Inventaire des zones inondables

La lecture de cet avertissement est indispensable à toute interprétation des documents disponibles sur internet relatifs aux inventaires des zones inondables.

L’inventaire des zones inondables est constitué des atlas par vallée. Ces derniers décrivent les connaissances sur les inondations à une date donnée. Cette connaissance est complétée au fil du temps par l’étude de phénomènes d’inondations majeurs survenant postérieurement à la publication de ces atlas. Les zones inondées cartographiées le sont à partir de l’interprétation de missions aériennes (photographies obliques et parfois vidéo). Ces missions sont réalisées à un moment donné le plus proche possible de la pointe de crue et lorsque les conditions le permettaient (météo, visibilité, hauteur de vol, …).Ces études complètent la rubrique « atlas des zones inondables » en délimitant des zones inondées constatées lors de quelques crues récentes d’importance significative. Ce travail n’est cependant pas exhaustif, car :

Toutes les inondations récentes importantes n’ont pu faire l’objet d’un travail de ce type :

  • L’ensemble des zones inondées lors d’un événement donné n’ont pas toujours pu être photographiées
  • L’aléa « inondation » n’a pas été déterminé dans toutes ses dimensions (hauteurs de submersion, durées de submersion, vitesses d’écoulement).

Ces études basées sur les campagnes de photos aériennes peuvent donner lieu à des erreurs humaines d’interprétations sur certains polygones, liées à la qualité des photos prises et notamment pour l’angle des prises de vue.

Pourquoi un atlas des zones inondables ?

La région Nord - Pas de Calais connaît des phénomènes hydrologiques moins marqués que d’autres parties du territoire national. Les crues y sont moins violentes, mais elles sont fréquemment à l’origine de dommages considérables, pour les biens et les activités. La connaissance des zones inondables apparaît aujourd’hui indispensable aux yeux de tous, notamment pour les prises de décision en matière d’aménagement et d’urbanisme. C’est ce constat qui a amené l’Etat et la Région Nord Pas de Calais à programmer la réalisation d’un atlas des zones inondables dans le cadre des Contrats de plans. La circulaire interministérielle (Intérieur, Equipement , Environnement) du 24 Janvier 1994, relative à la prévention des inondations et à la gestion des zones inondables, rappelle également la nécessité d’en établir la cartographie sous forme d’un atlas. Enfin, la connaissance de ces zones inondables a été retenue comme l’un des objectifs essentiels du volet "Gestion des Risques" du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Artois-Picardie.

Un outil de connaissance et de prévention

La réalisation de l’atlas des zones inondables doit permettre de porter à la connaissance de tous les risques en matière d’inondations. Le document se situe dans la perspective de la loi du 22 Juillet 1987 et de son article 125-2 du code de l’environnement qui précise que « Ies citoyens ont droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis ( … ). Ce droit s’applique aux risques technologiques et aux risques naturels prévisibles ».

La cartographie sera également utilisée pour définir des orientations et des priorités en matière de gestion de l’espace, et doit être prise en compte par les procédures réglementaires (SCOT, PLU, PIG et PPR). Enfin, les informations pourront être utilisées par la Cellule d’Analyse des Risques et d’Information Préventive (CARIP).

La démarche

Un Comité de pilotage, animé par la DREAL, a été constitué. Il est chargé de définir les priorités d’actions, de suivre les études, et de valider les résultats. Par entité hydrographique cohérente, la cartographie des zones inondables est établie suivant une méthodologie qui a été adaptée aux spécificités de la région.

Les informations existantes (bibliographie, cartes des crues historiques ) sont rassemblées, et capitalisées ; si nécessaire, des études complémentaires (topographique et hydraulique) sont lancées.

A partir de ces données, la DREAL Nord - Pas de Calais est chargée d’élaborer les pièces constitutives de l’atlas. L’ensemble des informations cartographiques est ensuite intégré et exploité au sein du Système d’Information Géographique et d’Analyse de l’Environnement de la Région Nord - Pas de Calais (SIGALE Nord -Pas de Calais) et des systèmes d’information géographique des partenaires.

Le contenu

Cette cartographie ne prétend pas représenter de manière exhaustive les plus hautes eaux connues sur tous les cours d’eau de la région Nord-Pas de Calais, les inondations du passé n’étant pas toutes connues ni parfaitement délimitées dans leurs extensions maximales. Elle rassemble l’information existante et disponible à un moment donné. Des inondations de plus grande ampleur peuvent toujours se produire. La cartographie des zones inondables est donc amenée à évoluer.

L’atlas des zones inondables de la région Nord - Pas de Calais présente sous forme papier au 1/25000 l’extension des inondations de référence (décennale, contours d’inondations historiques connues, centennale) par grandes unités de référence.

Exemple : le classeur " Sambre et affluents " (grande unité " Sambre ") comprend des fascicules par vallée : la Solre, l’Helpe Mineure, l’Helpe Majeure, la Sambre.

Pour chaque vallée, l’atlas comporte une notice explicative, présentant les problèmes d’inondation sur le cours d’eau concerné et une application de cartographie interactive.

La carte des crues historiques où sont représentées les limites d’inondations observées ou modélisées. Sont également reportés les paramètres descriptifs des inondations (hauteur et durée de submersion).

La carte de l’aléa où, à l’intérieur du périmètre de la crue centennale ou des plus hautes eaux connues, est établi un zonage, en fonction de la valeur calculée en chaque point, d’une combinaison de 3 paramètres : la hauteur, la durée de submersion et la vitesse d’écoulement.

On distingue 4 niveaux d’aléas (faible, moyen, fort et très fort). Tableau simplifié de détermination de l’aléa en fonction de la hauteur de submersion, de la vitesse d’écoulement et de la durée de submersion. (cf Méthofologie de réalisation de l’atlas des zones inondables)

Durée ~Hauteur  < à 0,5 m De 0,5 à 1 m De 1 à 1,5 m  > à 1,5 m
Inférieure à 48 h FAIBLE FAIBLE si Vs < à 1,5 m/s MOYEN FORT
MOYEN si Vs > à 1,5 m/s
De 2 à 8 jours FAIBLE MOYEN MOYEN si Vs < à 0,5 m/s FORT si Vs < à 1,5 m/s
FORT si Vs > à 0,5 m/s TRES FORT si Vs > à 1,5 m/s
De 8 à 15 jours FAIBLE si Vs < à 1,5 m/s MOYEN FORT TRES FORT
MOYEN si Vs > à 1,5 m/s
Supérieure à 15 jours MOYEN MOYEN si Vs < à 0,5 m/s FORT si Vs < à 1,5 m/s TRES FORT
FORT si Vs > à 0,5 m/s TRES FORT si Vs > à 1,5 m/s

 

. Aléa faible . Aléa fort
. Aléa moyen . Aléa très fort

La carte des zones d’expansion des crues à préserver où sont indiquées les zones où les capacités de stockage et les zones d’écoulement doivent être maintenues.

Les contours des zones inondables concernent essentiellement les vallées principales, même si les modélisations hydrologiques et hydrauliques réalisées ont pris en compte l’ensemble des bassins versants. La restriction des informations cartographiques à la vallée principale s’explique surtout par le coût d’acquisition de données topographiques et bathymétriques précises. Ainsi, faute aussi d’informations disponibles et fiables, de nombreux petits cours, sujets à débordements, ne sont pas présentés ici.

Echelle de représentation

L’échelle de représentation choisie, le 1/25000ème, induit des simplifications (linéarisation des limites, suppression des très petits polygones) et peut conduire à l’apparition d’incohérences avec les fonds IGN anciens ou récents. Un report cartographique brut de limites d’inondations anciennes explique une partie des incohérences dans le cas d’aménagements récents (remaniements de terrains, remblais, modifications du lit du cours d’eau,…)

Valeur réglementaire

La cartographie " atlas des zones inondables " constitue un inventaire qui n’a pas la valeur réglementaire d’un plan de prévention des risques d’inondations. Ce dernier document, une fois approuvé et annexé aux Plans d’Occupation des Sols ou Plans Locaux d’Urbanisme, est opposable au tiers.

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