Notre-Dame-de-Lorette : nécropole et site classé d’envergure internationale en mutation

Baptisée "cote 165" par l’état-major français la colline de Lorette, avant cela lieu de pèlerinage, fût le témoin des batailles de l’Artois entre 1914 et 1915 pendant lesquelles elle devint la "colline sanglante". Dès la fin de la Grande Guerre, le site s’imposa comme le lieu symbolique où devait être rassemblé l’ensemble des corps des soldats français tombés sur ce front. Dès 1920, le petit cimetière créé en 1915 dû être agrandi pour recevoir les corps de soldats français provenant de plus de 150 cimetières des fronts de l’Artois et de l’Yser. Devenue un sanctuaire, elle abrite à son sommet depuis 1925 la plus grande nécropole militaire française où reposent les dépouilles de 43000 soldats morts pour la France.

JPEG - 6.6 kio

La colline est classée et inscrite depuis 1929, au titre de la législation sur les sites, afin de préserver l’intégrité, l’authenticité et la quiétude de ce site emblématique. Cette protection, qui est aussi une reconnaissance nationale de la valeur patrimoniale exceptionnelle de ce site, vise à conserver à cet écrin toutes ses qualités paysagères in situ, mais également pour la perception de la nécropole sur l’escarpement de Lorette et offrir depuis ce belvédère naturel une vue exceptionnelle sur les paysages de la vallée de la Souchez où les stigmates des combats ont disparu mais où le souvenir demeure ainsi que quelques vestiges et traces historiques.

En 2014 ce site est devenu l’un des neuf Hauts lieux de la mémoire nationale avec l’arrivée de l’Anneau de la mémoire. Ce monument discret, réalisé à flanc de coteau, rassemble les noms de 580000 soldats tombés sur les fronts de l’Artois et de Flandres. Il marque un profond changement dans la pratique commémorative, dépassant le cadre strictement national et contribuant à une écriture plus pacifiée de la Première Guerre mondiale. Associé à la nécropole il permet de prendre conscience d’un seul regard de la mort de masse qui a caractérisé la Grande Guerre tout en accordant une place à chaque destin individuel, et ceci sans considération de nationalité ou du camp auquel appartenaient les victimes. Le site pourrait ainsi contribuer à servir la mission de consolidation de la paix de l’Unesco, ce qui explique qu’il figure au nombre des cimetières militaires qu’il a été proposé d’inscrire en 2018 au patrimoine mondial au titre des sites mémoriels de la Grande Guerre.

JPEG - 10.7 kio

La fréquentation du site a très fortement augmenté avec l’approche des commémorations du centenaire de la Grande Guerre en 2018 et une appétence non démentie depuis pour le tourisme de mémoire, avec près de 300000 visiteurs chaque année. L’éventualité d’une inscription au patrimoine mondial devrait ne faire que confirmer cette tendance en posant des exigences nouvelles dans la préservation et la valorisation du site, autant que dans la qualité de son accueil, afin qu’il joue pleinement son rôle d’interprétation, d’éducation et d’information.

Il apparaissait donc nécessaire de faire évoluer les infrastructures d’accueil des visiteurs, afin de les adapter à la nouvelle dimension internationale du lieu. A cet effet un comité de pilotage a été rassemblé dès 2015 autour du préfet pour dépasser les contraintes liées aux échelles administratives et à la fragmentation foncière du site. C’est dans cet objectif et dans ce cadre que des travaux ont été entrepris, notamment depuis le déplacement du Président de la République en 2018. Une nouvelle phase de travaux débutera en mars 2023.

Jacques BILLANT, préfet du Pas-de-Calais, a partagé un point de situation sur les travaux menés et les chantiers futurs sur ce site le mardi 28 février dernier à Notre-Dame-de-Lorette, aux côtés de Véronique PEAUCELLE-DELELIS, directrice générale de l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre, Mady DORCHIES-BRILLON, Conseillère régionale déléguée à l’inventaire du patrimoine et au devoir de mémoire, Philippe DUQUESNOY, conseiller départemental et vice-président de la Communauté d’agglomération Lens-Liévin, Jocelyne DOCQUOIS, 1ère adjointe au maire d’Ablain-Saint-Nazaire, Jean-Marie ALEXANDRE, maire de Souchez et Alain MICHEL, secrétaire général de l’Association du Monument de Notre-Dame de Lorette et de la Garde d’honneur de l’ossuaire.

Partager la page