Sur les itinéraires ferroviaires ou routiers empruntés par le photographe, des séquences de 4 images successives ont été sélectionnées. Ces séquences respecte l’ordre chronologique sans être précisément localisées.
Des images isolées tenaient à cœur tant au photographe qu’à la paysagiste. Il nous a semblé possible de rassembler ces images sur un thème fondamental pour la perception des paysages à cette vitesse : il s’agit su rapport entre l’horizon et les verticales qui s’y découpent. Lorsque le relief ondule plus qu’il ne culmine, ce rapport prend une valeur significative.
Le choix de la couleur s’est imposé dans la discussion, afin d’approcher au mieux la « réalité perçue » et d’éviter une artificialisation excessive. Les effets de miroirs et de transparence témoignent d’images prises sur le vif. Le train et la voiture ont, en effet, été retenu comme moyens de transport. Le cahier des charges transmis au photographe précisant que les paysages à photographier devaient rendre compte de perceptions « rapides », d’images instantanées : à peine vues déjà disparues.
Que reste-t-il dans la mémoire des passants traversant la région ? Telle était implicitement la question. Existe-t-il des motifs récurrents ?
Ce sont les vastes horizons ouverts des paysages de plaine qui sans conteste l’emporte sur tous les autres. Plusieurs raisons expliquent cette prédominance. Les principaux axes de circulation privilégient les territoires « faciles » sans relief excessif, sans marécages… Ainsi les autoroutes, suivant en cela les logiques ancestrales, traversent le plus souvent ces paysages ouverts, cultivés. Par leur « simplicité » plastique, ces paysages s’accordent bien avec la vitesse. Sur un parcours complexe,
notre mémoire conserve le souvenir de ces grandes étendues et néglige des paysages plus touffus (une vallée, des franges urbaines…). Enfin, ces plaines céréalières représentent une grande part des paysages de la région Nord-Pas de Calais. À la vitesse de l’homme à pied, ces paysages gagnent en caractéristiques : ici un relief plus marqué, là des villages auréolés de bocage. plus loin une lisière forestière marquante ou un habitat dispersé…
Mais il est également des paysages différents, suffisamment vastes ou marquants pour être identifiés comme « paysages ». Le Boulonnais, l’Avesnois. le Littoral, le marais Audomarois (grâce au chemin de fer qui n’a pas hésité à traversé le marais), les grands massifs forestiers, les Monts de Flandre… appartiennent à cette famille de paysages également perçus à grande vitesse.
Quelques images de paysages de transition ont été sélectionnées. Nombreuses sont ces images, mais elles sont rarement « bavardes ». La photographie rend difficilement ces glissements d’un paysage dans un autre. Ces derniers sont par ailleurs parfois très subtils. Tout se conjugue pour rendre « inexistante » une réalité pourtant essentielle.
Région transfrontalière. le Nord-Pas de Calais n’a jamais cessé d’être traversé, sillonné, irrigué… La route, le fer, la voie d’eau, le transport aérien sont ici très développés. Ces fils tendus de ces chemins de terre, d’eau ou d’air se croisent sans cesse proposant des paysages du transport.