Candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais à l’UNESCO

Porté par l’association BMU, accompagnée techniquement par la Mission Bassin Minier, depuis près de 10 ans, le dossier de candidature de l’ancien bassin minier auprès de l’Unesco pour une inscription sur la Liste du Patrimoine mondial au titre de « Paysage Culturel Evolutif ».a été déposé auprès du Centre du Patrimoine mondial par l’Etat français le 25 janvier 2010.

Le dossier sera présenté lors de la session du Comité du Patrimoine mondial qui se déroulera du 24 juin au 6 juillet 2012 à St-Pétersbourg.

La candidature du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais concerne, sur 120 kilomètres, l’extrémité occidentale du bassin charbonnier européen dont la France a contrôlé l’exploitation sur une partie du territoire de deux départements, Le Bassin est appréhendé comme une continuité géologique et territoriale se caractérisant par l’ampleur et l’homogénéité de son paysage.

Le périmètre du Bien proposé pour inscription comprend des objets et des éléments de valeur universelle exceptionnelle, à la fois sur leurs qualités individuelles mais également dans leurs permanentes interactions, sources d’un paysage riche et multiple. Il comprend ¼ du patrimoine minier encore existant, et il est représentatif de la diversité typologique et chronologique de l’héritage.

Dans le cas d’un territoire aussi vaste et aussi complexe que le Bassin minier, le plan de gestion nécessite de conjuguer la réglementation, la planification et la contractualisation.

Les composantes minières du paysage


Héritage technique


Bassin minierLes fosses constituent le cœur de l’exploitation du charbon. En dehors des quatre grands sites de la mémoire (fosse du 11-19 à Loos-en-Gohelle, fosse n°9-9bis à Oignies, fosse d’Arenberg à Wallers-Arenberg, fosse Delloye Centre historique minier à Lewarde), on recense encore aujourd’hui une centaine de vestiges de fosse de type ateliers, salle des bains-douches… Directement associés, les chevalements constituent aujourd’hui des signaux visuels très forts dans le paysage du Bassin minier. 21 sont encore visibles. Désormais investis d’une fonction mémorielle très forte, ils offrent un témoignage exceptionnel de l’évolution des techniques d’extraction.

Bassin minierLes terrils sont les symboles de l’image et de l’identité du Bassin minier. En effet, l’impact paysager et environnemental de ces montagnes articielles est considérable, surtout dans un territoire de plaine. Le Bassin minier a compté jusqu’à près de 350 terrils en pleine période d’exploitation minière. Il en reste actuellement environ 267. Ces terrils ont soit été laissés intacts, et de fait réappropriés par la nature, soit exploités et aménagés, en zones de loisirs notamment.

L’exploitation minière s’est accompagnée d’un développement intense et exceptionnel de réseaux de traitement, de distribution et de commercialisation du charbon, qu’il s’agisse des voies ferrées appelées des « cavaliers », des gares ou des rivages aménagés. Au même titre que les fosses et les terrils, ces infrastructures de transport du charbon ont façonné le paysage et le territoire du Bassin minier.


Héritage social


Bassin minierLe territoire du Bassin minier se caractérise par l’ampleur et la diversité des créations patronales dans le domaine de l’habitat minier, des corons aux cités pavillonnaires, des cités-jardins jusqu’aux logements modernes.

Les politiques sociales y ont été particulièrement développées, combinant intentions de contrôle de la main d’œuvre et volontés d’expérimentation et d’innovation en matière d’amélioration du confort et de la salubrité, d’architecture et d’urbanisme. Cet héritage social compte aujourd’hui près de 600 cités minières qui présentent une très grande richesse architecturale et formelle.

De nombreux équipements collectifs ont également accompagné les impératifs de logement : écoles mais aussi églises, hôpitaux et salles des fêtes, équipements sportifs, etc. Le Bassin minier du Nord – Pas de Calais apparaît ainsi aujourd’hui comme un vaste laboratoire en matière de logement ouvrier sur une période de 150 ans.


Le projet de classement au titre des sites de la chaîne des terrils et des paysages miniers remarquables

L’Etat français propose le classement de la Chaîne des terrils et des paysages miniers au titre du code de l’environnement, dans le cadre de la candidature à l’Unesco.

Cette candidature offre l’opportunité de s’interroger sur le patrimoine minier : l’Etat a montré son intérêt pour le patrimoine minier bâti dès la fermeture des mines, en protégeant en 1991, au titre des Monuments Historiques des chevalements et deux grands sites de productions (Wallers et Oignies), puis en juin 2009, lors d’une session exceptionnelle de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites, dédiée à la thématique minière, qui a abouti à l’inscription de 69 éléments et sites au titre de Monuments Historiques ; cependant, concernant le patrimoine minier naturel ou néo-naturel, seul un site minier est inscrit au titre du code de l’environnement (les terrils d’Haveluy).

Bassin minierDeux sites classés sont à l’étude par la DREAL Nord-Pas-de-Calais, en lien avec la mission bassin minier, BMU (bassin minier uni), le centre permanent d’initiative à l’environnement de la chaîne des terrils et l’EPF (établissement public foncier) : la Chaine des terrils et les paysages miniers afin de démonter l’intérêt porté par l’Etat à ce patrimoine et d’assurer la protection du « Paysage Culturel Evolutif » proposé pour inscription à l’Unesco.

Sur les 225 terrils qui subsistent dans le bassin minier, une petite moitié est susceptible de classement, soit 85 environ, tous en propriété publique (25 propriétaires environ parmi les collectivités, l’Établissement public foncier et l’État). Ce projet de classement s’effectue sur la base du volontariat des propriétaires (ou futurs acquéreurs dans le cas des terrils de l’EPF), avec l’accord des communes concernées. Le classement de la chaîne des terrils possède une logique confraternelle, dans la mesure où les terrils se répondent dans le paysage. La protection de cet ensemble revêt un intérêt général, du point de vue historique, pittoresque ou scientifique.

source : mission bassin minier, Bassin minier uni, DREAL, CPIE Chaîne des terrils

Voir en ligne : Pour en savoir plus, voir le site Internet dédié

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