Enjeux relatifs aux ressources agronomiques

Dernier ajout : 3 mai 2017.

Les ressources agronomiques jouent un rôle majeur pour l’humanité : nourrir les hommes, les soigner et fournir des matériaux pour de nombreux usages (habillement, construction, énergie…).

Les enjeux sont environnementaux, sociaux, mais également économiques. En effet, de nombreuses activités économiques, créatrices de valeur ajoutée et d’emplois, reposent sur la disponibilité et la qualité de ces ressources organiques et minérales.

Les enjeux qui en découlent s’articulent avec les enjeux liés au milieu sol.

Le sol est essentiel pour le bon fonctionnement agronomique des écosystèmes. Il est un des piliers de l’agriculture durable. Un sol en « bonne santé » permet de faire des économies d’intrants (travail du sol [fuel, matériel, temps de travail], engrais, phytosanitaires, irrigation, drainage…). Il permet d’obtenir de belles récoltes en quantité et en qualité. Un sol qui fonctionne bien c’est un sol qui a une bonne activité biologique, avec un comportement favorable (dans la limite de ses capacités) à notre environnement :
 Diminution de l’érosion, du ruissellement et des inondations ;
 Épuration des eaux ;
 Dégradation des phytosanitaires ;
 Épuration des déchets et rétention des nitrates et engrais…).

L’enjeu est donc de préserver les terres agricoles et leurs qualités agronomiques.

Rm1La préservation des espaces agricoles est en jeu

(cf. enjeu S1)
L’accès aux ressources agronomiques implique en premier lieu la disponibilité en terres agricoles. Or, on observe une diminution de 7 % de la SAU (Surface Agricole Utile) entre 1998 et 2009 dans le Nord Pas-de-Calais. Entre 1998 et 2009, en moyenne 2 500 ha de SAU ont été consommés chaque année. Il apparaît donc essentiel de limiter la consommation des espaces agricoles pour préserver le capital que constituent les sols agricoles régionaux. La spatialisation des projets d’aménagement devrait davantage tenir compte de leur emprise au sol et de la cartographie de la qualité agronomique des sols.

Indicateur à suivre : évolution de la SAU régionale.

Rm2L’exploitation durable des ressources agronomiques est également un enjeu

(cf. enjeu S2)
Les sols de la région sont majoritairement limoneux et riches avec de très bonnes potentialités agronomiques. Toutefois, en plus de la consommation directe évoquée dans l’enjeu précédent, trois grands types de pressions s’exercent sur ces sols :

 La qualité des sols peut être altérée par certains modes de production agricoles non adaptés. La mécanisation des activités agricoles et forestières peut notamment fragiliser les sols et leur qualité, avec pour conséquence une diminution de la teneur en matières organiques, et une altération de son fonctionnement écologique ;

  L’érosion a de multiples causes (relief, arrachage de haies entre les années 1960 et 1990, travail intense des sols, diminution de la Surface Toujours en Herbe (STH), texture du sol, baisse de matière organique) mais elle entraîne une perte des premiers horizons les plus riches du sol, qui devront se régénérer (cf. enjeu S4) ;

 Les pollutions, issues notamment d’émissions dans l’air et localement d’anciens dépôts ou pollutions, se traduisent parfois par une impossibilité de production à des fins alimentaires (autour du site de Métaleurop par exemple).

La ressource halieutique doit également être exploitée de manière durable : en 2013, 29 % des stocks de poissons de Manche-Atlantique sont considérés comme exploitées durablement, mais au moins 21 % sont sur-exploités (morue, sole en Manche Est et Mer du Nord et plie en Manche Est). La situation reste cependant inconnue pour la moitié des stocks.

Zoom1

Quelques chiffres clés pour la qualité agronomique des sols
 Durant la campagne hivernale 2009-2010, 70 % des surfaces en cultures annuelles concernées ont été couvertes en hiver en Nord Pas de Calais c’est à dire qu’une culture intermédiaire entre la moisson et le prochain semis a été plantée, 52 % l’ont été en cultures intermédiaires piégeant les nitrates.

 En 2010, 23 % des exploitations agricoles pratiquaient un retournement réduit (16 % des terres labourables) et 9 % ne pratiquaient aucun travail du sol (6 % des terres labourables) [1].

 Fin 2013, plus de 8100 agriculteurs sont formés au certiphyto soit plus de 60 % des agriculteurs de la région.

[1RA 2010

Les ressources agronomiques sont grignotées de manière quasi irréversible par l’artificialisation
Un risque marqué d’érosion diffuse, comme autre exemple de perte de ressource agronomique

Pour en savoir plus