Une chaudière ou une installation de combustion dont la puissance est comprise entre 400 kW et 50 MW est soumise à une obligation de contrôle de son rendement.

De nouvelles règles concernant l’équipement des chaudières, les rendements minimaux et les appareils de contrôle sont applicables à partir du 13 mars 2000. Le contrôle des performances énergétiques de votre chaudière vous concerne.

Sommaire

Pourquoi une modification de la réglementation ?

Quelles chaudières sont soumises à un rendement minimum ?

Quelles sont les valeurs minimales de rendement à respecter ?

Quel contrôle est exercé ?

Quel est le rôle des organismes agréés ?

Quelles sont les sanctions pénales ?

Quel est le rôle de la DRIRE ?

Guide de l'Expert et liste des Organismes agréés

 

 Pourquoi une modification de la réglementation ?

La loi du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie a profondément modifié la base légale sur laquelle reposait la réglementation relative aux appareils consommant de l’énergie. En particulier, elle a abrogé la loi n° 48-400 du 10 mars 1948 relative à l’utilisation de l’énergie. Les dispositions réglementaires qui en découlaient ont donc été modifiées.

Le décret n° 49-1249 du 16 septembre 1949 qui avait institué un dispositif obligatoire de consultation préalable de l’administration en matière d’utilisation de l’énergie a été abrogé par le décret n° 97-834 du 4 septembre 1997.

Les dispositions de l’arrêté du 5 février 1975 relatif aux rendements minimaux des générateurs thermiques et de celui du 20 juin 1975 relatif à l’équipement et à l’exploitation des installations thermiques en vue de réduire la pollution atmosphérique et d’économiser l’énergie ont été abrogées par arrêté du 07 février 2000 et sont remplacées à compter du 13 mars 2000 par celles du décret n°98-817 du 11 septembre 1998 relatif au rendement et à l’équipement des chaudières.

Les nouvelles règles se limiteront strictement à des considérations énergétiques. Les dispositions relatives aux émissions polluantes relèveront désormais de la réglementation sur les installations classées pour la protection de l’environnement. Les seuils de rendement seront relevés d’environ 10% et la liste des appareils de contrôle sera simplifiée.

L’arrêté ministériel du 5 juillet 1977 concernant les visites et examens approfondis périodiques des installations thermiques a été abrogé par arrêté du 1er décembre 1998. S’y substituent les dispositions du décret n° 98-833 du 16 septembre 1998 qui organise un contrôle périodique des installations thermiques de puissance totale égale ou supérieure à 1 MW par des organismes agréés. Ceux-ci sont chargés de s’assurer que les chaudières respectent les rendements minimaux réglementaires et que les exploitants procèdent aux opérations de contrôle et de réglage auxquels ils sont astreints au titre du décret du 11 septembre 1998.

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Quelles chaudières sont soumises à un rendement minimum ?
Le décret du 11 septembre 1998 a fixé les rendements énergétiques minimaux que doivent satisfaire les chaudières d’une puissance comprise entre 400 kW et 50 MW, ainsi que les appareils de contrôle nécessaires à leur bonne exploitation.

L’efficacité énergétique des chaudières de plus faible puissance (de 4 à 400 kW) est garantie à la construction en application de l’arrêté ministériel du 9 mai 1994 qui fixe une valeur de rendement pour les chaudières neuves testées en laboratoire. Aucun contrôle en exploitation n’est exigé par la réglementation pour ces chaudières.

Aucun seuil de performance n’est en outre imposé pour les installations de puissance supérieure à 50MW, leurs exploitants étant suffisamment avertis et soucieux de l’utilisation la plus rationnelle de l’énergie.

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Quelles sont les valeurs minimales de rendement à respecter ? Le rendement caractéristique d’une chaudière est calculé par une méthode indirecte à partir de la mesure des pertes énergétiques par les fumées, les imbrûlés et par rayonnement et convection. Les pertes sont exprimées en pourcentage du pouvoir calorifique inférieur (P.C.I.) du combustible utilisé. Le rendement est alors donné par la formule suivante : Rendement = 100 - Pertes

A titre d’exemple, une chaudière à tubes de fumées, de puissance 3000 th/h, fonctionnant au gaz naturel dont les pertes dans les fumées seraient de 11,1 % et les pertes par convection de 4,5 % aurait un rendement approché par rapport au P.C.I. de 100 – 15,6 = 84,4 %.

Pour les chaudières mises en service avant le 13 mars 2000, les rendements doivent respecter les valeurs minimales suivantes en pourcentage :

 
 
PUISSANCE (P) en MW
0,4 < P< 2
2 < P < 10
10 < P < 50
FIOUL DOMESTIQUE
 85
86
87
FIOUL LOURD
 84
85
86
COMBUSTIBLE GAZEUX
86
87
 88
COMBUSTIBLE Minéral solide
83
84
 85
 

Pour les chaudières mises en service à compter du 13 mars 2000 les valeurs minimales de rendement ont été notablement relevées et indépendantes de la puissance :

Combustible Rendement

FIOUL DOMESTIQUE 89

FIOUL LOURD 88

COMBUSTIBLE GAZEUX 90

COMBUSTIBLE (Minéral solide) 86

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Quel contrôle est exercé ?  1) L’autocontrôle par l’exploitant

La vérification du rendement des chaudières fait appel à l’autocontrôle par l’exploitant . Il appartient en effet à l’exploitant lui-même d’effectuer le contrôle du rendement de sa chaudière. Pour cela, il doit disposer des appareils de contrôle en bon état de fonctionnement et dont les caractéristiques fixées par le décret du 11 septembre 1998 dépendent de la puissance de la chaudière.

Ces appareils doivent notamment permettre :

- la mesure de la température des gaz de combustion à la sortie de la chaudière,

- l’analyse des gaz de combustion donnant la teneur en dioxyde de carbone ou en dioxygène,

- la mesure de l’indice de noircissement,

- la mesure de la dépression du foyer,

- l’estimation de l’allure de fonctionnement de la chaudière (puissance supérieure à 400 kW et inférieure à 2 MW) ou l’indication du débit de combustible ou de fluide caloporteur dans les autres cas - l’enregistrement de la pression vapeur (puissance supérieure à 2 MW),

- la mesure de température du fluide caloporteur.

Ces différentes mesures permettent d’établir le rendement de l’installation.

L’exploitant doit également vérifier les autres éléments permettant d’améliorer l’efficacité énergétique de l’installation, tels que la mesure de l’indice de noircissement, les débits et pression et qualité du combustible.

Les mesures et le calcul du rendement doivent être effectués par l’exploitant à chaque remise en marche de la chaudière et périodiquement tous les trois mois.

Les résultats des mesures, calculs et vérifications susvisés sont consignés dans un livret de chaufferie.

2) La vérification par un organisme de contrôle

Une vérification périodique des installations de combustion de plus de 1 MW de puissance nominale totale par un organisme agréé est en outre obligatoire au minimum tous les 3 ans en application du décret du 16 septembre 1998.

On entend par installation de combustion, toute chaudière ou ensemble de chaudières groupées sur un site et participant à une même fonctionnalité. La puissance totale à prendre en compte est la somme des puissances nominales des chaudières de l’installation, toutefois, les puissances nominales des chaudières de secours ne sont pas prises en compte.

N’est pas soumise à vérification périodique, une installation qui serait composée exclusivement de chaudières de puissance unitaire inférieure à 400 kW bien que la puissance totale dépasse 1 MW, de même qu’une installation composée uniquement de chaudière de puissance nominale supérieure à 50 MW, aucune réglementation n’imposant de rendement minimum pour des chaudières de cette puissance.

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Quel est le rôle des organismes agréés ?
Le décret n° 98-833 du 16 septembre 1998 a institué un régime de visites périodiques par un organisme agréé pour les installations de puissance totale supérieure à 1 MW.

Il est à noter que conformément à l'art. 11 de ce décret "Les organismes de contrôle technique et les experts doivent présenter toutes garanties d'indépendance à l'égard des exploitants contrôlés. Ils ne peuvent notamment pas intervenir sur les installations qu'ils ont conçues ou réalisées, ni sur celles qu'ils exploitent eux-mêmes."

Ces visites ne portent que sur le respect des obligations réglementaires de nature énergétique. Elle comprennent la mesure du rendement de chaque chaudière concernée par le décret du 11 septembre 1998 fixant les rendements minimaux des chaudières de 400 kW à 50 MW, ainsi que la vérification du suivi opéré par l’exploitant, en particulier du matériel de mesure disponible et des résultats inscrits sur le livret de chaufferie. Un guide de l'expert a été établi par la Direction Générale de l'Energie et des Matières Premières du Secrétariat d'Etat à l'Industrie.

L’initiative de la vérification par un organisme agréé revient à l’exploitant. La période entre deux vérifications ne peut pas excéder 3 ans. Pour les installations neuves, une première vérification doit être effectuée dans les 12 mois après la mise en service.

Lorsque l’installation n’est pas conforme, son propriétaire est tenu de prendre les mesures nécessaires pour y remédier dans un délai de trois mois à compter du compte rendu de visite de contrôle.

Les conseils techniques aux exploitants en matière de maîtrise de l’énergie et le contrôle des émissions polluantes n’entrent plus désormais dans les missions réglementaires des organismes agréés au sens du décret du 16 septembre 1998, mais rien ne leur interdit de le faire à titre contractuel sans se prévaloir de la réglementation.

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Quelles sont les sanctions pénales ? Le fait d’exploiter une chaudière soumise aux dispositions du décret du 11 septembre 1998, soit sans effectuer les mesures périodiques nécessaires au calcul du rendement, ou en omettant de faire réaliser par un organisme agréé les contrôles périodiques prévus par le décret n° 98-833 du 16 septembre 1999, soit sans disposer des appareils de contrôle réglementaires, enfin si la chaudière ne respecte pas les rendements minimaux susvisés, expose son propriétaire à encourir une peine d’amende prévue pour les contraventions de la 5° classe.

De même, un organisme agréé qui réaliserait un contrôle périodique prévu par le décret du 16 septembre1999 sans respecter les conditions attachées à son agrément s’expose aux mêmes sanctions.

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Quel est le rôle de la DRIRE ?
En matière de contrôle du rendement des chaudières, la DRIRE a un double rôle :

D’une part, instruire les demandes des organismes en vue de leur agrément qui est délivré par une commission à l’échelon national pour une durée de 5 ans. La liste des organismes agréés est disponible auprès des services de la DRIRE.

Les organismes agréés au titre de l’ancienne réglementation sont considérés comme étant agréés suivant les nouvelles dispositions pour la durée restante de validité de leur agrément.

D’autre part, procéder par sondage à des visites d’installation pour avoir l’assurance de la bonne application de l’ensemble du dispositif, tant au niveau des obligations des exploitants que de la qualité des vérifications assurées par les organismes agréés.

Par ailleurs, dans le cadre de l’inspection des installations classées, la DRIRE doit s’assurer notamment de la conformité des rejets atmosphériques des installations aux normes réglementaires, fixées en vue de la protection de l’environnement. dans un avenir proche les laboratoires susceptibles de procéder à des campagnes de mesure en sortie de cheminée, devront faire l’objet d’un agrément délivré par le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement. l’instruction de ces dossiers sera également assurée par la DRIRE.

Ainsi, les deux aspects de la loi du 30 décembre 1996, à savoir " améliorer la qualité de l’air " et "utiliser l’énergie rationnellement " seront traitées, pour ce qui concerne le domaine industriel, dans un cadre réglementaire cohérent.

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 Pour de plus amples informations!
Guide de l'Expert
Contrôle périodique des installations de combustion
au titre du Décret 98-833
 La liste des organismes de contrôle technique agréés au titre du décret du 16/09/1998
 
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