Boisjean, Saint-Rémy-au-Bois, Le Quesnoy-en-
Artois, Buire-au-Bois.
Les bois sont pourtant plutôt rares aujourd’hui sur le
plateau lui-même ; mais, ils abondent sur les pentes des
vallons. L’ambiance est néanmoins étonnamment végétale
en raison des auréoles bocagères qui accompagnent
les nombreux villages du plateau, ainsi que les fermes
isolées.
La RN 39 est un itinéraire intéressant pour découvrir le
plateau dans ce qu’il n’est guère : un paysage ouvert sans
beaucoup de qualités. La route s’inscrit en effet sur la ligne
de partage des eaux et, si elle n’est guère enchanteresse
du point de vue des paysages, elle permet de minimiser
la circulation dans les vallées elles-mêmes. Les routes
principales, RN 1, RD 928, RD 941, RD 916 occupent le
plus souvent possible les hauteurs continues du plateau,
évitant ainsi les vagues rudes des vallons. Ainsi, ces voies
ne donnent-elles qu’une vision partielle des paysages du
Ponthieu, qu’il vaut mieux découvrir par les modestes
chemins départementaux reliant entre eux les villages.