La Trame Verte et Bleue (TVB)

La Trame verte et bleue (TVB) est un outil d’aménagement durable du territoire qui contribue à enrayer la perte de biodiversité en participant à la préservation, à la gestion et à la remise en bon état des milieux nécessaires aux continuités écologiques tout en prenant en compte les activités humaines, et notamment agricoles.

Les continuités écologiques sont constituées d’un réseau formé de réservoirs de biodiversité et corridors, terrestres et aquatiques. Les continuités écologiques majeures sont identifiées dans les documents de planification et le porter à connaissance de l’État, de la Région, des collectivités territoriales et de leurs groupements. C’est ce qu’on appelle la Trame verte et bleue.

Elle contribue à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces et au bon état écologique des masses d’eau (voir les 7 objectifs). Elle s’applique à l’ensemble du territoire national à l’exception du milieu marin.

Les espaces naturels protégés ne suffisent pas au bon fonctionnement des écosystèmes (Grumbine 1988), d’où la nécessité d’une vision à l’échelle du territoire.
Différents éléments d’origine anthropique ou naturelle peuvent réduire la fonctionnalité de ces espaces.


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Source : ©INPN


En savoir plus sur le site du MTES ou regarder une vidéo :

Les continuités écologiques

Réservoirs de biodiversité
Auparavant appelées cœurs de nature, ces zones riches en biodiversité permettent aux individus de réaliser tout ou partie de leur cycle de vie.
Les réservoirs écologiques identifiés dans les TVB nationales, régionales et locales ont une surface suffisante et sont définis dans l’article L. 371-1 du code de l’environnement et précisés dans les orientations nationales TVB.

Corridors écologiques
Ces éléments naturels permettent à la faune et à la flore de migrer entre les réservoirs de biodiversité.
Ceux-ci peuvent prendre différentes formes : linéaires, discontinus (en pas japonais) ou paysagers (mosaïque).

Voir la vidéo explicative du CEN Savoie sur les corridors écologiques.

Des continuités, des sous-trames, une trame, un réseau

L’étude du cycle de vie de différentes espèces permet d’identifier les espaces utilisés comme réservoirs et corridors pour un groupe d’espèces.
Lors de l’élaboration d’une trame verte et bleue ces différentes continuités sont rassemblées en plusieurs catégories, appelées sous-trames. Un même espace peut donc être concerné par plusieurs sous-trames. Les sous-trames définies nationalement comprennent les milieux boisés, les milieux ouverts, les milieux humides, les cours d’eau et les milieux littoraux. D’autres sous-trames peuvent être définies suivant le territoire concerné.


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Source : ©INPN


On parle de trame verte pour les milieux terrestres et de trame bleue pour les milieux aquatiques. D’autres trames voient le jour dans différentes collectivités : on parle de trame noire pour les continuités utilisées par les espèces nocturnes, de trame brune pour les continuités des espèces du sol et même de trame blanche pour les espèces sensibles au bruit.

Les continuités écologiques ne s’arrêtent pas aux frontières, aussi la TVB définie régionalement peut être déclinée par les collectivités au niveau local et est intégrée dans le schéma national. À l’échelle européenne, on parle de réseau écologique paneuropéen.

Fragmentation

Différents éléments d’origine anthropique peuvent diminuer la surface ou couper des réservoirs de biodiversité ou des corridors écologiques. Les principales sources de fragmentation sont liées à l’urbanisation mais aussi à la banalisation des paysages (arrachage de haies, comblement de mares par exemple).

Les infrastructures linéaires de transport (ILT)

Les infrastructures de transport représentent 28 % (plus de 1,4 millions d’hectares) des surfaces artificialisées en France. Leur développement consomme de grandes surfaces (25 000 ha en 2014) et crée des barrières souvent infranchissables pour la faune. Pour permettre le maintien des espèces, des installations spécifiques sont mises en œuvre sur les corridors écologiques et constituent des mesures de réduction dans l’application de la séquence « Éviter-Réduire-Compenser ».
Il s’agit de limiter la collision en bloquant l’accès aux voies aux individus et de sécuriser le passage de petite ou grande faune au niveau d’ouvrages spécifiques. Un guide contenant des exemples d’aménagements a été réalisé par le Cerema.

La pollution lumineuse

La facilité d’utilisation de l’électricité et le sentiment de sécurité apporté par la clarté ont favorisé le développement de l’éclairage public et privé (paradoxe de Jevons). Ceci n’est pas sans conséquence sur la biodiversité. En effet la majorité des espèces animales sont nocturnes et même les espèces diurnes sont sensibles à l’altération du cycle jour / nuit.

Un résumé de cette menace écologique est disponible sur le portail dédié à la biodiversité.

Une infographie réalisée par l’OFB résume quelques-uns de ces impacts.

Des arrêtés ministériels (27 décembre 2018 et 29 mai 2019) et un rapport du CGEDD donnent des prescriptions et un calendrier pour la réduction des nuisances lumineuses.
Pour aller plus loin, des solutions existent et peuvent impliquer de réaliser une étude dédiée (ou trame sombre ou trame de nuit). De plus en plus de communes s’engagent dans cette thématique bénéfique pour la biodiversité et pour l’économie (voir les exemples de Lille et Douai sur le centre de ressources TVB).

La DREAL Hauts-de-France a réalisé une carte des communes éteignant leur éclairage public en cœur de nuit. Celle-ci est consultable sur la page Extinction de l’éclairage public

Le rôle de l’agriculture

L’agriculture joue un rôle très important dans la préservation des continuités écologiques. De nombreuses pratiques agricoles favorisent le développement et le déplacement d’espèces :

  • agroécologie ;
  • maintien de surfaces de prairies, mares, fossés et jachères ;
  • gestion adaptée des haies et des bords de champs ;
  • gestion adaptée des haies, bords de champs, mares, etc.

Avec la perte des surfaces agricoles, des diversités des productions, l’homogénéisation des surfaces agricoles, les déplacements des individus peuvent être limités.

La TVB en Hauts-de-France

Les continuités écologiques des Hauts-de-France ont été identifiées scientifiquement. Elles font partie du porter à connaissance de l’État et doivent être prises en compte dans les documents et projets.
Ces données de diagnostic ont été utilisées pour l’identification de la trame verte et bleue régionale et pour l’élaboration des schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE).

Le SRCE-TVB du Nord-Pas de Calais a été approuvé en juillet 2014, puis annulé par décision du tribunal administratif en février 2017. Le SRCE de Picardie n’a pas été adopté. Toutefois, si les plans d’action stratégique proposant des mesures ou démarches répondant aux objectifs de préservation et de remise en bon état des continuités ne sont pas valides, les diagnostics et les cartographies sont des données scientifiquement reconnues.

Elles peuvent être consultées sur :

Vous pouvez également télécharger les données :

Par ailleurs, l’identification des continuités écologiques (réservoirs de biodiversité et corridors écologiques) dans les documents de planification est inscrite dans les Codes de l’environnement (R. 371-16 et suivants CE) et de l’urbanisme (L. 101-2 CU).

Il est possible de partir des données régionales mais une étude des continuités locales est nécessaire pour affiner et compléter la trame verte et bleue à l’échelle du territoire. Plusieurs collectivités ont par ailleurs déjà réalisé une cartographie de la trame verte et bleue locale. Une carte est disponible sur le site de l’IRPN indiquant les communes qui ont réalisé une cartographie des réservoirs de biodiversité et corridors écologiques à l’échelle locale et celles ayant déclaré avoir entrepris des actions en faveur de la trame noire.

Le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) intègre les problématiques concernant la trame verte et bleue dans ses objectifs et le fascicule des règles.

Liens utiles :


Contacts DREAL Hauts-de-France : Jérémy BACHMANN, Bénédicte LEFEVRE

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