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Le bassin de l’Helpe Majeure (affluent de la Sambre) se situe dans le Sud-Est du Département du Nord. Contigu au bassin de l’Helpe Mineure, sa superficie totale est de 329 km2 dont 100 km2 en Belgique où la rivière prend sa source sur la commune de Momignies, à 248 m d’altitude. Le cours d’eau coule dans une vallée encaissée. La pente moyenne est de 1,3 ‰ avec des pentes atteignant 3 ‰ pour la partie amont.
Essentiellement rural, le bassin versant est caractérisé par un paysage de bocage en aval et forestier en amont. Avesnes-Sur-Helpe constitue la commune la plus importante du secteur. Sur la partie amont du bassin, le barrage du Val Joly a été construit en 1967 par EDF à des fins de stockage d’eau de refroidissement de la centrale thermique de Pont-Sur-Sambre.
Au sommaire :
1. Fonctionnement hydrologique
2. Historique des crues et dommages
3. Enjeux liés aux inondations
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
1. Fonctionnement hydrologique
Aspects climatiques : Le climat est à caractère océanique à semi-continental et est assez pluvieux, notamment en raison d’une barrière topographique qui s’élève à plus de 250 m. La pluviométrie moyenne annuelle au niveau de la confluence avec la Sambre est de 800 mm et excède 950 mm sur la partie amont du bassin.
Contexte géologique : Les sols sont assez peu perméable, ils sont principalement constitué de schistes, de grès mais également de calcaires.
Fonctionnement hydrologique et hydrogéologique global : Le contexte géologique limite la contribution des eaux souterraines à l’alimentation de la rivière, à l’exception de l’aquifère calcaire. Cependant, en hiver, de nombreuses sources alimentent l’Helpe Majeure. Le substrat peu perméable et la topographie marquée favorisent l’apparition de crues relativement violentes, et ceci malgré la présence du bocage qui ralentit le ruissellement. Le barrage du Val Joly qui contrôle l’amont du bassin versant est susceptible d’écrêter certaines crues hivernales, dans la mesure de ses capacités de stockage du moment.
2. Historique des crues et dommages
Il est fait référence aux crues de l’Helpe Majeure dans l’ouvrage de Maurice CHAMPION publié en 1863 « Les inondations en France du VIème siècle à nos jours » en même temps que sont mentionnées les crues de la Sambre. Il est à noter que le cours d’eau est alors appelé Grande Helpe.
On observe des crues ayant provoqué des dégâts importants à la fin du XXème siècle.
Historique des cotes les plus importantes observées à la station de Liessies de 1980 à nos jours :
Date de l’évènement
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Cote à Liessies
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Période de retour associée
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22/07/1980
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3,38 m
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environ 50 ans
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01/01/1961
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3,28 m
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supérieure à 30 ans
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21/12/1995
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3,21 m
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environ 10 ans
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27/01/1995
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2,93 m
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inférieure à 5 ans
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3. Enjeux liés aux inondations
En crue centennale, 17 communes sont frappées par des dégâts importants liés à l’eau dans la vallée de l’Helpe Majeure à proprement parler (hors affluents), parmi lesquelles environ 1040 habitants sont inondés, bilan auquel il faut ajouter les dégâts observés sur les activités économiques, même si le bassin est essentiellement rural.
Parmi les zones identifiées comme inondables, soit 1450 hectares inondés, 7 % se situent en zone urbanisée ou industrielle, depuis l’amont à Moustier-en-Fagne à la confluence de la Sambre. Les hauteurs de submersion sont généralement supérieures à 1 m et peuvent atteindre 2 m, les durées de submersion pouvant aller jusque 8 jours. Les vitesses d’écoulement en lit mineur peuvent être importantes (de l’ordre de 3 m/s).
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
Le barrage du Val Joly a été implanté en 1968, sur la commune d’Eppe Sauvage, avec pour objectif initial d’assurer à EDF un débit réservé pour le refroidissement des générateurs de la centrale thermique de Pont sur Sambre aujourd’hui démantelée. Ce barrage est aujourd’hui la propriété du Conseil Général du Nord et géré par le Syndicat Mixte du Parc Départemental du Val Joly. Le lac du Val Joly est utilisé pour de nombreuses activités de loisirs ou sportives.
D’une capacité de 4,6 millions de m3, ce barrage permet de limiter l’étiage de l’Helpe Majeure, mais il ne joue qu’un rôle secondaire dans l’écrêtement des crues de l’Helpe Majeure du fait de sa position en tête de bassin et de sa faible capacité (lors des crues les plus importantes, le barrage se remplit assez rapidement ; il ne peut alors plus modérer les débits). |
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