Conférence régionale santé environnement 26 juin 2014, Nouveau Siècle à Lille. Concilier santé, environnement et urbanisme : un nouveau défi pour nos territoires

Dans le cadre du plan régional santé environnement, la deuxième édition de la conférence annuelle a abordé les liens complexes entre santé, environnement et aménagement du territoire. Tour d’horizon des thèmes qui ont été abordés à l’occasion de cette journée à laquelle plus de 140 personnes ont assisté.

En introduction, Cécile Bourdon (vide-présidente « Santé et Plan Anti-cancer » du Conseil régional), Jean-Yves Grall (directeur général de l’Agence régionale de santé) et Michel Pascal (directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement) ont rappelé les liens forts qui unissent urbanisme et santé à travers de nombreux exemples régionaux. La santé environnementale est une thématique complexe, mais les projets se multiplient, le bilan à mi parcours du PRSE2 en est la preuve. De nouveaux défis s’ouvrent à nous, notamment dans le cadre du troisième plan national santé environnement qui sera adopté dans les prochains mois.

La prise en compte des aspects sanitaires dans la construction des villes a fortement évolué au fil du temps. Au IVéme siècle, Hippocrate soulignait déjà que la santé dépendait de l’eau, de l’air et de l’alimentation. Depuis, nous avons connu l’essor de la médecine, la prise de conscience des liens entre environnement, santé et urbanisme, mais également les difficultés à enrayer les maladies chroniques actuelles, dont les causes environnementales sont avérées pour certaines. Aujourd’hui, 88% de la population du Nord Pas-de-Calais vit dans une unité urbaine, et il est indispensable de mettre en œuvre un urbanisme durable.

Dans le prolongement de la précédente CRSE de juin 2013 qui avait abordé la reconquête des territoires et l’utilisation des sols pollués, la première table ronde s’est intéressée aux leviers dont disposent les aménageurs pour construire des espaces de vie sans mettre en danger la santé des populations, dans des environnements urbains initialement dégradés. Des démarches de réduction de l’exposition des populations à des pollutions éventuelles ont ainsi été mises en avant, notamment le réaménagement du faubourg de Béthune à Lille et l’écoquartier de l’Union (Roubaix, Tourcoing, Wattrelos).

Cependant, l’aménagement n’est pas uniquement un outil de réhabilitation, il a également toute sa place dans la promotion de la santé à travers des démarches globales : flux de circulation, moyens de déplacement, espaces verts, ambiance sonore, qualité de l’air, de l’eau et des sols, paysage peuvent favoriser le bien-être et le « bien vivre » en ville. Il est d’ailleurs reconnu qu’une ville saine et agréable à vivre suscite chez les habitants une envie de prendre soin de leur santé, et la seconde table ronde de la journée a donné quelques pistes d’actions concrètes, et a également abordé la manière d’évaluer les impacts sur la santé des projets d’aménagement.

Enfin, les populations n’ont pas toutes les mêmes capacités à agir, et les disparités sociales et environnementales sont parfois fortes. La dernière intervention de la journée nous a éclairés sur ce sujet, mettant en lumière qu’il est essentiel que les politiques d’aménagement ne contribuent pas involontairement à la fragmentation urbaine et à l’accentuation des injustices.

Damien Cuny, vice-doyen de la faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques de Lille, a été le grand témoin de cette journée. Il a permis de mettre en perspective les débats, et a été le garant du respect de la dimension sanitaire de la thématique, sans perdre de vue la nécessité de clore cette journée avec des idées d’aménagement nouvelles.

Les résumés des interventions seront mis en ligne prochainement.

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