La prévention de la légionellose dans les installations classées pour la protection de l'environnement en région Nord - Pas-de-Calais
Tours Aéroréfrigérantes (ou TAR)

   

Retour Risques Chroniques

    Sommaire

Qu'est-ce que la légionellose ?

La légionellose est une infection respiratoire provoquée par des bactéries vivant dans l'eau douce appelées légionelles qui prolifèrent entre 20°C et 48°C. Les infections qui peuvent être occasionnées par les légionelles sont de deux formes :

• une infection à caractère bénin appelée fièvre de Pontiac, guérissant sans traitement en 2 à 5 jours. Le diagnostic de légionellose est rarement porté dans ces cas qui passent généralement inaperçus ;

• une infection pulmonaire grave, entraînant le décès dans un peu plus de 15 % des cas, appelée maladie du légionnaire.

 

Les légionelles sont des bactéries classées en 50 espèces et 64 sérogroupes, toutes ne sont pas pathogènes pour l'homme. Legionella pneumophila est responsable de plus de 90 % des légionelloses, pneumopathies communautaires ou nosocomiales, acquises par inhalation d'aérosols contaminés. Le sérogroupe 1 est le plus fréquemment mis en cause dans les légionelloses (80 %). L'incubation (durée entre la contamination et l'apparition des premiers symptômes) est classiquement de 2 à 10 jours.

 

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1987, cette maladie n'est pas contagieuse. Dans ces deux formes, la transmission se fait par inhalation de fines gouttelettes d'eau ou aérosols (taille < 5 µm) contenant des légionelles. Les principales sources de légionelles sont : les réseaux d'eau chaude sanitaire (douches, bains à remous, fontaines décoratives...), et les systèmes de refroidissement par voie humide (tours aéroréfrigérantes).

La majorité des cas sont dits "sporadiques" et l'origine de leur contamination reste très rarement connue.

 

En France, plusieurs épidémies récentes mettent en cause les tours de refroidissement : épidémie de Paris en 1998 (20 cas, 4 décès) et en 1999 (8 cas, 1 décès), épidémie d'Ille et Vilaine en 2001 (22 cas, 4 décès - dans ce cas, seules des tours liées à des installations de la rubrique 2920 soumises à déclaration ont été mises en cause), épidémie de l'hôpital de Meaux en juillet 2002 (20 cas, 2 décès), épidémie de l'hôpital de Sarlat en juillet 2002 (2 décès), épidémies de Montpellier (30 cas, 4 décès), Poitiers (20 cas), Harnes (86 cas, 18 décès) entre novembre 2003 et janvier 2004, Lyon (34 cas) entre avril et mai 2005, Rennes (6 cas) janvier 2006 et Sarrebourg (6 cas) en septembre 2006

 

En 2006 le nombre de cas déclarés de légionellose en France a diminué. Il est passé de 1 527 en 2005 à 1 440. (Données Institut de Veille Sanitaire non officielles). Pour la région Nord - Pas-de-Calais en 2006, 72 cas considérés comme isolés (46 pour le Nord et 26 pour le Pas de Calais) ont été déclarés ce qui montre une stabilisation des cas par rapport à 2005 (pour mémoire, 74 cas en 2005 )
 

Suite au renforcement de la surveillance des cas de légionellose depuis 1997, le nombre de cas a depuis évolué à la hausse pour passer de 80 en 1996, à 610 en 2000 et à 1 440 en 2006

Retour sommaire

Légionellose et installations classées

 

Les principales sources de prolifération des légionelles sont les réseaux d'eau chaude sanitaire (cas de l'hôpital Georges Pompidou par exemple) et les systèmes de refroidissement par voie humide (tours aéroréfrigérantes); Le traitement est alors de la compétence des DDASS.

 

Mais ce risque concerne aussi les installations classées : les tours aéroréfrigérantes (TAR) sont des équipements présents dans les installations de climatisation mais également dans certains procédés industriels (installations de combustion, sucreries, chimie...).

 

A noter que les systèmes de climatisation ne sont pas tous concernés par le risque de prolifération de légionelles. En effet seuls les équipements qui font appel à un système de refroidissement par pulvérisation ou ruissellement d'eau peuvent générer des aérosols susceptibles d'être inhalés (eau de refroidissement en contact avec l'air ambiant). Les climatisations fonctionnant en circuit fermé (comme par exemple un réfrigérateur) ne sont donc pas concernées par le développement de cette bactérie.

 

En ce qui concerne les tours aéroréfrigérantes, depuis 1998 suite au premiers cas de légionellose survenus à Paris, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) s’est préoccupé des actions à mener afin de réduire le risque de développement de la légionellose. De ce fait, des prescriptions relatives à cette démarche ont été introduites dans les arrêtés élaborés par le MEDD pour tous les secteurs où cela s'avère pertinent (installations de combustion, verreries…). Au niveau régional, sur proposition de l'inspection des installations classées, les préfets ont fixé les mesures que doivent respecter les exploitants de la plupart des tours aéroréfrigérantes relevant de la législation des installations classées via des arrêtés complémentaires ou la modification d'arrêtés existants, aussi bien pour les installations soumises à autorisation que celles soumises à déclaration. Les prescriptions imposées aux exploitants visaient deux objectifs :

• veiller à ce que les circuits d'eau ne soient pas propices à la prolifération de légionelles,

• éviter la propagation dans l'environnement d'aérosols pouvant présenter un risque microbien (légionelles notamment).

 

Par la suite des actions nationales et régionales ont été lancées; notamment en 2004 pour améliorer la lutte contre la légionellose. A titre d’information, une des actions prioritaire du Plan Régional Santé Environnement (PRSE) est de réduire de 50 % l'incidence de la légionellose à l’horizon 2008. Cet engagement fort des services de l’état les conduit à établir les actions suivantes :

Retour sommaire

Au niveau régional :

• Examen et suivi des demandes de dérogation à l’arrêt annuel ;
• Information et sensibilisation des exploitants de TAR suite aux nouvelles dispositions réglementaires ;
• Mise en ligne sur le site Internet de la DRIRE d’informations spécifiques à la légionellose ;
• Organisation de campagne de contrôles inopinés effectués par des laboratoires spécialisés, indépendants et agréés ;
• Réponses systématiques aux demandes des Directions Départementales de l’Action Sanitaire et Sociale (DDASS) lors de leurs enquêtes
environnementales des cas déclarés de légionellose . Pour chaque demande, la DRIRE et les Directions Départementales des Services
Vétérinaires (DDSV) recherchent les derniers résultats d’analyses bactériologiques des TAR situées à proximité des lieux fréquentés par le
patient.

Au niveau national : évolution de la réglementation pour les installations de refroidissement par voie humide (tours aéroréfrigérantes) : Les dispositions des nouveaux arrêtés ministériels du 13 décembre 2004 visent à limiter la contamination des circuits par les légionelles afin de réduire le risque de légionellose. Parmi les principales prescriptions, on notera :

  1. La fréquence des prélèvements en vue de l’analyse des légionelles est mensuelle (installations soumises à autorisation) ou bimestrielle (installations soumises à déclaration) pendant la période de fonctionnement de l’installation. Toutefois si pendant 12 mois continus, les analyses sont inférieures à 1.000 Unités Formant Colonie par Litre (UFC/L), la fréquence pourra être trimestrielle mais avec comme contrainte que toute analyse supérieure à 1000 UFC/L conduit à revenir à la périodicité de prélèvement initiale.
    110 DRIRE Nord - Pas-de-Calais – IRE 2007 – AIR

  2. Le nettoyage et la désinfection de l’installation doivent se faire :
    • Avant la remise en service de l’installation de refroidissement intervenant après un arrêt prolongé ;
    • En tout état de cause au moins une fois par an (arrêt annuel). Toutefois si l’exploitant se trouve dans l’impossibilité technique ou économique de réaliser l’arrêt annuel, il devra en informer le préfet et lui proposer la mise en oeuvre de mesures compensatoires. L’inspection des installations classées pourra soumettre ces mesures compensatoires à l’avis d’un tiers expert. Ces mesures compensatoires seront imposées par arrêté préfectoral.

  3. La réalisation d’une analyse méthodique de risques de développement des légionelles visant à identifier les facteurs de risques de prolifération des légionelles et à définir les mesures appropriées pour assurer la prévention et la maîtrise des facteurs de risques. Cette démarche permet d’établir le plan d’entretien préventif de nettoyage – désinfection et le plan de surveillance.
    Cette analyse est à réaliser dans les conditions de fonctionnement normales et exceptionnelles de l’installation pour déterminer les facteurs de risque de prolifération des légionelles dans l’installation (circuit et tour)
    En 2006, la révision annuelle de l ’étude méthodique de risques est demandée pour les installations soumises à autorisation, cependant, il est vivement conseillé de la réaliser pour les installations soumises à déclaration afin d’avoir une vision globale de l’évolution du fonctionnement de son installation.

  4. La réalisation d’un bilan périodique : les résultats des analyses de suivi de la concentration en légionelles sont adressés par l’exploitant à l’inspection des installations classées sous forme de bilans annuels.

  5. Le contrôle par un organisme agréé. Dans le mois qui suit la mise en service, puis au minimum tous les deux ans, l’installation fait l’objet d’un contrôle par un organisme agréé. Ce contrôle est annuel pour les installations des exploitants qui ont demandé une dérogation à l’arrêt annuel.

  6. Arrêt de l’installation si la concentration en légionella Specie est supérieure à 100.000 UFC/L
      • Information immédiate de l’Inspection des Installations Classées
      • Arrêt immédiat de l’installation selon procédure spécifique, réalisée préalablement à l’incident
      • Analyse de risques et mise en place de mesure d’amélioration et rapport d’incident
      • Nouvelles analyses tous les 15 jours, pendant 3 mois
      • Nouvel arrêt si la concentration en légionella est supérieure à 10.000 UFC/L dans les 3 mois suivants
      • Conservation des souches pendant 3 mois
    Cas particulier des installations dont l’arrêt immédiat présente des risques pour le maintien de l’outil ou la sécurité de l’installation et des installations associées : la mise en oeuvre de la procédure d’arrêt peut être stoppée :
      • si le résultat d’un prélèvement effectué pendant la mise en oeuvre de la procédure d’arrêt est inférieur à 10.000 UFC/L
      • si le préfet ne s’y oppose pas.
    Doivent être réalisés ensuite la révision de l’analyse de risque et un traitement de nettoyage désinfection des analyses en légionelles tous les 8 jours;

  7. Vidange, nettoyage et désinfection de l’installation si la concentration en légionella Specie est supérieure ou égale à 1.000 UFC/L et inférieure à 100.000 UFC/L. avec contrôle de l’efficacité du traitement dans les 14 jours et au plus tôt 48 h après un traitement Biocide.

  8. Nettoyage et désinfection de l’installation si présence de flore interférente avec contrôle de l’efficacité du traitement ; au plus tôt 48 h après un traitement Biocide.

  9. Réalisation d’un plan d’entretien préventif, de nettoyage et désinfection de l’installation défini à partir d’une analyse méthodique de risques de développement des légionelles.

Suivi des tours aéroréfrigérantes en 2006: Les actions menées pour lutter contre la légionellose, dans le cadre du plan gouvernemental de juin 2004, ont conduit à identifier 13.700 tours aéroréfrigérantes dans 6.000 établissements (dont les deux tiers sont soumis à déclaration) donnant lieu à 2.786 contrôles bactériologiques initiés par l’inspection des installations classées dans plus de 1 400 installations. Selon les concentrations relevées, ces contrôles ont conduit dans 9 % des cas au nettoyage de l’installation et dans 2% à son arrêt pour décontamination.

 

Pour la région Nord - Pas-de-Calais, le recensement 2006 a permis d'identifier 345 établissements (204 sur le Nord et 141 sur le Pas-de-Calais) exploitant 1111 TAR (661 pour le Nord et 450 pour le Pas-de-Calais). Les contrôles inopinés, diligentés par la DRIRE, ont été faits sur 68,7% de ces établissements et nous avons pu constater que 85,7 % des résultats en Légionelle Specie étaient inférieurs à 1.000 UFC/L.

Retour sommaire

Evolutions réglementaires :

Retour sommaire

Guides techniques :  (au format PDF )

Retour sommaire

Autres ressources :

Retour Risques Chroniques

 

Retour sommaire