Les risques naturels

Nature et importance des risques

Dernier ajout : 30 juin 2016.

La Picardie est concernée par de nombreux aléas, dont les principaux sont :

  • inondations par débordement de cours d’eau, remontées de nappe, ruissellements et coulées de boue,
  • submersions marines, érosions du trait de côte, mouvements de terrain sur falaise,
  • mouvements de terrain par effondrement, affaissement, glissements, tassement de cavités souterraines et reliefs de terrain,
  • retraits gonflements des argiles,
  • et plus marginalement incendies de forêts et risque sismique.

Au total, 37 % des communes picardes sont concernées par au moins un risque majeur naturel fin 2010 : soient 410 communes dans l’Aisne, 170 dans l’Oise et 273 dans la Somme [1]. En proportion, l’Aisne est la plus touchée. Depuis 2000, l’identification des communes concernées s’est améliorée, étant alors au nombre global de 542 (24 % des communes picardes).

Inondation

Le risque naturel le plus important en Picardie est le risque inondation concernant 689 communes picardes (soient 30 %) et jusqu’à 49 % dans l’Aisne en 2010 [2], lié à un chevelu hydrographique important. Ces risques d’inondation affectent de façon plus ou moins importante toutes les communes riveraines des cours d’eau.

Effets du changement climatique [3]
Selon le 4e rapport du GIEC, le changement climatique aura une incidence sur la fréquence et l’intensité des événements climatiques extrêmes : mouvements de terrain liés aux sécheresses, risques côtiers (érosion et submersion marine), inondations fluviales, tempêtes… Néanmoins, le lien entre changement climatique et certains événements est marqué par une incertitude considérable (notamment pour les tempêtes et les inondations fluviales).

En tout état de cause, la présence de populations dans les zones à risque contribue à accroître la vulnérabilité au changement climatique.

Les risques d’inondation sont liés à des phénomènes de débordements de cours d’eau, de remontées de nappes et de ruissellements voire coulées de boues.

  • Aisne : ruissellement et débordement de cours d’eau en majorité,
  • Somme : remontée de nappes en majorité et submersion marine sur le littoral,
  • Oise : débordements et ruissellements en majorité.

Les coulées de boues concernent toutes les zones de plateaux et de buttes associées aux grandes cultures. La structure des sols de Picardie (limons battants) fait que les coulées peuvent se présenter sur l’ensemble du territoire à la faveur des ruptures de pente.

Le phénomène de ruissellement peut être aggravé par l’imperméabilisation des sols.

Les lits majeurs des quatre principaux cours d’eau (la Somme, l’Oise, l’Aisne et le Thérain) présentent des enjeux humains et matériels importants. Les activités, industries et voies de transport (route et voies ferrées) y sont présentes et notamment celles présentant un risque pour l’environnement. Les dégâts ont des conséquences économiques, sociales mais aussi environnementales (pollutions, risques technologiques). On estime à environ 123 000 habitants la population picarde en zone inondable en 2010 (dans la limite de la définition des zones inondables par les fleuves et cours d’eau cartographiées en 2010 et du recensement 2006) [4].

Effets du changement climatique [5]
L’augmentation des précipitations hivernales pourrait conduire à la recrudescence de phénomènes de pluies violentes ou d’orages (forte incertitude à ce sujet). L’intensité et la fréquence des inondations par ruissellement et des coulées de boues augmenteraient également.

Une adaptation de l’urbanisation et de l’habitat à ces enjeux est nécessaire à terme.

Submersion marine et érosion du trait de côte

Le littoral de la Somme (Bas Champs de Cayeux et du Marquenterre - Baie de Somme) est concerné par le risque de submersion marine (événements de 1990 et de 2008) et d’érosion du trait de côte.

Des réflexions sont en cours sur la mise en place d’une stratégie de gestion globale du littoral picard, avec notamment l’éventualité d’une dépoldérisation partielle des Bas-Champs de Cayeux.

Sur la partie sud du littoral picard, il existe un recul du trait de côte avec des risques d’effondrement ou d’érosion de falaise (Ault, Mers-les-Bains).

Effets du changement climatique [6]
En France, les observations ne permettent pas de détecter une augmentation de fréquence et d’intensité des tempêtes. Néanmoins, le projet IMFREX met en avant une augmentation faible du risque de tempête sur la partie nord de la France. En effet, la montée du niveau de la mer pourrait affecter fortement la Picardie du fait de sa situation géographique (zone Manche, susceptible d’enregistrer les plus hautes submersions), de sa topographie, résultat du relief et de l’histoire (polders et bas-champs) et de sa dépendance hydrosédimentaire vis-à-vis des falaises du Pays de Caux au devant desquelles le transit des galets est fortement perturbé par les infrastructures perpendiculaires au trait de côte.

En tout état de cause, en milieu côtier, l’élévation du niveau de la mer pourrait rendre les mêmes tempêtes plus destructrices, en raison d’inondations côtières plus importantes.

La submersion marine (et la salinisation - cf. chapitre "eau") menace l’habitat et certaines activités économiques.

Dès à présent, il convient de prendre des mesures qui permettront d’en réduire les impacts (contrôle et gestion de l’urbanisation, du développement touristique, etc.…).

Risque de rupture de digue et des ouvrages hydrauliques

D’une façon générale, la présence d’une digue crée un risque pour toutes les populations situées en arrière des ouvrages. La Picardie compte plusieurs centaines de kilomètres de digues, dont certaines d’importance sur le littoral et dans l’intérieur des terres et plusieurs centaines de barrages, dont ceux assurant la navigation sur les nombreux canaux et plusieurs retenues surplombant des villes.

Dans le canton de Craonne, quelques communes sont sujettes à cet aléa du fait du plan d’eau de l’Ailette à Chamouille et de l’étang de Blangy à Hirson [7].

Mouvements de terrain

En dehors des zones littorales, les mouvements de terrain concernant la Picardie, sont principalement liés aux cavités souterraines (risques d’effondrement) :

  • la lithologie et la morphologie d’une grande partie de la Picardie l’ont rendu historiquement propice à l’exploitation en souterrain de plusieurs types de matériaux : le plateau picard et les autres plateaux calcaires (Santerre, Soissonnais, Clermontois…) ont fait l’objet d’exploitations pour l’amendement agricole (marnières) et localement comme matériaux de construction ; le pays de Bray a été exploité pour ses argiles.
  • à ceci, s’ajoutent les empreintes laissées par l’histoire : refuges, muches, tranchées et sape creusées depuis le Moyen-âge jusqu’à la Guerre de 1914/1918 (Laon, secteur de Saint-Quentin).

Très localement, s’observent des phénomènes de glissement de terrain, voire de chutes de bloc et éboulements (coteaux de Marne).

En outre, bien que non considérés comme risques majeurs, les phénomènes de retrait-gonflement des argiles sont mieux identifiés. Ils sont forts sur les versants pentus dans les secteurs de la Plaine d’Estrées Saint-Denis, du Noyonnais, le bassin du Chaunois, les plateaux du Soissonnais et la Brie. Afin de limiter la vulnérabilité des structures, des dispositions dans les normes de construction peuvent s’avérer nécessaires.

Effets du changement climatique [8]
L’augmentation des écarts importants de température liés au changement climatique peuvent renforcer les phénomènes de retrait-gonflement des argiles (aléas plus fréquents).

De manière générale, la pluviométrie est un facteur aggravant les phénomènes de mouvement de terrain, tant pour l’effondrement de cavités (transformation des sols), des glissements ou des retraits-gonflements des argiles.

Feu de forêt

Toutes les communes abritant des espaces forestiers sont sujettes à un aléa de feu de forêt. Toutefois, les secteurs les plus prégnants sont les grands massifs forestiers de Compiègne (14 500 ha) et des Trois Forêts (20 000 ha), bien que peu touchés (derniers événements : 1994 – 18 ha et 1997 – 13 ha). A signaler des feux de marais à Sacy-le-Grand en 1994 (6 ha) et surtout 2006 (60 ha).

Effets du changement climatique [9]
Les grandes tendances sont :
  • une aggravation de l’aléa dans les territoires actuellement exposés,
  • une extension des zones sensibles aux feux de forêts vers le nord, qui nécessitera une adaptation des dispositifs de défense des forêts contre les incendies.

Risque sismique

En 2010, seules les communes de la frange nord de l’Aisne et voisines dans la Somme sont recensées pour un aléa sismique de niveau faible (zone 2), avec des mesures préventives (notamment des règles de construction, d’aménagement et d’exploitation parasismiques).

[1GASPAR 2010

[2GASPAR 2010

[3SRCAE

[4sources Atlas des zones inondables et CartoRisque 2010, SOeS

[5SRCAE

[6SRCAE

[7DDRM 02

[8SRCAE

[9SRCAE

Carte des risques naturels majeurs

Réalisation : EnviroScop 2011
Fonds : BD Carto® - ©IGN Paris 2007
Sources : GASPAR, 2011

Carte des communes en arrêté de catastrophe naturelle

Réalisation : EnviroScop 2011
Fonds : BD Carto® - ©IGN Paris 2007
Sources : GASPAR, 2011

Secteurs d’aléas "cavités souterraines" recensés
Secteurs d’aléas "inondation par remontée de nappes"
Secteur d’aléas "mouvements de terrain" recensés

Source : www.bdmvt.net

Secteurs d’aléas "retrait/gonflement des argiles"