Biodiversité et milieux naturels

La biodiversité des Hauts-de-France, un patrimoine à protéger…

Bien que la biodiversité des Hauts-de-France ne soit pas comparable à celle d’autres territoires français, comme certains départements et territoires d’outre-mer tropicaux considérés comme mégadivers, le territoire régional présente une diversité intéressante et quelques originalités, que ce soit dans les « habitats naturels », la flore (dont les mousses), la faune et les champignons. Ainsi, les falaises et les dunes de bord de mer, les estuaires, les marais tourbeux picards, les zones de bocages du Boulonnais ou de l’Avesnois et du Thiérache, les coteaux calcaires ou encore les terrils abritent souvent une flore et une faune remarquables.

Plus globalement, la région est un lieu de passage irremplaçable dans le cycle de vie des espèces migratrices :

  • De nombreux oiseaux, comme le Jaseur boréal ou l’Avocette élégante, survolent la région ou y effectuent des haltes migratoires ;
  •  Des poissons comme l’anguille ou le saumon sont très menacés.

On trouvera, de plus, dans des milieux dunaires une orchidée rare comme le Liparis de Loesel ou encore la Violette de Curtis, une petite pensée des sables. Non loin, sur l’estran, les phoques veaux-marins viennent se reposer. À l’intérieur des terres, on pourra observer, dans les zones de marais, des échassiers tels que le Blongios nain ou le Butor étoilé, le très menacé Murin des marais ou encore la rare grenouille des champs - des fiertés régionales. Plus largement, les Hauts-de-France recensent également quelques espèces endémiques, comme la Bythinelle des moulins et la moule d’eau douce.

Pourtant, l’érosion de la biodiversité, écosystémique, végétale et animale se poursuit, touchant de plus en plus des espèces autrefois considérées comme communes. Au cours du XXe siècle, ce sont 132 espèces indigènes de flore vasculaire qui se sont éteintes en Hauts-de-France, tandis que sur les dix dernières années, 12 espèces de papillons de jour ont potentiellement disparu de la région, et 26 autres sont menacées !

Une des principales causes de cette perte de biodiversité régionale est l’urbanisation croissante et la perte d’habitat naturel qu’elle engendre. En effet, les Hauts-de-France sont une région densément peuplée, où les surfaces dévolues aux milieux naturels ou semi-naturels y sont réduites et fragmentées, ce qui est préjudiciable à la survie de nombreuses espèces.

Or, cette biodiversité, outre sa valeur intrinsèque, fournit d’innombrables services vitaux à l’homme, y compris aux habitants de la région (voir le thème ressources) : il est donc primordial de la protéger.

L’écosystème : définition et fonctionnement

La biodiversité est la diversité du monde vivant. Elle se définit à trois niveaux :

  • La diversité des écosystèmes (ou des habitats naturels) ;
  • La diversité des espèces, plus couramment admise ;
  • La diversité génétique (au sein d’une même espèce, ce sont les sous-espèces, écotypes, variétés, races, etc).

Un écosystème se compose :

  • d’un biotope, c’est-à-dire le milieu physique et ses caractéristiques, par exemple la nature des roches et le climat ;
  • de la biocénose, qui regroupe l’ensemble des communautés vivantes qui fréquentent le biotope (faune, flore, champignons, micro-organismes…).

Le fonctionnement des écosystèmes repose sur les relations entre le biotope et la biocénose, ainsi qu’entre les différentes espèces – parmi lesquelles la chaîne alimentaire est la relation la plus évidente.

Un écosystème est dynamique : il se modifie à mesure que les conditions de milieu ou que les populations évoluent (par exemple une mare qui se comble peu à peu).

On parle souvent, par ailleurs, de milieux naturels ou d’habitats naturels. Le premier terme, issu du langage courant, désigne ce qui n’est pas ou peu artificialisé. Le second, scientifiquement fondé, est plus précis et recouvre un milieu particulier réunissant les conditions de vie pour une ou plusieurs espèces. Il existe de multiples types d’habitats. Dans la région, les habitats sont souvent marqués par l’activité humaine : on parle de milieux « semi-naturels ».

Les milieux ont une forte interaction entre eux et ne peuvent fonctionner de manière cloisonnée. Ainsi, les aires vitales de certaines espèces englobent des milieux variés : les chauves-souris qui trouvent leur gîte dans un clocher ou un blockhaus auront besoin de zones de prairie ou de zones humides pour chasser des moustiques.

Par ailleurs, les différentes populations d’une même espèce ont besoin d’avoir des relations entre elles pour le brassage génétique, condition de leur survie à long terme. C’est pour cela que l’on raisonne de plus en plus en termes de continuités écologiques, qui regroupent des zones de réservoir pour les espèces et des corridors pour leurs déplacements.

Enfin, il ne faut pas oublier la partie invisible de la biodiversité qui se trouve dans les sols. La faune du sol constitue en effet l’essentiel de la biomasse et de la biodiversité animale présente dans les écosystèmes terrestres, à laquelle s’ajoutent la fonge (champignons) et les bactéries. Cette biomasse et la diversité spécifique sont variables selon les types de sols.