La Picardie présente une responsabilité majeure en termes de protection du patrimoine naturel. En effet, certains milieux, habitats ou espèces qu’elle abrite sont rares ou menacés à l’échelle nationale voire européenne ou en limite d’aire de répartition. Ils sont situés sur la côte picarde et ses marais arrière-littoraux (massifs dunaires, falaises, cordons de galets unique en Europe, prairies humides), les grandes vallées tourbeuses et marais tourbeux alcalins (Somme, Sacy et Souche), les prairies inondables de la vallée de l’Oise, les vallées de la Bresle et de l’Authie, les pelouses calcicoles, les grandes forêts de feuillus, les landes à bruyères ou à Ericacées, les bocages de Thiérache et du Pays de Bray, les collines du Laonnois…
Si, pour les plantes, la régression est très rapide (228 espèces ou sous-espèces de plantes vasculaires ont disparu sur les 200 dernières années), la situation est aussi jugée alarmante pour les animaux : plus de 35 espèces sont jugées comme « prioritaires » et d’autres espèces sont jugées disparues, ou supposées disparues, comme l’Outarde canepetière, le Milan royal, la Loutre, une dizaine d’espèces de lépidoptères… Pour d’autres espèces, la situation est grave, comme par exemple l’Anguille dont les stocks diminuent fortement, l’Ecrevisse à pattes blanches qui ne subsiste qu’à l’état relictuel, le Butor étoilé dont on ne connaît plus que quelques spécimens…