Ressources
De nombreuses ressources en région
L’environnement est un réservoir de matières premières et de sources d’énergie qui permettent de subvenir aux besoins des êtres vivants, dont l’homme. En raison de son aptitude à développer des solutions technologiques, l’espèce humaine découvre et mobilise largement les possibilités offertes par son environnement, en sus des autres êtres vivants, végétaux ou animaux, qui constituent son alimentation.
Dans la suite de la description de l’état de l’environnement, ce chapitre synthétise la connaissance des ressources disponibles, exploitées ou susceptibles de l’être en région Hauts-de-France :
- Les ressources agronomiques ;
- Les ressources minérales ;
- La ressource en eau ;
- La ressource en biodiversité ;
- Les ressources énergétiques.
Si certaines ressources sont renouvelables, d’autres, dont les stocks s’épuisent sans se renouveler, sont de tailles limitées. Or afin de pratiquer une gestion durable de ces ressources, il est essentiel de connaître leur état, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, pour en assurer une exploitation maîtrisée, consciente de sa limite et de ses effets directs ou indirects.
Les Hauts-de-France ont déjà été confrontés à cette notion de durabilité : par le passé, des ressources y ont disparu (certaines espèces végétales ou animales) ou sont devenues économiquement inaccessibles (le charbon par exemple).
Enfin, faire acte de prudence en reconnaissant les limites de notre connaissance est essentiel. En effet, il existe certainement des ressources encore insoupçonnées : par exemple, une espèce animale ou végétale présente sur le territoire pourrait fabriquer une substance active dont les propriétés pourraient être découvertes dans plusieurs décennies. Par conséquent, le principe de précaution doit être appliqué et doit guider notre gestion des ressources pour assurer la préservation des ressources actuelles et futures.
Des ressources naturelles renouvelables ou non
Il est commun de classer les ressources suivant leur origine et leur capacité de renouvellement. Ainsi, on peut distinguer les types de ressources suivants :
- Certaines ressources naturelles sont épuisables et donc limitées puisque leur stock ne peuvent se reconstituer à l’échelle d’une civilisation humaine : ce sont les ressources dites « non renouvelables ».
Les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) sont les ressources non renouvelables les plus connues puisque leur épuisement est très médiatisé. Toutefois, d’autres ressources font l’objet de préoccupations grandissante, en particulier les métaux rares, essentiels au secteur des nouvelles technologies et du numérique, dont l’exploitation a connu une croissance exponentielle depuis le début du XXIe siècle.
Occasionnellement, le contexte économique ou l’innovation technologique autorisent la mobilisation de stocks ou gisements « nouveaux » de ces ressources dont l’exploitation était jusqu’ici économiquement insoutenable. Mais, ces « aubaines », par nature moins accessibles, ne sont disponibles qu’au moyen de technologies lourdes, dont les incidences doivent être maîtrisées. De plus, elles n’améliorent en rien la capacité de renouvellement de la ressource. - Certaines ressources se régénèrent si on leur en laisse le temps : le bois des arbres, les nappes d’eau, les bancs de poissons… Ce sont des ressources renouvelables, qui nécessitent toutefois une gestion adaptée pour ne pas s’épuiser. En effet, lorsque les prélèvements dépassent la capacité de renouvellement d’une ressource, celle-ci finit par disparaître.
- Il y a également des ressources renouvelables « perpétuelles », dont l’usage ne réduit pas la disponibilité : l’énergie éolienne, l’énergie solaire, l’énergie marémotrice…
- Enfin, le produit du recyclage est une ressource, qui permet d’économiser des ressources naturelles et des matières premières.
L’exploitation n’est pas la seule cause de disparition d’une ressource naturelle. La dégradation peut aussi conduire à la perte de celle-ci, même d’une ressource « renouvelable » : par exemple l’eau, une fois contaminée par une pollution qu’on ne peut pas éliminer, perd sa valeur et devient inexploitable.
Le changement climatique est également une cause d’épuisement des ressources puisqu’il peut en modifier la disponibilité (de biodiversité ou des sols fertiles par exemple).
Enfin, exploiter certaines ressources peut aussi avoir des conséquences sur d’autres ressources qui leur sont liées, notamment en les faisant disparaître ou en en détériorant la qualité. Par exemple, l’extraction de minerais peut conduire à réduire une zone humide à proximité qui, elle, joue un rôle dans l’épuration de l’eau et qui héberge des espèces spécifiques à ce type de milieux. L’exploitation de la ressource minérale conduit ici à la disparition de biomasse, de biodiversité, et à l’appauvrissement de la qualité de l’eau.
Par conséquent, une gestion durable implique de considérer le caractère renouvelable ou non de la ressource visée, mais aussi ses liens avec d’autres ressources présentes sur le même territoire.
Par ailleurs, les ressources nécessaires à l’économie et à la vie de la région ne sont pas toutes présentes sur le territoire régional : certaines ressources inexistantes en région sont importées. Ces ressources et leurs impacts doivent être intégrées à la conception régionale de la gestion des ressources. Notre modèle régional doit prendre en compte non seulement le capital naturel des Hauts-de-France, mais aussi son empreinte écologique globale, afin de devenir pleinement durable.