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Fleuve situé dans le nord du département du Pas-De-Calais, l’Aa prend sa source sur la commune de Bourthes. Dans la partie la plus amont, le cours d’eau a encore un régime assez naturel avec une pente assez forte entaillant la craie fragile et mettant parfois le socle primaire à nu. A l’amont de Saint-Omer, l’Aa traverse le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale où existent de nombreux marais et zones humides.
Son lit bifurque ensuite vers le nord où il débouche sur la zone des Wateringues (secteur compris entre les niveaux des basses et hautes eaux de la mer et qui constituait l’ancien delta de l’Aa) où le fleuve est alors canalisé et où il ne fait plus l’objet d’une surveillance par l’Etat au titre du RIC.
Au sommaire :
1. Fonctionnement Hydrologique
2. Historique des crues et dommages
3. Enjeux liés aux inondations
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
1. Fonctionnement Hydrologique
Aspects climatiques : Le climat est océanique. La partie amont du bassin de l’Aa est l’une des zones les plus pluvieuses de la région, du fait de sa situation proche de la côte et des reliefs qui peuvent atteindre près de 200 m d’altitude. Il existe sur le bassin un gradient pluviométrique décroissant d’amont en aval, avec des pluies moyennes annuelles excédent les 1000 mm sur la partie amont et inférieure à 800 mm sur la zone des Wateringues.
Contexte géologique : Sur la partie ouest du bassin versant, la craie domine. Elle laisse sa place aux argiles de Louvil sur la partie est. Ces formations sont recouvertes de limons et colluvions d’épaisseur variable sur les plateaux et versants, et d’alluvions en fond de vallée.
Fonctionnement hydrologique et hydrogéologique global : Dans la haute vallée, l’Aa est fortement alimentée par la nappe de la craie, ce qui contribue à la régularité du régime du cours d’eau.
2. Historique des crues et dommages
Il est fait référence aux crues de l’Aa dans l’ouvrage de Maurice CHAMPION publié en 1863 « Les inondations en France du VIème siècle à nos jours ». Toutefois, les inondations citées ayant lieu plus particulièrement dans le delta de l’Aa, l’origine maritime est sûrement prépondérante par rapport à l’origine fluviale, et ce d’autant plus que les dispositifs de drainage, d’évacuation des eaux et d’endiguement ont été confortés depuis et rendent les phénomènes d’inondations maritimes beaucoup plus rares.
Plus récemment, on observe des crues ayant provoqué des dégâts importants à la fin du XXème siècle et début du XXIème siècle (avec en particulier la crue de février-mars 2002).
Historique des cotes les plus importantes observées à la station de Wizernes de 1968 à nos jours :
Date de l’évènement
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Cote à Wizernes
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Période de retour associée
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01/03/2002
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1.93 m
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supérieur à 50 ans
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27/03/1999
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1.54 m
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environ 10 ans
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06/02/1988
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1.52 m
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environ 10 ans
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3. Enjeux liés aux inondations
En crue centennale, 30 communes sont frappées par des dégâts importants liés à l’eau dans la vallée de l’Aa supérieure à proprement parler (hors affluents), parmi lesquelles environ 4000 habitants sont inondés, bilan auquel il faut ajouter les dégâts observés sur les activités économiques, puisque l’aval du bassin versant se caractérise par une forte urbanisation et industrialisation, notamment avec quelques papeteries importantes.
Parmi les zones identifiées comme inondables, soit 1070 hectares inondés de Bourthes en amont à la confluence au canal de Neufossé en aval, 27 % se situent en zone urbanisée ou industrielle. Les hauteurs de submersion peuvent excéder 1 m, les durées de submersion sont en général inférieures à 8 jours.
4. Ouvrages hydrauliques susceptibles d’avoir un impact sur les crues
L’Aa supérieure a un cours peu modifié par l’homme. A l’aval, avec en particulier la région des Wateringues, de nombreux ouvrages (écluses, pompages) ont un impact sur les niveaux d’eau et donc sur les crues. Toutefois, compte-tenu de la dénivelée l’influence de ces ouvrages est négligeable sur l’écoulement des eaux sur l’Aa supérieure (en amont de Wizernes). |
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