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Le bassin de la Sambre se situe dans le Sud-Est du Département du Nord. D’une superficie totale de 1250 km2 pour la partie française, il présente plusieurs particularités :
La première est celle d’être très asymétrique, puisque la quasi totalité des affluents se situent en rive droite (les principaux sont repris ci-après d’amont en aval : Helpe Mineure, Helpe Majeure, Solre).
La seconde est d’avoir une pente moyenne très faible de 0,2 ‰, à l’origine de méandres dans la partie amont, pente tranchant nettement avec celles de ces affluents. En amont de Berlaimont, la vallée est essentiellement agricole. En aval, la vallée a connu un riche passé industriel favorisé par la canalisation du cours d’eau. De nombreuses industries se sont ainsi développées le long de la vallée de la Sambre. Si certaines d’entre elles sont aujourd’hui des friches industrielles, les enjeux restent importants.
Au sommaire :
1. Fonctionnement hydrologique
2. Historique des crues et dommages
3. Enjeux liés aux inondations
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
1. Fonctionnement hydrologique
Aspects climatiques : Le climat est de type semi-continental. La température y est plus froide que dans le reste du département. Les précipitations moyennes annuelles atteignent 800 mm dans la vallée de la Sambre, les pluies étant plus importantes au niveau des affluents.
Contexte géologique : Le sous-sol est formé d’un affleurement du socle primaire, constitué principalement de schistes et de calcaires. Il en résulte une perméabilité assez faible et donc un ruissellement marqué. Les rares zones perméables se situent en rive gauche.
Fonctionnement hydrologique et hydrogéologique global : L’allure paisible liée à la faible pente et un lit mineur étroit cache un caractère impétueux, dû à l’alimentation de la Sambre par des affluents beaucoup plus pentus et à la pluviométrie influencée par les reliefs. Les crues peuvent déborder très largement du lit mineur et durer de 10 à 15 jours, si se produisent des crues concomitantes et importantes des affluents.
2. Historique des crues et dommages
Il est fait référence aux crues de la Sambre dans l’ouvrage de Maurice CHAMPION publié en 1863 « Les inondations en France du VIème siècle à nos jours ». Il est notamment fait référence aux crues du 15 et 16 août 1850, faisant suite à des pluies torrentielles, à celles du mois d’Octobre 1960 qui concerne également ses affluents conférant à la vallée de la Sambre « l’aspect d’une petite mer », ainsi que celle de Janvier-Février 1862, interrompant les communications « d’Avesnes jusqu’à Mons ».
Plus récemment, on observe des crues ayant provoqué des dégats importants à la fin du XXème siècle.
Historique des cotes les plus importantes observées à la station de Maubeuge de 1955 à nos jours :
Date de l’évènement
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Cote à Maubeuge
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Période de retour associée
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02/02/1961
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4,30 m
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supérieur à 50 ans
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05/03/1956
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4,00 m
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environ 30 ans
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23/12/1993
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3,95 m
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environ 30 ans
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3. Enjeux liés aux inondations
En crue centennale, 28 communes sont frappées par des dégâts importants liés à l’eau dans la vallée de la Sambre à proprement parler (hors affluents), parmi lesquelles environ 2840 habitants sont inondés, bilan auquel il faut ajouter les dégâts observés sur les activités économiques, puisque l’aval du bassin versant français, depuis Hautmont jusque Jeumont, se caractérise par une forte urbanisation et industrialisation.
Parmi les zones identifiées comme inondables, soit 3100 hectares inondés de Rejet-de-Beaulieu en amont jusque Jeumont en aval, 8 % se situent en zone urbanisée ou industrielle. Les hauteurs de submersion peuvent excéder 2 m, les durées de submersion variant de quelques jours jusqu’à plus de 10 jours aux confluences de l’Helpe mineure et de l’Helpe majeure.
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
La Sambre est équipée de nombreux barrages, vannages et écluses. Il s’agit d’ouvrages de navigation destinés à maintenir un niveau d’eau indispensable à la navigation. En période de crue, ces ouvrages ne permettent pas de stocker un volume d’eau suffisant pour diminuer l’impact des crues et de moduler efficacement les débits. Pour la partie française, les principaux ouvrages situés en aval de Landrecies sont répertoriés et cartographiés en annexe 3. Ceux-ci sont gérés par le Service Navigation du Nord-Pas-de-Calais pour le compte de Voies Navigables de France. En période de crue, les ouvrages sont manoeuvrés de telle sorte qu’il ne gênent pas l’écoulement de la crue.
Plus en aval, en Belgique, il existe également des ouvrages de navigation gérés par la Direction générale des Voies Hydrauliques du Ministère de l’Equipement et des Transports de la Région Wallonne. L’information hydrologique y est centralisée par le SETHY (Service d’Etudes Hydrologiques). |
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