Air ambiant et polluants réglementés
La qualité de l’air en Picardie est "relativement bonne" (soit indice Atmo 3 en moyenne), c’est-à-dire que la pollution de fond, pollution ambiante minimale à laquelle les Picards sont exposés, est faible. La Picardie semble plutôt épargnée par les phénomènes de dégradation de la qualité de l’air dans les zones urbaines tels qu’ils sont habituellement constatés dans d’autres régions en France.
La Picardie est touchée par un phénomène global de pollution à l’ozone, qui touche une grande partie de l’Europe et ne semble pas montrer de tendance à l’amélioration. La pollution à l’ozone touche plutôt les zones rurales, éloignées de toute source directe de polluants. Le climat océanique et le relief peu marqué de la région favorisent la dispersion des pollutions atmosphériques.
Les principaux gaz polluants en Picardie sont les oxydes d’azote (NOX), les composés organiques volatils (COV), l’ozone (O3), le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), les poussières ou les particules fines (PM), le dioxyde de soufre (SO2), le méthane (CH4), l’acide chlorhydrique, les métaux lourds, les dioxines et les furannes, le plomb (Pb).
- L’ozone est un polluant “secondaire” qui résulte de la transformation chimique dans l’atmosphère de polluants “primaires”, sous l’effet des rayonnements solaires. Il n’y a pas de réelle tendance sur les dix dernières années, mais semble se dégager une dégradation de la pollution de fond généralisée à l’ensemble de la région. En 2009, l’objectif de qualité (120 µg/m3) est dépassé sur tous les types de stations. Ces résultats montrent la nécessité de poursuivre la réduction des émissions des polluants précurseurs de l’ozone.
- En Picardie, la moitié des émissions de particules fines en suspension (PM10) sont d’origine agricole. Le changement de protocole de mesure en 2007 ne permet pas de définir de tendance, mais la baisse des seuils en 2011 risque d’engendrer des dépassements fréquents. En 2009, la valeur limite pour la protection de la santé a été atteinte sur 2 stations de fond urbain. Des procédures d’information et d’alerte ont été déclenchées en 2009. Les particules fines sont préoccupantes aux niveaux national et régional.
- Émis pour moitié par les transports, on constate depuis 2004 une nette diminution du dioxyde d’azote sur les stations de mesure type "trafic", mais une stagnation sur les autres types de station. Depuis 2008, la Picardie se situe en dessous de l’objectif de qualité (40 µg/m3).
- Les concentrations en dioxyde de soufre ont fortement diminué de 1995 à 2002, avec des niveaux qui restent faibles depuis. La valeur limite annuelle (50 µg/m3) n’a jamais été atteinte depuis 1995.
- Presque les ¾ des émissions de plomb sont dues à l’industrie. Les teneurs en plomb mesurées à Amiens ont considérablement chuté et sont bien inférieures à l’objectif de qualité (tendance nationale suite à l’interdiction du plomb dans les carburants en 2000).
- Les autres métaux lourds ne présentent pas de tendance particulière.
- Les concentrations mesurées en benzène (COV) respectent également les objectifs réglementaires.
Air ambiant et produits phytosanitaires
Aucune norme ne réglemente les pesticides dans l’air.
A l’heure actuelle, aucun suivi n’a encore été effectué en Picardie pour estimer les transferts par contamination aérienne, bien que des travaux aient déjà été engagés dans d’autres régions et des études méthodologiques réalisées par l’INERIS en Picardie.
La Picardie est une région de grandes cultures fortement utilisatrices de produits phytosanitaires. Une étude réalisée par le groupe régional eau et produits phytosanitaires de Picardie a estimé qu’en 2002, environ 5 500 tonnes de substances actives phytosanitaires étaient utilisées dans la région dont plus de 90 % en agriculture, moins de 1 % pour les usages professionnels non agricoles (entretien des espaces publics des collectivités, entretien des routes, autoroutes et voies ferrées…) et environ 8 % par les particuliers et jardiniers amateurs.
Pollutions olfactives
En 2008-2009, une campagne de veille olfactive (réseaux de nez) a été réalisée sur Amiens Métropole (Atmo’Picardie, Amiens Métropole, ADEME, 33 communes, 11 sites industriels et 22 riverains volontaires bénévoles). L’atmosphère de la zone d’Amiens est régulièrement chargée en composés odorants en un point ou un autre. Sur l’ensemble de la veille, à savoir 364 jours, 280 jours sont perçus comme odorants (77 %) en un point ou un autre ce qui est plutôt élevé. Les évènements odorants se répartissent sur l’ensemble de la période. Les niveaux d’intensité sont moyens, avec quelques pics odorants à des niveaux remarquables. Les origines sont diverses : activités industrielles, activités d’épandage, transports.
Air intérieur
D’intérêt majeur au niveau national, la pollution de l’air intérieur est liée à de très nombreuses molécules (formaldéhyde, tabac, solvants…) qui, confinées, peuvent présenter des concentrations très importantes, supérieures aux espaces extérieurs. En outre, les personnes y sont beaucoup plus exposées : 80 % du temps est passé dans un espace clos ou semi-clos.
Aucune veille locale sur les nanomatériaux et nanoparticules n’a été menée.