État des masses d’eau et pressions

Eaux de surface : cours d’eau et canaux

Dernier ajout : 29 juin 2016.

État de référence SDAGE en 2006-2007

Le bon état d’une masse d’eau de surface* est atteint lorsque l’état écologique* et l’état chimique* de celle-ci sont au moins bons.

  • État écologique* : en 2006-2007, seuls 26 % des cours d’eau de Picardie présentent une bonne qualité [1]. Le calcul de l’état écologique* des masses d’eau de surface tient compte des éléments biologiques mesurés (poissons, invertébrés, diatomées et macrophytes) et des paramètres physico-chimiques, puis de l’état hydro-morphologique du cours d’eau pour différencier le "bon état" du "très bon état".
  • État chimique* : en 2006-2007, sur les 95 grandes masses d’eau suivies, 25 % seulement sont en bon état chimique. L’état chimique est caractérisé selon la teneur dans l’eau en pesticides, métaux lourds, polluants industriels et autres polluants chimiques.
État des ME de surface en 2006-2007 en Picardie [2]
ME de surface
(% en nombre de ME)
Bon état en 2006-2007 Mauvais état en 2006-2007
État écologique
(sur 329 ME)
26 %
(26 % bons à très bon)
74 %
(51 % moyens / 23 % mauvais à très mauvais)
État chimique
(sur 95 grandes ME)
25 % 75 %

Objectif d’atteinte du bon état

Du fait des reports de délais justifiés pour les états chimiques et écologiques, seuls 50 % des masses d’eau de surface de Picardie ont un objectif global bon état (ou bon potentiel) pour 2015 : 74 % avec un objectif de bon état écologique et 59 % en objectif de bon état chimique.

objectifs de bon état global des ME de surface en Picardie [3]
ME de surface
(% en nombre de ME)
Bon état/potentiel en 2015 Report de délais
Objectifs état écologique 74 % 26 %
(2021 : 24 %
2027 : 2 %)
Objectifs état chimique 59 % 41 %
(2021 : 31 %
2027 : 10 %)
ME de surface
(sur 329 ME)
50 % 50 %
(2021 : 39 %
2027 : 11 %)

Un bilan réalisé par la DREAL sur la qualité des masses d’eau en 2009-2010 sera disponible en 2012. Y seront identifiés les paramètres limitant l’atteinte du bon état par masse d’eau (cartographie).

Pressions

Les pressions sur l’état des masses d’eau de surface sont d’origine urbaine, industrielle et agricole et ont des conséquences sur leur état écologique et/ou chimique.

Pressions sur l’état écologique des eaux de surface

Les altérations les plus fréquentes sur l’état écologique sont les pollutions par les matières azotées ou les matières phosphorées, issues des zones urbaines et agricoles et l’état hydro-morphologique des cours d’eau (lit, berges,…), dont la mauvaise qualité ne permet pas le développement d’une diversité suffisante des peuplements d’organismes aquatiques.

Les altérations hydro-morphologiques sont issues de plusieurs pressions sur les cours d’eau et sur leur bassin versant : les obstacles à l’écoulement, la chenalisation, le curage, la rectification du tracé, l’extraction de granulats, la suppression de ripisylve, le drainage, l’irrigation, l’imperméabilisation, le retournement des sols. Ces altérations impactent l’état écologique, limitant les populations piscicoles et les macro-invertébrés, deux indicateurs de l’état biologique des cours d’eau.

La pollution par les matières organiques provient principalement des rejets des villes et des industries. La pollution par les nutriments provient de rejets domestiques, agricoles et industriels.

  • le phosphore est aujourd’hui le principal paramètre déclassant de l’état physico-chimique des masses d’eau superficielles en Picardie ;
  • les matières azotées et les matières phosphorées peuvent être responsables de phénomènes d’eutrophisation* dans les cours d’eau mais aujourd’hui limités en Picardie ;
  • concernant les nitrates, on a observé une dégradation progressive et constante sur l’ensemble de la région entre 1992 et 2005 qui se confirme sur l’évolution 2005-2009, malgré quelques exceptions locales [4] ;
  • le taux de matières organiques a diminué significativement ces dernières années. Cependant, des efforts restent à faire sur l’assainissement domestique, les débordements des réseaux par temps de pluie et sur les rejets par ruissellement.

Pressions sur l’état chimique des eaux de surface

Les micropolluants affectent l’état chimique des eaux de surface :

  • toutes les eaux superficielles sont contaminées par la présence de produits phytosanitaires (selon des teneurs plus ou moins importantes). Les herbicides sont les plus présents. Les produits phytosanitaires sont utilisés dans le traitement des végétaux en agriculture mais aussi pour l’entretien des voies de communication (routes, rails) et des jardins et espaces verts. La contamination des cours d’eau par les pesticides demeure un phénomène généralisé. Son ampleur et surtout son évolution restent cependant très mal connues en raison du caractère récent de la plupart des suivis, de la multiplicité des molécules en jeu et de l’arrivée constante de nouveaux produits ;
  • les micropolluants de type HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) sont très peu biodégradables et constituent donc un risque pour la contamination des eaux de surface ;
  • des cours d’eau de Picardie (Oise, Somme et Aisne) sont concernés par une pollution aux PCB* dans les sédiments et les poissons, issue d’une contamination historique et diffuse, accumulée dans les sols et sédiments. En complément du plan national, un plan d’actions interdépartemental a été mis en place en 2008 dans l’Aisne et la Somme. Des arrêtés de recommandation de non-consommation de certaines espèces de poissons ont été pris dans les trois départements.

[1Atlas de l’eau en Picardie, 2010

[2Atlas de l’eau en Picardie, 2010 d’après SDAGE 2010-2015

[3Atlas de l’eau en Picardie, 2010 d’après SDAGE 2010-2015

[4DREAL, 2010. Atlas de l’eau en Picardie

Zoom

Effets du Changement climatique [1]

La diminution possible des débits des cours d’eau tend à accroitre la concentration des polluants et leurs effets.

La hausse des températures de l’eau, la diminution des débits et l’augmentation de l’évaporation représente une menace pour la biodiversité aquatique.

Le dysfonctionnement des cours d’eau lié à l’évaporation et à la baisse de la nappe pourrait également contribuer à une dégradation des zones humides et donc des espèces qu’on y trouve et des services environnementaux qu’elles rendent.

[1SRCAE

Carte de l’état global des masses d’eau en 2007

Source : DREAL, 2011

Carte des objectifs de bon état des masses d’eau

Source : DREAL, 2011