Pêche en eau douce et chasse : des services rendus mais aussi des pressions mal connues

Dernier ajout : 10 juillet 2013.

La pêche et la chasse de loisir demeurent des activités privilégiées en région. Elles génèrent des prélèvements sur les espèces et quelques sources de pollution, mais contribuent à la gestion des milieux aquatiques (pêche) et à la régulation des espèces (chasse), la régulation du grand gibier demeurant toutefois insuffisante.

Les activités liées à la pêche en région entraînent des prélèvements de poissons dans les rivières et plans d’eau. Cependant, elles permettent aussi de mieux gérer les populations piscicoles tout en contribuant à la protection et la restauration des milieux aquatiques.

Le plan de gestion des poissons migrateurs du bassin Artois-Picardie essaie d’estimer la pression de la pêche sur les populations de poissons migrateurs. Pour la région, il est difficile de quantifier la part de cette pression, notamment les prélèvements sur les saumons et les anguilles dont le stock est faible en région, par rapport aux autres pressions qui pèsent sur les poissons migrateurs comme la pollution de l’eau, les dégradations d’habitats ou les obstacles aux migrations. L’impact des prélèvements dus à la pêche resterait assez minime par rapport aux autres pressions, d’autant que l’activité est réglementée.

La chasse, quant à elle, est un loisir à caractère identitaire très pratiqué en région. Elle génère des prélèvements sur les espèces telles le grand gibier (cervidés, sangliers), la petite faune sédentaire et les oiseaux migrateurs.

Elle permet de rechercher un équilibre entre grande faune sauvage et activités humaines. Les chevreuils et sangliers n’ont plus de prédateurs et c’est donc l’Homme qui régule, avec difficulté, leurs populations qui augmentent considérablement en région. Ainsi, l’écart entre prélèvements de chevreuils et effectifs autorisés à être prélevés est d’environ 2000 en région en 2011.

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Des pressions potentielles mal connues :

 La création d’étangs pour les activités de chasse et pêche est susceptible de générer des pressions sur les zones humides et marais, et la biodiversité associée : mise en dépôt des terres issues du creusement à proximité, contact éventuel avec la nappe, évaporation plus importante, perturbation du fonctionnement hydraulique… Ni ces étangs ni les pressions associées ne sont chiffrables actuellement.
 Les dépôts de plomb dus à la chasse et aux ball-trap sont susceptibles de générer du saturnisme animal. En France, à la fin du XXème siècle, 8 000 à 9 000 tonnes de plomb étaient annuellement dispersées dans la nature via 250 millions de cartouches tirées par an (3/4 pour la chasse, 1/4 pour le ball-trap). Le plomb étant très peu biodégradable, il s’accumule dans les sols et eaux.

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Les adhérents des fédérations de chasse et de pêche en région :

199 associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) sont recensées. Les deux fédérations de pêches regroupent plus de 49 000 membres, la fédération du Nord étant la première de France.

Les deux fédérations de chasse du Nord et du Pas-de-Calais regroupent respectivement près de 25 000 et 35 000 chasseurs en 2010.

Des chevreuils difficiles à réguler

Évolution du plan de chasse (prévisionnel) et du tableau de chasse (réalisé) en région Nord Pas-de-Calais Source : Réseau Ongulés Sauvages (2011)

Prélèvements déclarés de truites de mer en rivières de 1992 à 2012

De 50 à 170 captures annuelles selon les années