Les conclusions du 2ème webinaire du 14 décembre 2020 sur la résilience territoriale

"Penser global, agir local ", Comment agir ensemble à notre échelle ? c’est le principe partagé avec plus d’une centaine de participants le 14 décembre dernier. Ce 2ème webinaire « agir pour les transitions » organisé par le CVRH d’Arras, en partenariat avec la DREAL et la DDTM du Nord, avait pour sujet principal "Des collectivités des Hauts de France sur le chemin de la résilience"

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Après le choix du 1er webinaire d’examiner la question de la résilience en entrant par le volet social (voir l’article sur le séminaire « N’oublier personne sur le chemin de la résilience »), ce deuxième séminaire invite les participants à étudier les expériences locales au travers de témoignages, d’acteurs et d’ ambassadeurs du développement durable, au sein d’une commune du bassin minier du Pas-de-Calais, Loos-en-Gohelle, et d’une communauté de communes, Picardie Verte.

« Pour dépasser le sentiment d’impuissance actuel, il faut encourager l’innovation et la créativité », introduit Anne-Lorraine Lattraye, directrice du CVRH d’Arras. C’est justement le fil rouge de la démarche « Agir pour les transitions » dans lequel s’inscrit ce nouvel événement.


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Qu’est-ce que la résilience territoriale ? Nathalie Lourdel, présente quelques-unes des clefs : ANTICIPER, COOPERER et AGIR !

L’objectif est d’anticiper pour mieux faire face aux dérèglements climatiques, la raréfaction des ressources, aux crises économiques, sanitaires et sociales. Mais aussi d’agir concrètement sur les territoires à tous les niveaux .

Agir suppose de développer des stratégies de résilience basées sur plusieurs leviers :
 Avoir une approche systémique
 Stimuler l’innovation, la créativité
 Favoriser les synergies entre les acteurs
 Encourager entraide et coopération
 Anticiper et réduire les vulnérabilités.


Le 1er témoignage d’Antoine Raynaud, Directeur de Cabinet de Loos-en-Gohelle met en avant le parti pris par la ville, de placer les habitants comme des acteurs de leur destin.

Ce territoire, très impacté par la crise de la mine, est aussi le théatre d’une crise identitaire, alimentée par des stéréotypes généralisés dans les représentations nationales.

Aussi, comment mettre en mouvement un territoire ? Antoine Raynaud présente quelques outils utilisés dans la démarche :
Une charte du cadre de vie qui fixe le cap, les grandes valeurs du territoire qui guident l’action au quotiden. Une approche culturelle, comme les « bohémiades » pour partager la fierté d’appartenir au territoire et de vivre ensemble.

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Le second témoignage de Thibault Leclercq, responsable du service développement durable de la communauté de communes Picardie verte, confirme un axe déterminant commun aux deux expériences, le management par la coopération.
Chacun doit essayer de comprendre l’intérêt des autres pour concevoir une solution d’intérêt collectif. Des interventions extérieures, ce qui suppose d’identifier les acteurs et les réseaux… La clef d’entrée est le territoire avec une approche systémique et transversale. Pour fonctionner la démarche est à mener conjointement par les collectivités, les élus, les entreprises, les habitants. L’enjeu est de sortir de l’approche compartimentée du travail, et d’inscrire chaque action dans un besoin plus large.

Pour mettre en mouvement un territoire, il faut une approche multi-partenariale et quasiment taper à la porte de chaque acteur ! Il faut impliquer les bons relais et travailler avec une diversité de partenaires. La démarche engagée par le territoire Picardie verte a bénéficié de l’aide financière de l’appel à projets ministériel Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte (TEPCV).


Les échanges engagés lors de la table ronde entre les directeurs des services de la DREAL, de la DDTM du Nord et les deux grands témoins des territoires , identifient quelques leviers :

  • les contrats de transition écologique (ou CTE) deviennent également des contrats de relance (CRTE) : ce sont des contrats de territoires, intégrateurs des différentes initiatives existantes ou en projet, pour apporter de la cohérence d’ensemble et territorialiser les crédits de plan de relance.
  • Le rôle financier essentiel de l’État, qui est porté aussi par des opérateurs, comme l’ADEME, mais aussi le besoin de donner un cadre d’action pour les acteurs publics, ce que garantit l’Etat.
  • Le sujet de la confiance entre les habitants et les décideurs publics (Etat et collectivités locales) est essentiel. Aucune institution ne peut se prévaloir de disposer de la pleine confiance des citoyens : c’est un défi collectif.
  • L’Etat change de postures, ne se positionne pas uniquement sur la question du « comment faire », mais accompagne les territoires aussi sur le « pourquoi » et le « pour…quoi ». L’État peut apporter notamment sa connaissance des territoires et des politiques publiques qu’il porte, et qui sont à croiser avec les attentes et les visions des acteurs locaux. En clair, il s’agit d’encourager les initiatives, les expériences mais aussi d’aider les acteurs locaux à se questionner et bien identifier les besoins des habitants.
  • Il faut resituer les comportements personnels dans un cadre collectif.
  • Etre au clair sur le diagnostic du territoire, au delà des outils d’intervention, pour établir un partenariat reposant sur des bases claires et partagées.
  • Trouver le bon partenaire, avec la bonne compétence et la bonne expertise, au bon moment et sortir de l’entre nous.
  • Donner de la lisibilité au projet politique. Mettre en récit, donner du sens, créer un récit qui créé le désir pour entraîner les habitants.
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« On ne peut pas faire tout, tout seul ! ». Les grands témoins confirment que l’État a un rôle essentiel pour fixer aussi le cadre réglementaire : « Le pire, c’est l’absence de cadre ! ». Une des attentes des territoires est également de ne pas trop réduire les aides de l’Etat.

La crise sanitaire est une opportunité de relancer plus d’échanges entre les acteurs locaux et aussi la consommation locale. C’est un des enseignements de ce séminaire, avec l’exemple de la production des masques en tissu. Le sujet était problématique au début du confinement puis la production s’est organisée localement. La crise est à l’origine d’un changement de mentalité, d’un bond en avant dans la transition numérique. L’usage des visioconférences s’est largement généralisé même auprès des élus autrefois réfractaires aux outils informatiques.

La question structurante de l’échelle : Chaque sujet se pose à l’échelle locale, mais se pose également à l’échelle nationale et à l’échelle de l’union européenne, avec un emboîtement essentiel. L’État est un acteur et un soutien présent à chaque échelle.
L’agencement des échelles et des différents acteurs est centrale.

« L’ajustement permanent est une clef dans le monde actuel.
Agir pour les transitions, c’est affaire de tous. Ensemble nous pouvons dessiner une nouvelle voie pour l’action publique
de demain. J’espère que vous y trouverez matière à réfléchir et à agir ! »
conclue Anne-lorraine Lattraye.

Ainsi se termine ce second séminaire, où les mots semblent être la coopération et la valorisation des savoirs-faire locaux. La démarche suscite de nouveaux partenariats, pour meilleure connaissance des transitions et des résiliences territoriales afin d’inscrire l’action publique dans le concret local.

« Un séminaire très instructif et oxygénant », déclare une des participantes.

Bientôt un nouveau thème sera exploré dans le cadre du Cycle « Agir pour les transitions » avec de nouveaux rendez-vous en 2021.


Rejoignez l’aventure, laissez-vous embarquer !

Dans une crise mondiale ou, l’incapacité à se parler est de plus en plus prégnante, l’absence de partage de valeurs un sujet de fracture sociale. Pour anticiper plutôt que subir les crises, la démarche « Agir pour les transition écologique » portée par le ministère de l’écologie, le CVRH d’Arras est menée par une équipe multi-partenariale que j’accompagne. Notre but : remettre des questions essentielles au cœur du débat, vous donner envie d’aller plus loin sur le sujet de la résilience territoriale.

Passez à l’action en mode « intelligence collective » !

Rejoignez le mouvement, contactez l’équipe projet via la boîte aux lettres :
agirpourlestransitions-hdf@developpement-durable.gouv.fr

Consulter le padlet du séminaire« Des collectivités des Hauts de France sur le chemin de la résilience ! »


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Pour en savoir plus :

 Résilience territoriale : consulter les conclusions du 1er séminaire

 "Agir pour les transitions", l’exemple des Hauts de France, avec l’appui du CMVRH

 "Mobiliser vers plus de résilience territoriale", l’exemple des Hauts de France, avec l’appui du CMVRH

 #Se Réinventer Ensemble dans la région Hauts-de-France

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