Fleuve côtier situé dans l’ouest du Pas-De-Calais, la Hem possède un bassin versant de 130 km², allongé dans le sens sud-ouest/nord-est. Elle s’écoule sur un substrat crayeux et argileux. Elle prend naissance vers 115 mètres d’altitude sur Surques et Escoeuilles et est entourée par un escarpement abrupt dépassant 200 mètres d’altitude. Sa pente moyenne est de 4,6 ‰.
A l’amont, le bassin versant est essentiellement rural (zones agricoles et de forêt : forêt de Tournehem). Les principales communes sont Licques, Ruminghem et Tournehem.
A l’aval, la Hem voit sa pente s’adoucir avant de traverser la commune de Polincove. Elle se sépare alors en deux bras : le Meulestroom et le Tiret (celui-ci se séparant en 2 émissaires le Robecq et la Liette). Ils rejoignent le canal de Calais à Saint-Omer, avant de rejoindre l’Aa canalisée.
Au sommaire :
1. Fonctionnement hydrologique
2. Historique des crues et dommages
3. Analyse des enjeux liés aux inondations
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
1. Fonctionnement hydrologique
Aspects climatiques : Le climat est océanique avec une température moyenne annuelle de l’ordre de 10 °C et peu de précipitations neigeuses. Le relief a un impact sur la pluviométrie, les cumuls annuels moyens allant de 750 mm sur la basse vallée à plus de 1000 mm dans le haut bassin. C’est de septembre à avril que tombe l’essentiel des précipitations. Durant l’été, le bassin versant peut être soumis à d’importants phénomènes orageux, avec des intensités pluviométriques pouvant atteindre 30 mm/h.
Contexte géologique : Le haut-bassin, situé au sud, se caractérise par un sous-sol argileux recouvert de craies tandis qu’au nord du bassin, la plaine de Flandre maritime est fortement marquée par les dépôts marins.
Fonctionnement hydrologique et hydrogéologique global : En régime normal d’écoulement, l’alimentation de la Hem par les nappes de craie est importante. Les crues d’hiver du bassin de la Hem se produisent sur des sols peu perméables, après des pluies longues ayant saturé les nappes, dont l’effet tampon est alors faible à nul.
2. Historique des crues et dommages
On observe ces dernières années des crues ayant provoqué des dégâts importants (1998, 2000 et 2006).
Historique des cotes les plus importantes observées à la station de Guémy de 1971 à nos jours :
Date de l’évènement
|
Cote à Guémy
|
Période de retour associée
|
13 août 2006
|
2,05 m
|
Egale ou supérieure à 100 ans
|
21 Novembre 2000
|
1,58 m
|
10 ans environ
|
6 février 1988
|
1,53 m
|
10 ans environ
|
3. Analyse des enjeux liés aux inondations
Les zones inondables s’étendent d’Hocquinghen jusqu’aux exutoires de la Hem et touchent principalement la partie aval du bassin versant. Elles représentent une superficie de l’ordre de 1200 hectares en crue centennale.
Les inondations touchent plus d’une centaine d’habitations et coupent plusieurs axes routiers dont les D191 au Breuil, D217 et D225 à Tournehem, la N43 à Nordausques et la D219 à Polincove. A l’aval, la zone située entre le Meulestrom, le Tiret et le Robecq constitue un vaste champ d’expansion des crues.
Pour la crue du 13 août 2006, l’analyse des photographies aériennes de la vallée de la Hem permet d’identifier près de 4 km² de superficies touchées, dont 2,3 km² entièrement submergées. Les communes les plus touchées sont Recques-sur-Hem et Tournehem-sur-la-Hem. Au sein de ces communes, l’étude de la situation du bâti (source : BD Topo IGN) fait apparaître146 bâtiments entièrement compris dans les zones inondées et laisses de crues, soit une surface stricte de bâtiments de 34 014 m².
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
La rivière Hem est aménagée de nombreux petits ouvrages hydrauliques de faibles capacités (moulins, ponts, ...). Il n’y a pas d’ouvrage majeur qui permette d’avoir un impact significatif sur les crues. |