Il n’existe en Picardie ni de stratégie, ni d’évaluation régionale sur l’éducation à l’environnement pour un développement durable (EEDD), qui permet de dresser le bilan global des offres par rapport aux enjeux environnementaux de la Picardie. Toutefois, certains traits semblent faire consensus en Picardie.
L’EEDD vise à être centrale et globale (tous les publics, tous les âges, tous les domaines, tous les territoires). L’EEDD doit cibler tous les acteurs et tous les champs d’action concernés par les trois piliers du développement durable (éducation, développement, solidarité, action sociale, santé, économie, tourisme, etc.).
Tous les publics
Le jeune public (et ses formateurs/enseignants) reste une cible privilégiée en Picardie comme en France : animations auprès des scolaires, centres de loisir, programmes de l’éducation nationale. Les offres d’EEDD visent :
- l’éveil d’une prise de conscience quant à l’évolution de la société et à la prise en compte des enjeux environnementaux et du développement durable (former les citoyens de demain), et
- la professionnalisation vers des métiers intégrant les enjeux environnementaux.
Toutefois, compte tenu des enjeux environnementaux actuels, l’EEDD vise depuis quelques années également les adultes, avec une montée en puissance qui reste encore à développer, des offres d’EEDD à destination notamment des professionnels et des élus. C’est le cas par exemple des formations sur l’eau et entretien des espaces verts à destination conjointe des techniciens et élus, ou, des restaurateurs par exemple.
Tout le territoire régional
Les structures picardes ont une implantation historique locale ou départementale forte et cherchent à fonctionner en réseau de façon à déployer des offres sur tout le territoire.
Évolutions de l’éducation pour un développement durable
En Picardie, comme à l’échelon national, on a observé les évolutions suivantes :
De "sensibilisation" à "éducation
L’offre d’EEDD est plus interactive et/ou participative (ateliers, jeux, mise en situation), qu’auparavant (type conférence magistrale, panneaux d’information). D’une simple présentation des enjeux, les actions d’EEDD sont plus tournées vers la sensibilisation en tant qu’acteur et la démonstration par l’exemple (engage à l’action). Ces pratiques pédagogiques constituent des atouts pour favoriser l’évolution des comportements globaux et individuels. C’est le cas par exemple des guides techniques et des animations sur l’énergie et l’éco-construction à destination des particuliers ou des bailleurs.
Toutefois, les outils et les démarches d’accompagnement au changement restent encore à développer en Picardie.
De "nature" à "environnement"
Les thèmes mobilisateurs se sont multipliés : de la préservation du patrimoine naturel exceptionnel, réservé à un public restreint et déjà réceptif, à d’autres "santé et pollution - eau - déchet…", "santé et risque inondation", "alimentation - santé - jardin", "changement climatique - énergie - logement" concernant un public plus large.
Ainsi, par exemple, les démarches liées à l’eau et à la protection des ressources sont nombreuses et sont ciblées notamment vers le monde agricole avec un partenariat important entre les chambres d’agriculture, les agences de l’eau, la DREAL, les collectivités et d’autres partenaires.
Sur le littoral, les actions portées par le Syndicat mixte Baie de Somme, par l’opération grand site et à terme par le parc naturel régional Picardie Maritime contribuent à l’EEDD notamment au travers du tourisme et de l’aménagement du territoire, du patrimoine naturel (avec de grands sites d’accueil du public) et des risques naturels.
De "environnement" à "développement durable"
L’éducation à l’environnement pour un développement durable concerne directement le pilier environnement et constitue une porte d’entrée privilégiée en Picardie.
Toutefois, les dimensions "sociale" et "économique" sont de plus en plus utilisées comme porte d’entrée, tant pour toucher un public plus large, que pour favoriser de nouveaux comportements intégrant l’environnement dans d’autres secteurs de la société (imbrication des trois piliers du développement durable).
C’est le cas par exemple des activités sociales et solidaires (tel les recycleries), des structures sportives (découverte de la nature, déchet…). Ainsi, des acteurs professionnels non liés à l’environnement sont ciblés pour faire évoluer leurs pratiques (ex. formation accompagnement des restaurateurs, des organisateurs de manifestations…).